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Sceptique
26 avril 2009

Le Référendum comme fiction

L' opposition, c'est fait pour s'opposer. À tout. Mais c'est parfois un déchirement. Tout en s'opposant, des membres de l'opposition se croisent les doigts en cachette pour que l'action de la majorité soit validée. Exemple de la loi "hadopi". Cette loi a pour but de protéger les artistes créateurs contre le piratage de leurs disques ou de leurs films, par des petits malins qui sont passés maîtres dans l'usage de l'ordinateur. Leur morale, c'est le "catch as can catch". Leurs prises sur l'océan de la création, c'est leur propre gloire, la preuve de leur valeur de pirates. Bien sûr, c'est une piraterie gentille, qui ne fait ni morts, ni captifs, ni rançons. Elle ampute des gains que des artistes qui sont sortis de l'anonymat attendent de la mise sur le marché de leurs oeuvres. Est-ce ce mot de marché qui mobilise l'opposition en faveur de l'impunité de ceux qui "récupèrent", comme on disait autrefois, ou qui "taxent" comme on dit aujourd'hui? Ce n'est en fait qu'une posture. L'opposition compte dans ses rangs ou sa mouvance des artistes créateurs et des gens qui défendent leurs intérêts. Si l'opposition actuelle parvient au pouvoir, elle ne reviendra pas sur cette loi là, qui finira par passer, car elle est juste. Dans une dissertation publiée en page "débats" du "Monde" (24 Avril), Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris, chargé de la culture, analyse le "coup" de l'opposition qui a fait capoter la loi "Hadopi" par une action commando dans une Chambre des Députés quasiment vide. Sa conviction intime est probablement un regret. Mais sa conscience d'opposant l'oblige à faire porter la faute par les "blousés". Comme à Waterloo, c'est la faute à Grouchy, occupé ailleurs, par sa Mairie ou son Conseil Général. Bref, la faute au cumul des mandats! Ce qui laisse entendre que du côté de Blücher ou de Wellington, on ne pratique pas le cumul des mandats, on est totalement disponible pour un seul front. Celui tenu en face par Sarkozy et ses troupes incertaines. Donc, Monsieur Christophe Girard "botte en touche" et s'en prend au cumul, source de tous les maux. Mettant à profit la récente réforme constitutionnelle, il propose un référendum d'initiative populaire pour régler cette question. Mais voilà, nous ne sommes pas suisses, ou hollandais, ou scandinaves. Les référendums, chez nous, sont dévoyés de leur but, et servent aux partis à régler leurs comptes...au mieux de leur intérêt. Ce qui aboutit à des résultats contraires à l'intérêt général. La part de la classe politique qui est dans l'opposition pratique autant le cumul des mandats que la majorité. Si ce n'était pas le cas, ce ne sont pas une vingtaine de bons députés qui auraient damé le pion aux majoritaires d'astreinte, mais une centaine ou plus. C'est un phénomène, sans doute critiquable, mais qui est adapté à la conception française de la démocratie. Le premier parti de France, c'est "MOI" . Il faut que le JE se reconnaisse dans le candidat. Il faut pour cela le connaître. C'est pourquoi le plus valable des hommes ne peut espérer être élu à un poste de responsabilité sans être passé par des échelons plus modestes qui l'ont fait apprécier. Les exceptions à cette règle ont une explication locale circonstancielle. Quant aux stades de conseiller général, régional ou de député, ils nécessitent une ancienneté dans le métier, rarement bousculée. Il faut, pour faire une carrière d'élu, mettre de la patience, de l'obstination et beaucoup de renoncements au service de son ambition. Pourtant, il n'y a pas réellement de bousculade de candidats sérieux aux postes mis en compétition. Beaucoup sont des figurants qui ne cherchent qu'un micro ou une caméra de télévision passant par là. Les électeurs préfèrent les têtes connues. Eux mêmes sont prêts à élire leur maire à un siège supérieur, sans que pour autant, il les abandonne. Le "purisme" en la matière se retourne souvent contre le pur* . Dans une campagne de référendum contre le cumul des mandats, les "cumulards" sauront convaincre leur paroisse. Le cumul, c'est le péché des autres, pas le "nôtre". Alignez tous les "nôtres" de France, ils rallieront la majorité des électeurs! Le peuple français a des préférences politiques façonnées par sa géographie et son histoire. Il est conservateur, souvent d'une manière caricaturale autant qu'inconsciente, qu'il soit de gauche ou de droite. Sceptique * J'en connais un cas, injustement sanctionné aux dernières élections municipales.
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