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Sceptique
20 octobre 2008

Crise économique: la poule? Ou l'oeuf?

La crise économique, à la remorque de la crise financière, serait arrivée. On en pointe, ça et là, les premiers symptômes. Il y a des hommes qui la déplorent, qui réfléchissent à la manière de la combattre, au moindre coût économique et social. Mais il y en a qu'elle réjouit, parce qu'ils pensent qu'elle signe l'échec du modèle économique en cours, et qu'elle valide, "a priori", le modèle contraire, socialiste ou social-démocrate, faisant intervenir l'État, réputé indifférent aux notions de profit. Tant il est vrai que la crise financière est indubitablement la conséquence d'une course au profit sans limites, produit par l'échange de valeurs factices, toxiques, pourries, pour reprendre les adjectifs accolés, après-coup, à ces titres. De là à penser que la punition des coupables et l'introduction de règles plus sévères dans la finance internationale restaureraient la confiance dans le système, il n'y aurait qu'un petit pas à franchir. Mais la perte de confiance pourrait avoir commencé chez les financiers eux-mêmes, et avoir porté sur l'économie réelle, fonçant vers le mur d'un épuisement des ressources énergétiques du monde, précédé par l'inflation de son prix, et le transfert d'une part toujours plus grande des fruits du travail des consommateurs, vers les pays producteurs. Comme aucun pays développé ou émergent n'est prêt à se passer des énergies fossiles, surtout des plus commodes que sont le pétrole et le gaz, ce n'est qu'au prix d'une récession et d'une chute de la demande, que celui de l'énergie a baissé significativement. Mais, comme le rappelait Jean-Claude Trichet hier soir (Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro) la part de revenu transféré ne change pas. La tentation de sacrifier le modèle de société qui semblait si bien nous réussir est évidemment très grande. De toutes parts les utopies les plus radicales fleurissent. Elles partagent un même postulat: l'homme serait "naturellement" frugal, austère, modeste et raisonnable dans la satisfaction de ses besoins. Ce serait "sur ordre" de la société dite "de consommation" qu'il serait devenu vorace, avide de plaisirs et de gadgets inutiles, comme le téléphone portable, le MP3, la bagnole, etc, etc. En résumé, c'est la poule qui est coupable, qui a créé le besoin d'oeufs. Il suffirait donc de tuer la poule, de renverser, avec l'appui du peuple laissé au bord de la route de l'abondance, ou tombé en panne en chemin, les gouvernements complices des démons tentateurs. Les hommes, soulagés, renonceraient sans aucune douleur à leur mode de vie actuel, que dans le fond, ils détesteraient secrètement*. Les gourous de ces utopies s'attendent bien à la résistance de quelques enfants gâtés, mais ils seraient vite ramenés à la raison, avec la bénédiction de la majorité "normale". Sceptique * La critique de la société de la consommation des autres est assez courante, il est vrai.
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