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Sceptique
25 mai 2009

Une femme-soldat

Rachida Dati, compagne de route fidèle de Nicolas Sarkozy depuis 2002, était hier soir l'invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Depuis son dernier passage, que je situe en 2007, après sa nomination comme Garde des Sceaux, par cette épreuve difficile, la femme symbole de la diversité ethnique et sociale de la nouvelle majorité a subi bien des épreuves. Chargée d'une mission précise par le Président de la République, elle est montée au front, et passée à l'attaque d'une institution dont le conservatisme est à l'image de l'ensemble de notre société. Le sentiment de propriété de sa charge, hérité de l'Ancien Régime, est renforcé par le respectable principe de l'indépendance de la justice, mais, en même temps, il vient en travers des obligations envers la nation et ses mandants, les citoyens. La Garde des Sceaux a pris des coups dès les premiers engagements, avec les syndicats, bien sûr, mais aussi avec des notables du monde de la justice, avec des édiles et des parlementaires, y compris de la majorité, furieux de se voir retirer un tribunal. La traduction en lois répressives ou sécuritaires de certaines formes de délinquance, liées à l'évolution de la société, ont valu à l'attelage Président-Garde des Sceaux, de venimeuses contre-attaques des doctrinaires de l'angélisme, qui fait des délinquants des victimes de la société. Engagée en politique depuis des années, Rachida Dati ne s'est pas pour autant muée en "femme politique". Je remarque que dans notre société française solidement machiste, peu de femmes prétendent à ce titre, surtout à droite. L' "homme politique" est un chasseur. Sa pensée est farcie de plans d'approche, de feintes, de postures ajustées, au moment, aux circonstances. Tout est gibier, pour lui*. Comme il y a peu de femmes adeptes de la chasse, les femmes qui s'engagent en politique font valoir d'autres vertus, ont d'autres buts, conservent un sens de la mission. Leur réussite personnelle est souvent sacrifiée à la cause à laquelle elles se dévouent. Leur présence en politique n'est que justice, mais la justice ne leur est pas faite! Hier, donc, sous le feu brutal et sarcastique de Jean-Michel Apathie, Rachida Dati ne défendait pas sa personne, mais l'exécution de sa mission. Celle qui s'achève, de Ministre de la Justice, celle qui s'annonce, de Députée au Parlement Européen. Elle semblait, au début, énoncer les réponses qu'elle avait soigneusement préparées, au point de répondre à côté, à diverses reprises. Elle a longtemps maintenu cet "hyper-contrôle", et ne s'est montrée combative que sur des attaques d'Apathie sur les "dysfonctionnements" de la justice, comme les mystères imposés à Julien Dray. Étienne Mougeotte ne cherchait pas à dissimuler sa sympathie pour la dévouée Rachida Dati. Ses questions frôlaient l'hommage appuyé. La Ministre se détendait. La question du changement de mission de Rachida Dati est restée sans réponse. Signifie-il une disgrâce comme les contempteurs de la Ministre se sont empressés de le dire? Ou résulte-t-il de la décision de "fermer un front", où l'essentiel du travail a été fait? Une place d'éligible sur la liste Majorité Présidentielle de l'Île de France aux élections européennes serait une relève pour une femme-ministre qui a accepté des risques majeurs, en s'exposant, tant à la misogynie de notre société qu'à sa xénophobie, pour ne pas dire pire. Sceptique * François Bayrou en incarne actuellement le paradigme.
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