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Sceptique
2 novembre 2008

Piratage: "une liberté" en question?

Cette affaire (le chargement illégal et gratuit à partir d'Internet de films et de musique) commence à "avoir de la bouteille". Car cela fait bien un an que j'ai participé à un débat sur cette question: le piratage est il une menace sérieuse pour la créativité? Est-il capable, en d'autres termes, de la stériliser? Ma position, qui n'a pas changé, était que le désir de créer était tellement fort, que même privés de leur récompense, les artistes créateurs ne renonceraient pas à leur art. Il n'en reste pas moins que ce piratage est un vol, un préjudice pour le créateur et ses éditeurs, et qu'il doit être sanctionné comme tel. Il ne peut être question de lui accorder le label d'une liberté, car le propre d'une liberté est de s'arrêter où commence celle des autres, en l'occurrence celle des créateurs, propriétaires de leurs oeuvres. Internet est une sorte de marché mondial, dont la régulation, dans le monde démocratique, est très laxiste, et fonctionne "a posteriori". Certains usages sont des délits caractérisés, comme la diffusion d'images pédophiles, et valent à leurs fournisseurs et à leurs clients des poursuites judiciaires. C'est dire que les moyens techniques ne manqueraient pas si la répression s'étendait au piratage des oeuvres numérisables. Puisque c'est en France que sévit le plus le phénomène, longtemps considéré comme une gaminerie, il est normal que les Pouvoirs Publics, interpellés par les deux parties, les victimes et les "coupables", ne s'en lavent pas les mains et cherchent une solution, efficace, juste ,et adaptée. Mais cette recherche n'est pas simple. La "solution" doit tenir compte de l'absence du sentiment de culpabilité des adeptes du piratage. Ils ne voient pas où est le mal! Ils ne voient pas la victime de leur vol. C'est comme s'ils avaient trouvé le film ou le disque sur un tas d'ordures. Et comme le refus du principe même de la Loi est très tendance, les pirates sont vigoureusement défendus. De plus, la Commission Européenne a une position, non pas répressive, mais juridique: pas de sanction sans procès contradictoire. L'apoplexie de notre Justice ne permet pas d'envisager un procès pour chaque infraction. Retour à la case départ! La proposition de notre Ministre de la Culture, Madame Christine Albanel, s'apparente à la privation de dessert. Après deux avertissements, ce sera la coupure de l'accès à Internet, sauf pour la messagerie. C'est, à mon avis, la mesure la plus sage, puisqu'il faut bien en prendre une. Il faudra s'attendre, d'une part à des menaces de sanctions de la part de la Justice Européenne, d'autre part à des procès intentés par des particuliers chicaniers ou fortunés, ou par des associations de(défense des)malfaiteurs. La lenteur de notre justice profitera au défendeur. Sceptique
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Commentaires
Y
Je disais, et je l'ai redit dans ce billet, que les artistes continueraient à produire malgré tout. Les éditeurs, les producteurs, par contre, pourraient jeter l'éponge.<br /> Les pirates eux-mêmes ne sont pas conscients des conséquences de leurs actes, comme leurs parents qui chapardaient dans les grands magasins croyaient punir "la société de consommation"!<br /> Pour jargonner, le "surmoi" traditionnel en a pris un coup, mais pas assez vite au profit de "l'idéal du moi" qui est une solution plus valable. C'est dans l'entre-deux que cette inconscience se faufile.<br /> La solution de la "privation de dessert" est préférable à la judiciarisation.
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P
Il me semble donc que vous avez un peu évolué sur cette question. Pourquoi pas?
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Sceptique
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