Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
7 mai 2009

Afghanistan: les enjeux de la guerre

Il est tout à fait légitime de se demander si l'interventionnisme de l'Occident dans tous les coins du monde n'est pas une maladie dont nous aurions tout intérêt à nous guérir au plus vite. À propos d'intérêt, on ne peut méconnaître que ces régions du monde où l'Occident intervient à grands frais, fournissent l'essentiel de nos besoins en énergie, et que nos industries récupèrent une partie de l'argent dépensé pour rouler et se chauffer. Par ailleurs, la bonne opinion que nous avons de notre culture et de nos valeurs nous fait saigner le coeur de ne pas les voir adopter universellement. Si la Raison nous souffle que nous devrions cesser de nous occuper, contre leur gré, du bonheur de ces peuples, notre Charité nous rappelle à nos devoirs bi-millénaires. Pompiers, secouristes, ravitailleurs en eau et en nourriture, voilà ce que nous sommes en première intention. Mais pour protéger cette "Armée du salut"*, il nous en faut une autre, à laquelle nous demandons d'être efficace, de dégager le terrain sur lequel se déploieront nos bonnes intentions. Quand un pouvoir politique donne l'ordre à son armée de "gagner la guerre" dans laquelle elle est engagée, il peut être sûr qu'elle engagera tous les moyens d'y parvenir. Une défaite peut en être la conclusion, mais cela veut dire que l'adversaire a été le plus fort. Inversement, si le pouvoir politique donne l'ordre: "perdez cette guerre!", l'armée, avec discipline, fera en sorte d'exécuter l'ordre. L'ennemi est déclaré vainqueur avant le début des combats. Il en résulte que la guerre est l'affaire des politiques, qu'ils en sont les seuls vrais responsables, de son déclenchement, de sa conclusion. Autant la guerre d'Irak résulta d'une décision unilatérale des États-Unis, autant la guerre contre l'Afghanistan, qui avait couvé les auteurs des attentats du 11 Septembre 2001, fut approuvée unanimement par les démocraties révulsées par l'horreur de ces actes. Actuellement, au niveau des décideurs politiques, mais aussi des opinions, l'action entreprise pour éliminer les fanatiques qui font une guerre de religion à notre monde, résulte d'un consensus. La seule nuance, c'est que nous combattons une force militaro-religieuse, qui veut imposer sa tyrannie physique et morale sur un peuple avant de l'élargir au reste du monde, et non le peuple afghan lui-même. Nos politiques sont donc contraints de nuancer leurs ordres à leurs soldats: "visez bien", "comptez jusqu'à sept avant d'appuyer sur la détente", "gagnez la guerre sans anéantir l'ennemi", etc, etc. Quand l'accrochage a lieu en montagne, au milieu des pierres, il est possible de rendre coup pour coup. Mais en plaine, dans une zone peuplée, c'est nettement plus difficile. Les "bavures" se dénombrent par dizaines. Il faut que nous nous confondions en plates excuses. Et on sait bien que d'excuses en excuses, ce sont nos propres opinions qui se convaincront que nous sommes des monstres assoiffés de sang et de gloire, et qu'il leur faut se désolidariser des politiques et de leurs exécutants militaires. C'est dans ces circonstances particulières, que nous commençons pourtant à connaître, que les démocraties rencontrent leurs limites. Sceptique *Mon utilisation de cette nomination n'altère pas mon admiration pour cette oeuvre caritative.
Publicité
Publicité
Commentaires
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité