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Sceptique
27 février 2009

Le climat, l'homme, et le pari de Pascal

Le pari de Blaise Pascal avait un objet moins trivial que le climat et la responsabilité de l'homme. "Croyez en Dieu, vous n'y perdrez rien.", ainsi peut se résumer ce fameux pari. La responsabilité des activités humaines, grandes lâcheuses de CO2 dans l'athmosphère, dans le réchauffement du climat observé depuis une bonne dizaine d'années, fait l'objet d'un consensus religieux. En douter fait mettre au ban de la communauté scientifique tout affreux qui s'y risque. Qui que vous soyez, vous êtes rayé de l'histoire à la manière soviétique. On ne sait même plus votre nom*. "Vous savez, ce géophysicien impertinent qui a été Ministre de l'Éducation Nationale?- Je ne vois pas de qui vous voulez parler, non!" Mais dans toute société bien policée, il se trouve toujours quelque fou pour faire des ronds dans l'eau calme. La folie est reconnue par son étrangeté, son incongruité. Très régulièrement, un "fou" vient sur la place publique dire avec véhémence ses doutes, atténuant la honte et la culpabilité de ceux qui pensent comme lui mais n'osent pas le dire. Dans sa dernière édition numérique, l'hebdomadaire "Valeurs Actuelles" publie une note de lecture du dernier ouvrage de Christian Gérondeau, ingénieur, militant connu du camp pro-humain. L'auteur ne conteste, ni le réchauffement du climat, qui rejoint les caractéristiques de celui du moyen-âge, ni l'accumulation du gaz carbonique d'origine industrielle dans l'atmosphère, mais récuse le lien de cause à effet entre les deux phénomènes. En conséquence, il juge absurdes tous les efforts, toutes les contraintes imposées à notre économie, visant à réduire nos émissions de CO2. D'une part, selon lui, c'est vouloir vider un océan avec une petite cuiller, d'autre part, il lui paraît inimaginable que les pays en voie de développement comme la Chine et l'Inde renoncent à un progrès matériel dont elles n'ont pas encore pleinement profité. Notre "sacrifice" ne servira à rien. Tout en doutant aussi du lien de causalité entre l'activité humaine et le changement climatique, je ne partage pas ce jugement sévère sur ces efforts, très relatifs, d'amélioration de notre consommation d'énergie. Je compare cet effort à celui qu'exige une guerre: d'une part la restriction d'un certain nombre de consommations de produits importés, d'autre part la recherche technologique d'énergies de substitution, à l'égal de la recherche d'armes nouvelles ou de parades à celles qui sont employées par l'adversaire. Nous avons déclaré la guerre au CO2, nous devons le combattre sur tous les fronts. Qu'importe que cette guerre soit "don quichottesque" ou "picrocholine". L'activité de la matière grise doit avoir des effets collatéraux: diminution de nos besoins en énergie et moindre dépendance à l'égard des énergies importées, avec lesquelles nos fournisseurs nous font chanter ou casquer. Il est trop tôt pour se moquer des millénaristes, des prophètes de malheur, en raison de l'été pourri, froid et humide , de 2008, et de l'hiver normalement froid et très neigeux dont nous sortons à peine. Nous avons pu nous chauffer sans nous ruiner, grâce à la détente des prix du pétrole. Si nous retrouvons dans les années qui viennent notre climat d'antan, notre triomphe sera légitime. Mais aussi, nous aborderons dans de meilleures conditions le renchérissement du pétrole qui accompagnera la reprise économique. Et ces conditions nouvelles seront un article d'exportation. Sceptique *Coup de griffe d'Étienne Klein, physicien renommé, à un moment de son livre, par ailleurs excellent, "Galilée et les indiens". Il faut noter qu'Étienne Klein n'y parle pas que de physique!
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