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Sceptique
29 novembre 2008

Bombay: un drame indien*.

Cette attaque cruelle, haineuse, féroce, de la capitale économique de la République Indienne, fut également très minutieusement organisée et exécutée par des hommes fanatisés, très bien entraînés, et prêts à mourir jusqu'au dernier. Ils se sont peut-être entraînés hors des frontières de l'Inde, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'en sont pas originaires. Je pense que le Gouvernement indien a tort de ne pas reconnaître, au moins dans ses discours officiels, la possibilité qu'ils le soient. Ce qui ferait de l'attaque un problème intérieur et non pas "diplomatique". Le déni, en politique, est une commodité, permettant de ne pas se remettre en question, d'avoir une vision moins angélique de la vie réelle de la société. L'angélisme n'a pas, a priori, de couleur politique. Sa pratique, par un camp ou un autre, est affaire de circonstance. Son inconvénient majeur est qu'il pousse à baisser la garde. Dans toutes les sociétés, la méfiance systématique est confiée à un corps spécialisé, la police. Pour un policier, il n'y a pas d'innocents. Tout individu est capable du pire et doit faire la preuve, vérifiée, de son innocence, tandis que le policier, lui, est présumé faire la preuve de la culpabilité du prévenu. À partir de cette suspicion qui permet d'attendre à chaque instant, un nouveau crime ou délit, la police a une mission de prévention, visant à rendre difficiles et risqués les préparatifs d'actes criminels d'envergure, crapuleux ou terroristes. Il semble bien qu'en Inde, un grave déficit de surveillance a joué dans cette attaque très massive, mais pas inaugurale. S'il n'y a pas forcément de lien entre ce manque de vigilance et les discours accusant le Pakistan, ces derniers déculpabilisent la police en laissant supposer qu'elle n'a pas reçu l'ordre d'être vigilante. Ailleurs qu'en Inde même, on entend répéter que malgré la séparation de 1946 et les exodes massifs de part et d'autre, une forte minorité musulmane est restée en Inde, et qu'elle n'est pas bien traitée par la majorité hindouiste. Quand on parle de "forte minorité" en Inde, il s'agit de millions de personnes, parmi lesquels des révoltés doivent bien exister. Il est logique que des radicaux aient recruté parmi ces révoltés un nombre conséquent de jeunes pouvant être chauffés à blanc par un discours guerrier . La religion est habituellement le meilleur ferment de l'héroïsme et du martyr. Il reste aux autorités indiennes un droit de légitime défense, à l'heure qu'il est, accompli, mais aussi le devoir de ne pas nier ses problèmes internes, d'une part, de se doter d'un service de renseignements efficace, d'autre part. Sceptique *Le seul survivant du groupe d'attaquants se serait identifié comme "cachemiri". Le Cachemir est revendiqué par l'Inde au nom du passé, et partiellement occupé par elle, l'autre partie l'étant par le Pakistan. Les Cachemiris étant en majorité musulmans, ils rejettent l'occupation indienne, avec le soutien discret du Pakistan. Un commando terroriste, venant du Cachemir ou du Pakistan, et frappant un lieu symbolique de l'Inde, est donc plausible. Nous avons connu cette situation pendant la guerre d'Algérie, puis pendant la guerre civile algérienne, entre le FLN et les islamistes, ceux-ci nous reprochant notre préférence. Une attaque par un mouvement cachemiri hostile à l'Inde est bien un problème intérieur.
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