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Sceptique
23 juillet 2009

Claude Allègre et l'Écologie productive

Un premier article du quotidien Libération rapporte la création par Claude Allègre d'une fondation dénommée Écologie Productive. Politique éditoriale oblige, l'article se conclut par un coup de pied dans le tibia de la bête noire des écologistes, sous la forme d'une question qui se veut perfide: il y a donc une écologie non productive. Qu'entend-t-il par là? Claude Allègre est informé de la question, et y répond. Honnête, Libé publie la réponse, accessible sur le site du quotidien, pour ceux qui ne l'achètent pas. Quand un lecteur assidu de Libé parle de Claude Allègre, c'est généralement pour dire que c'est un c.., qu'il a trouvé tous ses diplômes dans un paquet de Bonux, et que la solution la plus appropriée pour le faire taire serait de lui couper la langue. La question qui se pose: un lecteur "lambda" de "Libé"pense-t-il ainsi parce qu'il lit "Libé", ou lit-il "Libé" parce qu'il est sûr de ne pas y trouver d'éloge du Professeur? La doctrine de l'écologie non-productive est quand même connue, car rabâchée à l'envi. La croissance zéro est dépassée, c'est une croissance négative, une décroissance, qu'il faut imposer, non seulement aux nantis que sont les bourgeois occidentaux, mais à tous les hommes du monde, y compris les plus pauvres. Ah, j'oubliais! Exception faite pour nos honorables concitoyens, salariés des services publics et/ou affiliés aux bons syndicats, sinon amis, du moins à respecter. Pour eux, un SMIC à 1500 euros nets*, et garantie de l'emploi, éventuellement à ne rien faire. Cette idée du "peut-crever-la-gueule-ouverte", quelle que soit la contradiction avec les larmes versées pour les miséreux qui se pressent à la porte de l'Europe, est déjà mise en application par les "locavores". La position de Claude Allègre et de nombreux penseurs raisonnables qui prennent en compte les besoins de tous les hommes du monde, et pas seulement ceux des hexagonaux bien-pensants (mais pas nécessairement bien-agissants!), est de mettre au service d'une économie moins gourmande en énergie, moins productrice de déchets, les ressources d'inventivité que l'espèce humaine a utilisées pour en arriver à la situation d'aujourd'hui. Ils ne posent AUCUN interdit: nucléaire, OGM... L'espèce humaine, parlons-en un instant. Si on s'en tient à ses comportements, on peut lui trouver des ressemblances avec les moutons, et se rassurer, grâce à la conviction d'être soi-même un bon berger: on n'aura aucun mal à la pousser vers un précipice quelconque pour qu'elle s'y jette en bêlant de plaisir. Son côté "âne" est plus problématique. Là, il faut se mettre à plusieurs pour pousser et vaincre la résistance. Ses côtés "singe", "loup", "serpent"**, "ours", "porc", sont carrément ingérables. Vous n'aurez pas été sans remarquer que les prophètes écologistes n'en parlent jamais. Plus exactement ils nient que ces comparaisons leur soient applicables. La singularité des penseurs d'un avenir positif de l'humanité est de ne pas faire cas de ces problèmes comportementaux, et de parier sur le génie particulier de l'être humain qui lui a permis d'échapper au sort strictement régulé du monde animal(pas d'herbe, pas de viande. Pas de viande, pas de fauves. Point barre). C'est vrai que depuis le néolithique et ses inventions, aggravé par l'ONU et ses actions pacifiantes, en passant par la révolution industrielle et la révolution pastorienne, l'humanité fait frémir les prophètes***, qui ne voient dans cette dérégulation que les prémices de la fin des temps. Et alors? La belle affaire! Nous n'avons devant nous que cinq milliards d'années, dont les dernières centaines de millions seront certainement invivables, même pour les bactéries, chères à Stephen G.Gould. Ce "complexe de Josué", ce sentiment de toute puissance, de la nouvelle religion, seraient ridicules s'ils n'étaient porteurs de la tentation totalitaire. Sceptique *Programme de Dominique Voynet, candidate verte à la Présidentielle de 2007. **Les rédacteurs du Livre de la Genèse avaient bien vu la ressemblance, et donc la sympathie fatale. ***Ceux de malheur sont les seuls retenus par l'Histoire.
