Gang des Barbares: polémiques autour d'un appel

Si la haine était une monnaie...nous ne connaîtrions pas le déficit! Pour autant, le trésor ne nous attirerait pas plus de confiance, car ce serait une fausse monnaie, fabriquée en quantité, par soixante millions de cerveaux français. Je veux parler de la très pénible affaire de l'assassinat, après des semaines de séquestration et de tortures, du jeune Ilian Halimi. Selon le chef du gang, qui soutenait l'ardeur de ses complices avec cet argument, le choix de la victime était qu'il fut juif, donc pourvu d'argent, le sien, peut-être, celui de sa communauté, sûrement. On ne peut que frémir de cette argumentation, circonstance aggravante s'il en est. Que des complices aient été punis moins sévèrement que ce que le Procureur de la République avait lui-même demandé, ne pouvait qu'accabler une famille éplorée. L'appel du parquet était attendu, mais semblait se faire attendre. Il a fallu que le pouvoir politique l'ordonne. "On" a crié à l'atteinte de l'indépendance de la justice. Pour certains, la haine pour le gouvernement l'a emporté sur toutes autres considérations. La possibilité de faire appel des décisions des Cours d'Assises a été le plus grand progrès de notre institution judiciaire de ces dernières années. Que les justiciables ou le parquet en abusent fait sûrement grincer les dents du Ministre des Finances, mais si la Justice a un coût, elle n'a pas de prix. Un deuxième débat apporte quelque chose ou conforte le premier. Le deuxième jugement n'est pas obligé d'être semblable au premier, ni, non plus, d'être systématiquement différent. "De l'eau a coulé sous les ponts", et il n'est simplement pas énoncé par le même jury. Donc, je ne vois aucune bonne raison à un débat sur la justification de l'appel, d'où qu'il vienne. Il donne une chance de plus à la Justice. En tout état de cause, un second procès aurait eu lieu, puisque le meneur de la bande, ayant écopé de la peine la plus forte, a fait appel, lui aussi. Il faudra s'habituer à ce que se tiennent deux procès pour chaque affaire d'importance. Les citoyens ne seraient pas fondés à se plaindre du supplément de dépense, aucun d'eux, aucune famille, n'étant à l'abri d'une telle éventualité. Souvenons-nous d'Outreau et de quelques erreurs judiciaires semblables. Sceptique