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Sceptique
7 août 2009

Signes d'appartenance religieuse et laïcité

Dans le Monde daté du 1er Août, Monsieur Farhad Khosrokhavar, Directeur d'études à l' EHESS plaide pour un retour sur nos règles de laïcité, qu'il estime responsables du développement du fondamentalisme, dont l'expression la plus visible est la burqa. Il explique que si nous tolérions le voile islamique dans nos services publics (police, administrations, hôpitaux, enseignement) nous favoriserions un islam modéré qui n'utiliserait pas ce signe pour afficher sa différence. Le port du voile ne refléterait qu'une option personnelle.

J'ai déjà écrit, dans ce blog, que je n'étais pas favorable à une répression du port de la burqa, malgré son caractère de provocation. Ne pas en faire cas, c'est mon point de vue.

En matière de port de signes d'appartenance religieuse, ordinaire ou exceptionnelle, notre tolérance est totale. Ces vêtements ou accessoires vestimentaires nous disent les convictions de ceux qui les portent. Le voile islamique est courant dans nos rues et lieux publics, la soutane nous indique que le prêtre qui la porte est intégriste, les juifs orthodoxes affichent leur costume et leurs accessoires sans problème, la tunique jaune des disciples de Hare Krishna est visible de loin. Les porteurs de ces "uniformes" ne sont pas agressés par les citoyens français ordinaires. Ce qu'ils en pensent intimement est leur affaire.

Mais, c'est vrai, ces signes vestimentaires ne sont pas admis de la part des agents de l'État, dans l'exercice de leurs fonctions. Rien de doit indiquer leurs convictions religieuses aux citoyens qui ont besoin de leurs services.

D'abord, il resterait à prouver que la tolérance est une prévention contre le fanatisme, ses discours, et ses actes. Beaucoup plus indifférents, et, par suite, tolérants, que nous, des pays d'Europe ont été punis de ne pas être musulmans. L'extrémisme religieux est univoque. Il se trouve qu'à notre époque et dans notre société, c'est l'extrémisme musulman qui s'accorde le droit d'agir.

La laïcité de nos institutions et services publics n'est pas ajustée au degré de conviction des adeptes des religions. Pourvu qu'ils ne se livrent pas à des agressions sur leurs coreligionnaires plus tièdes, ou sur les adeptes d'autres religions, par définition erronées, les intégristes ou fondamentalistes ont le droit de croire à ce qu'ils veulent.

Notre société a du faire des efforts de tolérance. Elle n'est pas spontanément accueillante à l'étrangeté, en général. Beaucoup de responsables se sont retranchés derrière la laïcité pour empêcher la construction de lieux de culte musulmans. Cette résistance est maintenant dépassée. La volonté politique se substitue à la réticence des électeurs. Pour tout, en fait.

Mais revenir sur nos principes généraux est impensable et sûrement inutile. La prévention ou la punition des passages à l'acte des fanatiques est l'affaire des polices. Elles sont, depuis quelques années, plus que très efficaces. C'est la bonne voie: la vigilance, les moyens les plus efficaces de la soutenir, l'intervention préventive.

À l'abri de ce parapluie, les fanatiques de tous bords, religieux ou politiques, peuvent pousser à l'extrême leurs utopies et leurs fantasmes, s'échanger leurs recettes d'extermination, de mise au pas des récalcitrants.Tant qu'ils en restent au verbe, il n'y a pas de mal*. La pensée fanatique fait partie des névroses. Mais dès qu'ils concoctent un attentat, un sabotage, un meurtre spectaculaire, les services de sécurité, en alerte permanente, doivent intervenir. Pour le moment, il n'y a rien à dire.

Sceptique

* Le jeune Coupat et son amie avaient mal (ou trop bien) choisi leur lieu de promenade. Les vrais auteurs des sabotages de caténaires les ont laissés croupir en prison. Les Rouges se sont mis au Vert!

