Le pavé de l'Ours

L'attitude du nouveau Tsar de toutes les Russies, d'hier et de demain, et de son petit vizir par intérim, ne nous laisse pas le choix entre la fierté et la soumission humble à ses exigences. Nous n'y sommes pas prêts. Il va nous falloir laisser humilier et punir l'Ukraine, qui voulait sortir de la liberté à la russe, et négocier, pieds nus, en chemise et la corde au cou, le gaz nécessaire à notre vie. Nous étions pourtant prévenus. Par les polonais, experts en rapports avec les russes depuis des siècles. Il fallait prévoir le réseau "collatéral" permettant d'interconnecter le réseau de gazoducs qui achemine le gaz naturel depuis ses diverses provenances. Il aurait fallu du temps et de l'argent pour le réaliser, affronter aussi les réactions paranoïaques du Janus russe, qui n'est pas bête au point de ne pas comprendre ce qu'aurait signifié la construction de ce réseau transversal(par rapport aux grandes voies russes). Nous avons préféré nous réserver la bêtise, nous convaincre de la sincérité du fournisseur étatique russe, qui, par tous les moyens, essaie de prendre possession de nos réseaux de distribution, sûr qu'ainsi, aucun gaz malpropre ne viendra souiller ses beaux tuyaux. Et va-z-y que je t'embrasse, que je te tape dans le dos, que je te tiens par le petit doigt! Ce dont l'URSS rêvait, conquérir l'Europe, avec ses chars et ses biffins, son successeur, maître d'une Russie qui dormait sur un trésor, pense qu'il peut l'avoir(au sens trivial), en achetant morceau par morceau, endormant sa méfiance, toute l'infrastructure gazière d'une Union Européenne qu'il déteste et jalouse, qui est toujours tournée vers l'ennemi juré, l'américain. Une fois l'O.P.A. réussie, à genoux l'Europe! Faire des affaires nécessite une patience particulière qui n'est pas le fort d'un policier propulsé aux sommets de la politique. Donc, de temps en temps, le Commissaire perd patience, sort son Gasprom de son holster, et tire. Un tir de sommation, pour commencer. Mais on sait qu'il est capable, dans ce qu'il considère comme sa chasse gardée, de tirer dans les jambes. À nous de voir, maintenant. Ne plus considérer seulement comme la cicatrice d'un mauvais souvenir, appartenant à un passé révolu, les mises en garde des anciens satellites de l'URSS, conquis et soumis par la force. À bons entendeurs! Sceptique