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Sceptique
11 mars 2009

"Tous suspects!"

Aucune société n'est composée que de saints, et, à l'intérieur d'une société les différentes professions ne le sont pas davantage. L'exigence d'éthique de certaines ne les met pas à l'abri de parjures au serment spécifique. D'où l'existence d'Ordres ou d'organismes professionnels ayant la mission de vérifier et de sanctionner les transgressions aux règles de la profession. Pour déclencher leur action il faut une plainte contre un professionnel, et la vérification par une enquête de la recevabilité de celle-ci. C'est un système qui est lent à se mouvoir, et d'une prudence extrême. De plus, ses moyens d'investigation sont très limités. Les membres des instances disciplinaires n'ont pas les pouvoirs de la police ou de la justice. Mais l'action disciplinaire a l'avantage d'être à l'abri des médias. Elle est préférée par l'ensemble de la profession considérée. On lave son linge sale en famille. Quand l'existence de l'Ordre des Médecins fut contestée, dès le début de la Présidence de François Mitterand, l'argument agité par les professionnels de santé socialistes chargés de préparer l'abolition de l'Ordre des Médecins, était qu'il était anormal que les médecins soient jugés (en première instance) par leurs pairs. C'était "normal" pour les autres: avocats, notaires, fonctionnaires, magistrats, parlementaires...j'en oublie sûrement, mais pas pour les médecins. Cette contradiction dut être relevée par quelque juriste de la majorité. L'affaire passa aux oubliettes. La séquence qui place en premier rang l'Ordre des Médecins pour les affaires qui concernent des médecins est toujours en vigueur. Il faut qu'il y ait plainte, enquête et preuve. Mais non seulement les patients qui ont un doute sur la qualité ou la probité du médecin qui les soigne, doutent en même temps du bien fondé d'une plainte, mais, tout naturellement, les praticiens mis en cause se défendent de toute faute ou de tout manquement à leurs devoirs. Parole contre parole, il est impossible de trancher. C'est donc une autre "victime", l'organisme d'assurance maladie, qui prend le relais, avec moins de scrupules, quand ce n'est pas un ravissement. Il dispose d'autres moyens, en particulier statistiques, par l'analyse de l'activité du praticien suspecté. Mais ces anomalies ne constituent pas une preuve. La chasse, sur d'autres terrains, aux diverses discriminations pouvant être qualifiées de racistes, pratiquées par des propriétaires de boites de nuit, des employeurs, des agences immobilières, ou des bailleurs, par la méthode du "testing", établissent la preuve de la mauvaise foi. Cette efficacité a donné des idées aux organismes d'assurance maladie qui se met à envoyer dans les salles d'attente de médecins des faux malades, des faux bénéficiaires de la CMU*, qui vont ensuite témoigner du refus de soin ou de toute autre faute contre l'éthique. Les syndicats de médecins protestent, au nom de la dignité qui doit être attachée à la profession, la société n'ayant rien à gagner d'une déconsidération globale. Mais, "malheur à celui par lequel le scandale arrive!" La société, hyper-médiatisée, ne laisse rien passer. Les médias parlent d'abondance, et parfois trop vite, des faits divers de toute nature, en particulier des incidents ou accidents qui concernent l'exercice de la médecine. C'est vrai, des "emballements", très préjudiciables à leurs victimes, ont été constatés. Mais de même que l'existence de radars sur les routes font lever le pied, ces "radars" un peu spéciaux qui vont se faufiler dans les salles d'attente vont modérer des comportements qu'il est impossible de défendre. En s'engageant dans l'exercice de la médecine, un praticien a prêté un serment traditionnel sans ambiguïté. Sceptique
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