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Commentaires
E
Envisager les choses dans la perspective qu'elles sont un progrès nécessite une comparaison et la notion d'un gain dans divers domaines pris en considération. <br /> On envisage alors des gains acquis dans une situation présente par rapport à une situation antérieure reconstituée mentalement.<br /> <br /> Je n'ai pas de jugement de valeur par rapport à ce point de vue.<br /> Je dis simplement que considérer quelque chose comme "un progrès" peut être certes positif et aussi qu'il faut savoir considérer que cela reste toutefois du domaine de l'évaluation dans un système de choix de critères.<br /> À partir de ce constat et de celui de la relativité des critères, il me paraît correct de dire que toute découverte n'est pas à classer de manière systématique voire automatique, sur l'étagère des progrès du genre humain.<br /> ---------------------<br /> Je suis bien d'accord que la production a pour but de pouvoir répondre aux besoins et à la demande et je sais que produire un peu plus que le nécessaire (d'ailleurs qu'est-ce que le nécessaire ?!)est sagesse, "pour le cas où". <br /> Je suis aussi clairement conscient qu'il est bon, dans les périodes d'abondance, de mettre une partie de côté pour les moments de pénurie.<br /> <br /> Ce que je souligne et sur quoi j'attire l'attention de mes semblables en humanité, c'est justement la distinction que nous avons à opérer me semble-t-il, entre production et productivisme. Ce terme dont je conviens volontiers qu'il est quelque peu barbare, désigne dans mon mode de penser, le fait de produire pour produire. <br /> De produire pour le seul fait de produire; non pas pour combler une demande légitime ou un besoin réel, mais pour produire quelque chose qui ne correspond pas à l'un ou l'autre domaine que je viens de citer. Et ce dans le bût d'un enrichissement qui ne tienne pas compte de la notion de partage, ni de celle d'équité, ni de celle de respect.<br /> * Si j'opère la prise d'observation d'un phénomène similaire qui parle bien à tout le monde, je dis avec une pointe d'exagération que les phénomènes de prolifération cellulaires de type cancéreux sont du même ordre de dérégulation.<br /> <br /> L'économie n'est pas une valeur abstraite, elle est basée sur de l'humain, de même que les notions de libéralisme et de collectivisme. Et leur donner valeur supérieure à ce qui est proprement humain ne me paraît pas correct; "diviniser" l'économique, le placer en zone d'abstraction ne m'apparaît pas comme une attitude adéquate.<br /> <br /> À mon sens, présumer idéologiquement des valeurs s'appuyant sur des critères choisis pour parler de progrès ou de récession n'ouvre pas à une liberté d'apréciation.<br /> Ne "parler que de progrès" dans les domaines culturels et technologique me paraît un abus. <br /> Vouloir penser le monde tel qu'il nous apparaît dans son actualité ainsi que l'envisager dans un futur plus ou moins prévisible, comme promis à faire progrès indéfiniement m'apparaît comme une erreur d'apréciation du réel.<br /> <br /> Comme toute choses appartenant au domaine des pensées et de leur expression, cette manière d'envisager les choses peut elle-même être entachée de fausseté !!
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S
La production a pour but de satisfaire un besoin ou une demande. Même s'il est vrai qu'elle peut dépasser la demande solvable, elle ne mérite pas le jugement moral de "productivisme", car il est sain qu'elle anticipe sur la demande, et ce qui n'est pas vendu reste sur les bras des producteurs. Aujourd'hui, ou demain, l'insatisfaction de l'un et l'autre partenaire de l'échange sera la même.<br /> Dans les domaines culturels ou technologiques, on ne peut parler que de progrès, car les acquis ne sont pas perdus (en tout cas, d'un jour à l'autre). En manière économique, où il s'agit d'une variable, il y a progrès ou récession: la dernière valeur de la variable sert de référence.<br /> Je suis d'accord avec le rôle de la peur. Mais point trop n'en faut!<br /> Quand m'est venue à l'esprit:"si la haine était une monnaie, nous n'aurions pas de déficit!" ( Gang des Barbares, polémiques autour d'un appel) mon élucubration s'est prolongée en "une haine vaudrait cent peurs"...
