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Sceptique
1 janvier 2009

À quoi sert un ministre?

La réponse parait simple: à représenter l'autorité politique de l'État auprès d'un secteur public chargé d'une mission précise. L'observation quotidienne de la vie politique, et plus précisément, des rapports entre les ministres et leurs ministères respectifs, montre une grande inégalité de ces rapports. La plupart ne font pas parler d'eux. Quelques uns sont en guerre permanente avec le ministre désigné. Dans ces cas là, que faut-il supprimer? Le ministre, ou le ministère. Il tombe sous le sens immédiat que c'est le ministre qui doit être sacrifié, puisque ça ne fait qu'un seul chômeur, qui grâce à la révision de la constitution, retrouvera son siège de parlementaire, s'il vient de ce vivier, ou son poste de haut-fonctionnaire, s'il est issu de l'administration. La suppression du ministère ne ferait pas plus de chômeurs, puisque les agents de l'État ont un statut, mais provoquerait un grand nombre de blessures d'amour propre, très profondes. Ce n'est pas par humilité ou par un souci obsédant de l'intérêt général que les fonctionnaires d'un ministère mènent une guérilla contre leur ministre. Vu de l'extérieur, il apparaît toujours qu'ayant le sentiment de savoir mieux que n'importe quel ministrable, ce qu'ils ont à faire, ils ne veulent pas être emm...par le représentant de l'État. C'est donc la haute opinion qu'ils ont d'eux-mêmes qui détermine leur résistance. Dans le "Monde" du 30 Décembre, Jean-Jacques Aillagon, ancien Ministre de la Culture du Gouvernement Raffarin, mais aussi haut-fonctionnaire auquel ont été confiées des responsabilités prestigieuses (Centre Pompidou, Établissement public de Versailles*) ne cache pas ses doutes quant à la nécessité d'un Ministère (donc d'un Ministre) de la Culture. Il constate que les collectivités locales ont pris en charge le "cadeau" résultant de la décentralisation, et que de nombreux établissements ont maintenant une autonomie de gestion, qu'il a lui même encouragée. Il en résulte que le Ministère semble réduit, selon lui, à "récupérer" les actions accomplies pour se faire valoir et justifier son existence. Mais à la question de ce qu'il pense vraiment de la suppression éventuelle du Ministère de la Culture, il la juge "politiquement taboue", fantasme de béotien iconoclaste. Les acteurs de la culture veulent être admirés, eux-mêmes se trouvant admirables. Il leur faut un Ministère et un Ministre qui les admire. Sceptique * C'est Jean-Jacques Aillagon qui a pris l'initiative de l'exposition Jeff Koons dans les salles mêmes du Château de Versailles, s'attirant les foudres des conservateurs de tout poil, à particule, ou sans. Note additionnelle: cette réflexion est valable pour tous les Ministères à problèmes, comme l'Éducation Nationale ou la Justice. Autant une autonomie de l'Éducation Nationale est imaginable, "l'indépendance de la Justice" et sa nature de fonction régalienne allant de pair, créent un conflit à jamais insoluble.
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