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Sceptique
20 juin 2009

Burqa: bien réfléchir avant une Loi!

Nous avons connu quelques révolutions vestimentaires....féminines: la "baba cool", la mini-jupe, la diffusion du pantalon, et maintenant, l'uniformisation du jean. Comment peut-on se distinguer au milieu de ce magma? Les tatouages, vrais ou faux, les "percings" divers, pourvu qu'ils soient bien visibles, ont ce statut révocable de "signes particuliers". Le voile islamique et sa surenchère, la burqa, en font partie. Ils soulignent une singularité en la laissant imaginer. Se référant à une "obligation" religieuse, ils affirment une vertu et font rêver d'une beauté secrète. Bref, ils "donnent à voir" en cachant, et font causer, surtout. Le dit accoutrement a tout pour attirer l'attention, et susciter la question:"comment peut-on se sentir à l'aise avec ce vêtement, laissant parfois une simple fente aux yeux. Ou non, la vision se faisant au travers du tissu, au milieu d'une foule libre de ses mouvements et de l'usage de ses sens?" Toutes les femmes qui ont accepté de répondre, en français "hexagonal", aux questions, ont invoqué avec componction leurs convictions religieuses, leurs hautes préoccupations spirituelles. Il est vrai que la fonction première de la prescription est de ne pas induire en tentation les pauvres hommes, à la "chair"si faible , quelle que soit l'heure ou le statut de la femme désirable. Et oui, le voile est d'abord, dans la pensée du fondateur de l'islam, une protection de la vertu des hommes. Il en savait quelque chose*. N'a-t-on pas invoqué, chez nous, pour excuser des viols, pour transformer des victimes en coupables, la provocation par la mise en valeur du corps féminin par la vêture appropriée? NOUS avons décidé, à un moment encore récent de l'évolution de NOTRE société, que les femmes avaient le droit imprescriptible de s'habiller comme elles voulaient, et qu'il appartenait aux hommes de réfréner leur "libido", de respecter en toutes circonstances leurs "semblables de l'autre sexe". À partir de ce principe, il était logique de considérer que les vêtements qui allaient à l'encontre de ce jeu social ( Je te tente, résiste! Tu me tentes, je résiste!), ne pouvait provenir que d'une contrainte d'un mari ou d'un père jaloux. Ce n'est pas impossible dans certains cas, mais dans notre société où l'information est diffusée abondamment dans toutes les maisons et dans tous les lieux publics, rue, métro, etc, il est peu probable que des femmes et des filles se sentent totalement prisonnières d'un mari ou d'un père. Les images diffusées montrent des femmes décontractées, poussant fièrement leur progéniture, ou faisant leurs courses sans précipitation. Les parlementaires qui ont soulevé la question, voudraient bien qu'une loi vienne au secours de ces femmes, présumées opprimées . Les militantes de la libération de la femme, maghrébines ou non, membres du gouvernement ou non, seraient également de cet avis. Elles sont particulièrement sensibles à ces tenues, ostentatoires dans nos rues, par leur exception même. Je pense que pour elles, le voile et la burqa expriment un refus d'intégration. C'est sûr. Les lecteurs des versions électroniques des grands organes de presse, appelés à se prononcer sur le sujet, ont approuvé en grande majorité une possible répression. On a très légitimement et raisonnablement interdit le voile et les autres signes religieux à l'école et dans nos administrations et nos services publics, car ils s'accompagnaient d'autres revendications d'exceptions, de certains enseignements, d'éducation physique, de piscine. Mais dans la rue, les transports en commun, les jardins publics? Il s'agit là de maîtriser notre agacement et de ne pas tomber dans le piège de la provocation. Transformer ces femmes en victimes de notre intolérance présenterait un réel danger. Contrairement à ce que redoutent les islamophobes, "ce qui sera permis ne deviendra pas obligatoire". Et l'hypothèse d'une conversion forcée, ou par grâce subite et massive, à l'islam, est délirante. L'affaiblissement des religions dans nos sociétés modernes les touche toutes, avec quelques différences selon l'ancienneté. Le sentiment de manque peut pousser certains individus à rechercher un engagement religieux, mais le choix est large, et n'enraye pas l'évolution d'ensemble. La burqa ne concernera jamais qu'une minorité de femmes et peut-être pas pendant la totalité de leur existence. Le mieux est de n'en pas faire cas. Sceptique * "L'Homme du Coran", Philippe Aziz Note complémentaire: l'avantage du "pavé dans la mare" jeté par nos parlementaires exaspérés, c'est que le phénomène des "burkas" et "nikabs" a été mieux explicité par divers observateurs. Les observantes appartiennent à une secte fondamentaliste, le salafisme, qui rejette autant l'islam "normal", sécularisé, que la civilisation occidentale mécréante. D'un point de vue sociétal, ces sectaires sont donc perdus. Une interdiction des accoutrements vestimentaires ne les convertira pas. Les exigences "laïques" de notre société ne peuvent donc s'appliquer qu'à leur progéniture, qui doit avoir les mêmes chances que les autres d'accès à un savoir non censuré, et au libre-arbitre. La loi existe déjà: obligation de scolarisation, obligation d'un programme d'éducation laïque, interdiction des signes religieux à l'école. Le grain sera semé également. Qu'il pousse sera une autre affaire. Comme par ailleurs, la surveillance préventive de ceux qui seraient tentés de passer à l'acte contre notre société sous la forme d'attentats semble bien soutenue et efficace, on peut laisser s'exprimer librement cette forme particulière d'hystérie collective.
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