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Sceptique
25 janvier 2009

Relève attendue sur le front de l'Éducation Nationale

L'Éducation Nationale, c'est le Chemin des Dames de la société française. Face à l'obstacle, elle reste l'arme au pied, ou elle monte à l'assaut, avec les pertes que l'on sait, et les limogeages de Ministres, consentis avec soulagement. Dans l'affaire de la réforme des lycées, non seulement le Ministre Xavier Darcos à épuisé toutes ses munitions, et lui-même, dans une vaine bataille, mais il semble bien que le chef de l'État, engagé sur d'autres fronts autrement plus menaçants, ait décidé d'en revenir, face à cette position imprenable, à une trève. Là-haut, sur les collines qui bordent l'Haine*, on entendra les hourrahs victorieux, mais l'armée politique pourra panser ses blessures et refaire ses forces. Elle rejouera le "Désert des Tartares". Dans le "Monde" du 22 Janvier, l'historien Claude Lelièvre pose ce diagnostic: la droite ne comprend pas le monde enseignant. Et réciproquement. Leurs langages sont effectivement différents. Les mots clés n'ont pas le même sens. Claude Lelièvre ajoute que le même corps se défie également de la gauche "classique" (quelle est l'autre?), qui lui a lancé dans les pattes le chasseur de mammouths, Claude Allègre. Péché capital, la droite est mieux comprise par l'opinion publique, constituée, il faut le rappeler, par les citoyens qui sont tous, ou presque, passés par les bancs de l'école, et qui expriment une ingratitude nettement majoritaire. Quand on écoute les professeurs, ils se plaignent, globalement: insécurité, violences, manque de considération, de la part des élèves, des parents, de la hiérarchie très caporaliste. Ils aiment leur métier, cependant proche du martyr. Ils sont les premiers à en dénoncer les résultats. Eux, tous ex-bons élèves, doivent avaler les bourdes produites par une proportion de cancres variable selon les quartiers, mais jamais nulle. Et il paraît, selon les témoignages que j'ai entendus, qu'un cancre du XVIème arrondissement n'est pas plus gratifiant qu'un quelconque du 9-3. À part les vacances et les travaux personnels, leur existence est loin d'être drôle. Mais ils sont captifs, comme bien d'autres êtres humains, de leur choix d'une profession Si, globalement, ils ne comprennent, ni ne tolèrent, les interventions des responsables politiques qui cherchent à transformer l'enfer en purgatoire, ils ne sont pas en mesure d'élaborer des solutions prêtes à porter qui leur conviendraient. Ils laissent ça à leurs syndicats, qui ne connaissent qu'une thérapeutique: "saignare, ensuita purgare"...le Trésor Public! C'est donc l'impasse, l'enlisement, le bourbier national, dont on ne voit pas la fin. Comment concilier un retrait total et définitif de la République, qui a le tort de se donner un gouvernement de droite les trois-quarts ou les quatre cinquièmes du temps qui s'écoule, et le principe même de la République? L'Éducation Nationale est devenue "de facto" une fonction" régalienne" , et le représentant du Gouvernement est régulièrement lapidé, ou séquestré. Comment sortir de l'impasse? Pourquoi pas une autonomie large, comme on ne l'a jamais imaginée pour un service public, sur lequel l'État veut toujours garder la haute main? Une Régie autonome de l'Éducation Nationale, peut-être séparée en deux entités, enseignement primaire, et enseignement secondaire, qui se doterait d'un conseil d'administration élu par ses membres, et d'un bureau élu par le conseil d'administration? Ces régies négocieraient avec l'État un cahier des charges et son financement. Elles assumeraient la gestion de tous leurs personnels. Leur comptes seraient soumis au contrôle de la Cour des Comptes. Je doute de l'accueil d'une telle proposition: les syndicats ne seront nullement tentés de prendre des responsabilités qui leur incomberaient dans un premier temps. Les enseignants seront majoritairement dubitatifs quant à la capacité de leurs pairs de gérer avec impartialité leur vie professionnelle. C'est par ailleurs l'ensemble des services publics qui récuse tout droit à l'État de mettre le nez dans LEURS affaires. Tout en refusant de lâcher la rampe (et la rente). Qu'est ce qu'on fait? Sceptique * faute intentionnelle.
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