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Sceptique
26 mars 2009

Salaires des grands patrons, stocks-options: pourquoi il ne faut pas de loi .

Dans la situation de crise mondiale que nous traversons, qui met en difficultés réelles de nombreuses branches de l'activité économique, et crée des millions de sans emploi dans le monde, la tentation est grande de ne voir que ce qui se passe en France, et de régler le problème à notre manière "du peuple le plus intelligent". Prenons quand même un peu de recul par rapport à cette évidence. Se faire plus intelligents qu'une généreuse nature nous a déjà faits ne gâte rien. La tourmente mondiale a touché des grandes banques françaises, et des entreprises de toutes activités, en particulier de la branche automobile, constructeurs et équipementiers. L'État français s'est porté au secours des entreprises en difficulté, injectant de l'argent public pour les empêcher de disparaître, purement et simplement. Elles ne disparaîtront pas, mais elles ont du s'adapter à la rétraction de leur activité, diminuer, pour un temps indéterminé, les effectifs de leurs employés ou ouvriers. Les patrons de ces entreprises avaient de gros salaires, avec une part fixe et une autre variable, proportionnelle aux résultats, et des "avantages en nature", sous formes d'actions de l'entreprise dont la valeur évoluait avec les performances, saluées par la Bourse. Ces avantages résultaient de contrats signés lors de leur embauche. Certains patrons, comme les banquiers, pouvaient être tenus comme partiellement responsables des dérives de la finance internationale, dont ils s'étaient insuffisamment méfiés. Mais les patrons des industries en sont des victimes, au même titre que leurs salariés. Sauf qu'ils gardent leur poste (tant que leur entreprise n'est pas en faillite). Donc, tout naturellement, ces patrons ont voulu faire jouer les termes de leur contrat, pour l'exercice 2008, au résultat "normal", ou faire appliquer celui qui avait été signé lors de leur embauche, en cas de conflit avec les actionnaires (Valeo). Il en est résulté que certains "bonus" ou "parachutes dorés", tous "légaux" qu'ils fussent, prenaient un aspect choquant, au regard des misères promises aux salariés licenciés. Ceux qui prônent "qu'on a juridiquement tort quand on est politiquement minoritaire", anticipant sur le "grand soir" qui doit les ramener au pouvoir dans les semaines qui viennent, réclament donc que la loi vienne définir les limites de la rémunération des patrons, si besoin avec effet rétroactif. De son côté, le gouvernement de la majorité, utilise l'appel à la morale pour faire participer les patrons au serrage de ceinture qui va devenir massif. Avec succès, dans l'ensemble. La plupart des patrons mettent sous le coude leurs droits. L'opposition dans son ensemble ne lâche pas le morceau, et continue à ameuter le public sur le thème négationiste selon lequel ce n'est pas le patron que fait le succès de l'entreprise (par contre, il fait à coup sur son échec), et que celui-ci, passé, présent ou à venir, ne lui donne aucun droit particulier. On voit le danger qu'une loi de circonstance pourrait avoir pour l'avenir, qui pour le moment, n'est vu que comme le retour à la situation perdue, sans précision de date. Le monde entier s'emploie à la sortie de la crise, sans rêver de révolution (ils ont déjà donné) ni de retour à l'âge d'or du paléolithique. Cela veut dire qu'un jour, le plus proche possible, il nous faudra de bons patrons, dynamiques et compétents, qui auront le choix entre les propositions. Pas besoin de dessin, je pense! Sceptique
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Commentaires
S
Vous avez raison, le gouvernement ne pose d'exigences que pour les entreprises qui ont reçu un soutien de l'État. Didier Migaud le reconnaît, mais signale que le décret ne mentionne pas les entreprises dans lesquelles il a investi de l'argent, comme il va le faire chez Heuliez(?). <br /> Mais l'ensemble des commentateurs, hommes politiques ou autres, ne sont pas si nuancés. Ils préconisent une encadrement par la loi des rémunérations des managers sans donner cette réserve. Leur idéologie ou leur ambition dévorante radicalisent leur discours. <br /> La situation difficile ne trouvera pas sa solution dans cette surenchère. Il faut penser qu'on sortira de la crise et qu'il n'y aura pas de patrons compétents pour tout le monde. Les règles du marché des dirigeants reprendront vigueur. On ne pourra pas empêcher leurs mouvements. C'est pourquoi les dispositions doivent pouvoir être révoquées aussi rapidement qu'elles ont été prises.
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P
Vous ne reprenez pas la distinction entre les entreprises aidées et celles qui ne le sont pas: est-ce volontaire?
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Sceptique
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