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E
Billet d'humeur !?<br /> <br /> Il faut donc supposer qu'il y a sans doute plus de moutons que de loups et de suivistes que d'initiateurs de par le monde... Ce serait de "bergers" conscients d'être que nous manquerions dans cette humanité dite moderne, que nous-nous efforçons de partager. (certes de manière peu équitable, il faut le reconnaître)<br /> <br /> Pour la part d'humanité qu'il m'incombe de gérer, je suis assez d'accord avec cette assertion : <br /> Notre part "marécageuse", l'élément d'animalité, notre tendance à nous comporter de manière groupie fonctionne dirais-je, au moins à 70 %. Encore que je suis sans doute dans une appréciation optimiste <br /> de la réalité.<br /> <br /> Quels sont les éléments qui "poussent au crime" d'anti-évolution(*), de contre-ouverture à l'aventure de l'inconnu ?<br /> <br /> À mon avis :<br /> <br /> 1/ Au premier chef: La peur.<br /> Vivre, avoir envie de profiter de la vie avec les risques(**) que cela comporte fait peur.<br /> S'incarner, s'inscrire dans une certaine matérialité et dans une socialisation (en tant que comportement et partage d'humanité) n'est évident pour personne, d'autant dans nos sociétés modernes.<br /> <br /> 2/ L'esprit de conservation des acquis favorables pour soi et son entourage immédiat (famille, clan, castes...) qui va avec un sentiment d'appartenance et qui va avec l'esprit de domination.<br /> <br /> 3/ Et d'une manière plus générale: Le refus et le rejet du <br /> autre-que-ce-que-ce-dont-je-suis-convaincu (pas toujours de manière suffisamment éclairée) et, sur le plan humain, de l'autre en tant que différent de nous dans ses aspects, ses opinions et ses <br /> comportements.<br /> <br /> Remarque: Je puis bien sûr me tromper ou oublier, voire occulter inconsciemment certaines raisons; "nul n'est prophète en son pays" qui à prit désormais un aspect planétaire.<br /> <br /> Un remède existe-t-il ?<br /> À nous de le trouver...<br /> <br /> Eléments contributifs à la réflexion :<br /> - Nous savons désormais que le religieux n'apporte pas, loin s'en faut, le tout de la solution.<br /> Nous en connaissons les égarements et les fanatismes intempestifs dogmatiques et d'un autre côté les <br /> contraintes restrictives, infondées pour une bonne part, ôtant la liberté d'opinion et de <br /> comportement à titre individuel.<br /> = Nous connaissons aussi désormais, depuis le déroulement du XXème siècle, le poids des idéologies <br /> de tous bords et le prix à payer quand elles s'appliquent concrètement.<br /> <br /> Pour la part d'humanité dont j'ai la responsabilité limitée, j'estime que le premier pas à franchir est celui d'aller au-delà de la peur, que c'est de cet élément que nous avons à nous affranchir.<br /> Attention: Je ne suis pas en train de proposer un surpassement de la peur en en occultant l'aspect de réalité, ni de nier le bien fondé de certaines précautions élémentaires dont tenir compte; je <br /> suis en train d'indiquer que la dissolution des peurs irraisonnées est un bienfait pour la vie individuelle et que si elle se généralise collectivement, elle est un facteur favorable pour <br /> l'humanité.<br /> <br /> Se préserver de tout prémices ou présupposé d'allure idéologique bornée et/ou religieuse close sur elle-même, me paraît faire preuve et oeuvre de lucidité.<br /> N'ayons pas peur de vivre sans représentation et pour le simple plaisir et l'intelligence de vivre.<br /> <br /> Savoir recevoir et apprendre à donner sont selon mon opinion propre, une des clefs essentielles qui ouvre la porte d'une humanité à partager sans qu'il soit besoin de la définir comme étant ceci ou cela, au grès de nos convictions et croyances personnelles.<br /> <br /> .................................................................<br /> * Je préfère le terme de "évolution" à celui de "progrès" car ce dernier relève à mon sens d'une idéologie au moins sous-jacente, même si elle n'apparaît pas toujours sous ce jour avec une évidence <br /> directe. Alors que le mot "évolution" est neutre.<br /> ** Je ne parle pas des risque inconsidérés pris sans discernement juste pour le risque, pas des risques-drogue en vue de se booster l'adrénaline; j'évoque le simple risque ordinaire de pencher <br /> vers le vivant plutôt que vers le mortifère, le morbide.
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Sceptique
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