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Commentaires
E
Nous voici éloigné, mais pas tant que ça, des signes d'appartenance à un système de penser d'ordre religieux, d'organiser sa vie selon des valeurs auxquelles on croit, cela en milieu se réclamant d’une laïcité.<br /> <br /> Nous avons tenté d'approfondir ce qui motive de montrer de manière "voulue", son appartenance à des modes de fonctionnement dans diverses croyances. <br /> Nous-nous sommes engagés dans un travail ardu de réflexion et d'échanges de points de vue.<br /> Au point qu'aux confins des expressions, nous devenons hésitants; nous nous trouvons, me semble-t-il, dans moins de certitudes.<br /> <br /> Tentons d'ouvrir le débat :<br /> Si ce sujet suscite une assez forte réactivité, je suppose aisément que c'est parce qu'il titille des fondamentaux.<br /> Alors je pose une question simple, claire "mais" à ramifications, et à laquelle il n'est aisé pour tout un chacun, de répondre de manière simple et claire: <br /> - Qu'est-ce donc qui motive tout un chacun à faire preuve d'une appartenance à un système de penser en groupe et de construire un mode de comportement plus ou moins unitaire, voire univoque, et d'en montrer les signes à autrui ?<br /> Et une deuxième question, conséquente de la première et qui fait suite à nos interrogations : = Qu'est ce qui amène les gens à se vouloir exclusif au point de vouloir supprimer moralement et physiquement ceux qui ne sont pas dans un mode de fonctionnement similaire au leur ?<br /> <br /> Et une petite dernière réflexion, "pour la route": Dans une société laïque et démocratique faisant preuve d'une certaine acceptation des appartenances religieuse (ou autres) et de l'exhibition de signes de ces appartenance, je constate que ce sont les personnes qui s'en réclament qui font passage à l'acte de cette mise sous le regard d'autrui. Alors que dans les sociétés totalitaires et autoritaristes, ce sont les gens qui se réclament de ces systèmes et qui ont confisqué le pouvoir au nom de leurs représentations et de leurs croyances, qui obligent les autres à porter des signes de reconnaissance...
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S
L'intolérance est elle apparue "ex nihilo", au sein de l'espèce "homo sapiens sapiens? <br /> Ou est-elle l'élaboration humaine de l'instinct de territoire qui sépare des animaux qui peuvent être de la même espèce?<br /> Un fait semble en faveur de la première hypothèse: il n'y a pas d'indices de violences chez "homo sapiens néanderthalis" qui a précédé l'homme moderne, et avec lequel il a cohabité pendant plusieurs milliers d'années, tout en s'effaçant devant lui, avant de disparaître. <br /> Les combats, les traces de massacres, les représentations de tortures, apparaissent avec l'homme moderne et s'exacerbent avec sa prolifération et son passage au néolithique, où se développent l'élevage et l'agriculture. <br /> Notre société est quand même un grand progrès par rapport à notre lointain passé.<br /> cf "Le sentier de la guerre" de Jean Ghislaine et Jean Zammit.
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E
Nous voici éloigné, mais pas tant que ça, des signes d'appartenance à un système de penser d'ordre religieux, d'organiser sa vie selon des valeurs auxquelles on croit, cela en milieu se réclamant d’une laïcité.<br /> <br /> Nous avons tenté d'approfondir ce qui motive de montrer de manière "voulue", son appartenance à des modes de fonctionnement dans diverses croyances. <br /> Nous-nous sommes engagés dans un travail ardu de réflexion et d'échanges de points de vue.<br /> Au point qu'aux confins des expressions, nous devenons hésitants; nous nous trouvons, me semble-t-il, dans moins de certitudes.<br /> <br /> Tentons d'ouvrir le débat :<br /> Si ce sujet suscite une assez forte réactivité, je suppose aisément que c'est parce qu'il titille des fondamentaux.<br /> Alors je pose une question simple, claire "mais" à ramifications, et à laquelle il n'est aisé pour tout un chacun, de répondre de manière simple et claire: <br /> - Qu'est-ce donc qui motive tout un chacun à faire preuve d'une appartenance à un système de penser en groupe et de construire un mode de comportement plus ou moins unitaire, voire univoque, et d'en montrer les signes à autrui ?<br /> Et une deuxième question, conséquente de la première et qui fait suite à nos interrogations : = Qu'est ce qui amène les gens à se vouloir exclusif au point de vouloir supprimer moralement et physiquement ceux qui ne sont pas dans un mode de fonctionnement similaire au leur ?<br /> <br /> Et une petite dernière réflexion, "pour la route": Dans une société laïque et démocratique faisant preuve d'une certaine acceptation des appartenances religieuse (ou autres) et de l'exhibition de signes de ces appartenance, je constate que ce sont les personnes qui s'en réclament qui font passage à l'acte de cette mise sous le regard d'autrui. Alors que dans les sociétés totalitaires et autoritaristes, ce sont les gens qui se réclament de ces systèmes et qui ont confisqué le pouvoir au nom de leurs représentations et de leurs croyances, qui obligent les autres à porter des signes de reconnaissance...
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S
Cette transcendance "morale" ne concernait que les militants engagés, que ne devait freiner aucune considération "bourgeoise". Le meurtre était légitimé par la notion d'irrécupérabilité des "ennemis du peuple". La logique, dont le dernier exploit connu est le génocide cambodgien, était effectivement effroyable, très éloignée de nos droits de l'homme.<br /> Le communisme et la dictature du prolétariat ne sont pas des transcendances "universelles". Leurs dirigeants historiques s'en sont créée une, particulière, comme outil de prise du pouvoir.<br /> Enfin, c'est ainsi que je vois les choses.<br /> Il dure quand même bien trop longtemps, malgré sa "gérontocratisation" systématique.
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L
"C'est la promesse d'un monde meilleur de jouissance qui arrivera, c'est certain... plus tard !<br /> Pour les religions, c'est post mortem, pour les dictatures prolétariennes, ce sera pour les générations futures."<br /> <br /> Le monde meilleur pour les générations futures ne donne à l'individu aucun sens à sa mort personnelle.<br /> <br /> Seule l'idée d'une vie ou d'un monde après la mort peut donner un tel sens.<br /> <br /> C'est en cela que je dis que le communisme ou la dictature du prolétariat n'est pas une transcendance.<br /> <br /> C'est à cause de cela que le communisme n'a pu rester au pouvoir plus de soixante-dix ans. Le monde meilleur promis c'était non seulement pour les générations futures mais aussi sur terre. Il n'a pas fallu trois générations pour en mesurer la triste réalité !
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Sceptique
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