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Sceptique
19 décembre 2008

L'Éducation Nationale selon Diafoirus

Un individu possède un avantage certain sur une société: une maladie infectieuse laisse derrière elle une immunité durable, parfois définitive. Un vaccin fait de même avec deux à trois injections sans réaction, et un rappel à intervalles variables. À l'opposé, toutes les sociétés sont atteintes de maladies entraînant fièvre, douleurs, impotence et repos à la chambre. Sans possibilité de prévention, et sans thérapeutique réellement efficace. La maladie cède quand la mise à la diète de la société finit par affaiblir les anticorps qui l'attaquent. Car, en fait, les maladies qui affectent les sociétés font partie des maladies auto-immunes: des cellules se mettent à empoisonner les autres. La société française connaît ainsi quelques maladies auto-immunes graves et récidivantes, dont on peut se demander comment elle y survit. Pour commencer, la moitié des cellules, à quelques pour cent près, ne supporte pas l'autre, voit rouge, ou broie du noir, au moindre contact. Ce clivage majeur se prolonge et se subdivise à travers les tissus et les organes. Ces derniers sont tous atteints. Leurs désordres affectent chroniquement le corps entier. La patraquerie est quotidienne. Et ce n'est pas de l'hypocondrie, une série de maladies imaginaires. Le corps entier marche au ralenti, boite, gémit de douleurs, fait des pauses incessantes aux toilettes pour vomir, ou foirer. Comme chaque année, mais sans saison particulière, à l'exception des trois mois de l'Été, notre Éducation Nationale tombe malade. À sa fatigue chronique, due à son anémie permanente, qui aggrave, selon certains médecins, les effets de son obésité, s'ajoute un rétrécissement pharyngo-oesophagien: l'Éducation Nationale ne peut avaler son laxatif, communément appelé Ministre. Elle s'étrangle, se congestionne, devient bleue par asphyxie, se couvre de boutons et de taches de purpura. Il faut d'urgence extirper le Ministre coincé. La qualité du Ministre ne fait rien à l'affaire. Ce n'est pourtant pas un symptôme hystérique, façonné par un "oedipe" malencontreux, comme diraient les psychanalystes. Non, c'est possiblement mortel, si on insiste. Quand l'Éducation Nationale est malade, à cause du Ministre qu'on veut lui faire ingurgiter*, elle se met à saigner abondamment. Tout son sang se répand par d'innombrables blessures qu'elle s'est faites en se débattant. Et ce sang, en plus, fermente et bouillonne bruyamment. On a du mal à pratiquer l'auto-transfusion nécessaire. Le sang, altéré, ne peut réintégrer les vaisseaux dont il s'est échappé. Le Docteur Diafoirus, médecin traitant du malade, a le défaut de s'obstiner et de ne pas appeler en consultation un confrère. "Purgare, perinde saignare"(ordre particulier des traitements pour l'E.N.) forment la base de sa thérapeutique. Avec les résultats que l'on constate. S'il demandait conseil au "petit médecin de quartier" que j'ai été, je lui dirais tout de suite:"PLUS DE MINISTRE !" . Il faut cesser de torturer votre malade. Et j'ajouterais :"votre patient a besoin d'un long repos, au vert, à la mer, ou à la montagne. En ce moment, c'est le mieux. Il faut le faire bénéficier de l'ALD**." Dr Sceptique * C'est peut être une question de galénique (forme d'administration d'un médicament). Il est certain qu'à une époque, l'Éducation Nationale a supporté son Ministre. Mais il avait le calibre d'un spaghetti N°7 . Depuis, on ne lui sert qu'un canelloni, qui ne passe pas. **ALD: affection de longue durée, prise en charge à 100%...du budget national.
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