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Sceptique
2 août 2009

Afghanistan: parler vrai, c'est possible!

Nous sommes, membres de l'OTAN, engagés dans une guérilla, dans ce pays lointain, à la géographie difficile, où la loi du plus fort règne sans partage depuis toujours, contre un mouvement qui se réclame d'un islam radical, et qui a à son passif d'avoir couvé les terroristes du 11 Septembre 2001. Ce qui lui a valu une première offensive américaine qui l'a chassé du pouvoir. Malheureusement, le pouvoir "démocratique" installé dans la foulée de l'opération punitive n'est pas à la hauteur de la situation, et un soutien généreux et de tous les instants reste indispensable. Ce qui ne peut lui valoir que le mépris des populations afghanes, surtout les plus éloignées de Kaboul, qui ne reçoivent rien, et qui sont soumises aux chefs locaux. Alors, pour eux, les "talibans", c'est du pareil au même. Donc, les "talibans" se sont remis en campagne pour chasser les occidentaux et "leur" gouvernement. Et ils emploient dans ce but les techniques de la guerre subversive et de la guérilla. Elles n'ont pas changé depuis Roncevaux*! Mais le vocabulaire, lui, a beaucoup évolué. Un chat ne s'appelle plus un chat, un ennemi, un ennemi, une embuscade, une embuscade. La dernière**, celle d'avant-hier, je l'ai entendu désigner par le terme "opposition"...à la progression de notre unité vers un village, où elle se rendait pour "sécuriser" une unité afghane qui allait (papoter) avec les villageois. Contre toute courtoisie***, sans avertissement, un groupe d'"insurgés" a ouvert le feu sur nos soldats en approche, blessant mortellement l'un d'eux. S'est ensuivi un "dialogue" par fusils d'assaut et mitrailleuses, qui a fini par convaincre les insurgés de décrocher et de laisser la voie libre aux forces légitimes. La nature particulière du dialogue a fait deux blessés de plus dans nos rangs. En face, on ne sait pas trop. Puisque nos buts de guerre sont clairs: empêcher ces fanatiques de reprendre un pouvoir sans partage, et priver les afghans et les afghanes des charmes de la liberté et des petits plaisirs de la vie (musique, télévision, home cinéma), que le succès de l'expédition de 2001 leur a permis de retrouver après quelques années de vie austère, je ne comprends pas la nécessité d'inventer un vocabulaire spécial, tellement filandreux que notre Président s'est pris les pieds dedans. Nous sommes engagés dans une guerre de type "guérilla", se caractérisant par l'évitement par l'ennemi de toute confrontation directe, à vue, et au contraire par le recours à l'embuscade, où le tir est déclenché sur l'adversaire suffisamment proche, sans avertissement, visuel ou sonore. L'effet de surprise rend moins efficace la riposte. Si le rapport de forces est défavorable à l'assaillant, il décroche, et la pluie de projectiles qui arrose la zone présumée**** du départ du premier feu ne fait que peu ou pas de victimes. Sceptique * Roncevaux a marqué nos esprits, grâce à son récit épique "La chanson de Rolland", mais il n'a pas bouleversé l'Empire de Charlemagne. **Le mot "embuscade" me convient toujours (je ne suis plus "au delà de la durée légale", ni réserviste). ***La courtoisie mise en oeuvre à la bataille de Fontenoy n'a vraiment plus cours! Les descendants trouvent ça con. ****Depuis les massacres de 14-18, la dissimulation des combattants est une obsession. Elle est bien sûr absolue dans une guérilla: il est difficile de réaliser d'où le feu arrive (cf "Full Metal Jacket" de Stanley Kubrick)
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