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Sceptique
19 août 2009

Insectes sans visa

Il n'y a pas que les bipèdes pauvres en quête d'une vie meilleure qui pratiquent le voyage hasardeux et l'immigration clandestine. Bien avant eux, et encore de nos jours, des bestioles, des bactéries et des virus ont voyagé sans avoir pris de billet, et sont passés sous le nez des douaniers.

Et, trouvant nos contrées vivables, ils ou elles ont entrepris de s'y faire leur place, en prenant sans scrupules, telle la belette de la fable, la place des premiers occupants.

Le continent américain, depuis sa découverte en 1492 n'arrête pas de nous faire profiter de ses trouvailles évolutives, certaines avantageuses ou agréables, comme la pomme de terre, la tomate, le tabac, le cacao....et le MAÏS. D'autres moins agréables, comme la syphilis, le phylloxera, le mildiou, et quelques autres ravageurs, qui ont pratiqué l'immigration en sens inverse. Le dernier en date est la chrysomèle du maïs (encore lui!).

Ce coléoptère arrivé en Europe (bof, l'Europe!) en 1992, n'a découvert les charmes de la France qu'en 2002, époque à laquelle, si vous vous souvenez bien, ne pas faire la police était un principe. Donc, ni vu, ni connu, "Diabotrica virgifera virgifera" s'est installée près de Roissy ou d'Orly (ce n'est pas précisé). Le maïs étant cultivé un peu partout en France, la bestiole a trouvé de quoi nourrir ses larves, qui adorent les racines du maïs. Ce souci là résolu, elle a commencé son exploration touristique de la France et un entomologiste distingué a fini par la remarquer.

Alors, comment s'en débarrasser? L'affamer en arrêtant la culture du maïs? Oui, c'est la solution, en ne le semant qu'une année sur trois. Deux ans sans manger, les larves n'y résistent pas. Un peu plus loin du foyer découvert, c'est un an sur deux. Mais dans une région comme l'Alsace, qui dispose de la quantité d'eau suffisante pour consacrer beaucoup de surface au maïs, les cultures de substitution ne sont pas évidentes. Alors il y a la solution d'un insecticide efficace et sans danger. Mais les "pesticides" n'ont plus la cote dans notre pays, du côté des consommateurs, des apiculteurs, et du Ministère de l'Environnement.

Du coup les vertueux recommandent l'agriculture traditionnelle, diversifiée, bio, et tout et tout. Aux agriculteurs de redevenir paysans, d'oublier leurs tracteurs et autres engins, de retrouver les charmes de la houe, de la bêche, de la binette...et des reins cassés.

C'est tout, demanderez-vous?

Oui, en France, et en Europe, ce sera tout.

Ah bon, ailleurs, c'est autrement?

Eh, oui, mon bon monsieur, ailleurs, c'est autrement. Ils ont MON-SAN-TO. Matricule 863, pour être précis. Onze millions d'hectares en 2008.

Et ils ne sont pas tous morts?

Ah, ça, on ne sait pas. Les américains et leurs clients sont si cachottiers! La censure de la presse et des médias est bien faite, là-bas. Si bien faite qu'elle ne se voit pas. Mais je ne vous recommande pas d'aller vérifier sur place: entre les OGM, le virus A-H1-N1, et les balles de Colt 45 ou de 357 Magnum, vous risqueriez gros.

Merci beaucoup, cher Monsieur, je vais rester à l'abri chez moi. Après tout, nos ancêtres se sont passés de maïs pendant des siècles. Nous pourrons abandonner deux funestes habitudes: manger du Pop-Corn au cinéma, et aller visiter New-York.

Sceptique

À noter un autre importun qui vient de faire parler de lui, le "frelon asiatique", une sale bête, qui est à nos abeilles ce que le Pit-bull était pour nos vieux et nos enfants. Là encore, comment bien viser, sans faire de bavures?

Encore, mais plus sympathique: un espèce de perruches sud-américaines a fait souche dans un espace vert près de Roissy. Échappées de la Douane, sûrement, elles prolifèrent malgré le climat et un changement d'alimentation. Je les attends avec impatience dans ma Picardie. J'adore les perruches!

(Le Monde du 18 Août 2009, page "planète")

 

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Commentaires
S
...le "conspirationisme" a encore de beaux jours devant lui.<br /> <br /> Avec mes excuses pour le lapsus calami,<br /> cordialement, <br /> Sceptique
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S
Les informations sont disponibles sur Google. Il y a une proximité entre le tréponème de la syphilis et celui du pian, maladie endémique sud-américaine. Cette proximité est un fait. Si le germe a subi une exaltation en passant des populations sud-américaines aux européens, il l'a conservée, et elle concerne maintenant toute l'humanité, y compris les amérindiens de l'Amérique du Sud*, comme la transformation du VIH a créé une maladie nouvelle qui a la même gravité pour tous.<br /> La médecine appartient à la science depuis le début du XIXème siècle, où les méthodes scientifiques ont succédé à l'empirisme.<br /> Comme elle n'a pas eu du jour au lendemain les succès qu'on lui connaît aujourd'hui, l'empirisme a gardé quelques territoires, que la médecine a partagé avec les charlatans.<br /> Je vais vous en donner un exemple: la tuberculose, malgré la connaissance de son germe causal, a résisté longtemps à la science médicale. Les traitements empiriques proposés étaient nombreux. La résistance de la médecine officielle était attribuée à la défense des intérêts financiers des sanatoriums.<br /> Quand les premiers antibiotiques spécifiques sont apparus sur le marché dans les années 1950, les sanatoriums ont fermé ou se sont reconvertis. Berk, lieu de "traitement" des tuberculoses osseuses (dues au bacille de la tuberculose bovine**) s'est reconverti dans la prise en charge de la violence routière. <br /> Il y a eu aussi divers traitements "non officiels" proposés pour le traitement des cancers. Mêmes accusations de défense des intérêts des médecins, même devenir.<br /> La recherche médicale s'efforce de découvrir les lois de la vie dans leur intimité la plus fine (le niveau moléculaire maintenant) et d'en déduire les solutions logiques. Elle ne cherche pas à les nier! Elle n'a pas de "certitudes", mais construit le savoir du moment....qui peut être périmé demain.<br /> *Pas encore "yankees", même de nos jours.<br /> **La différence entre les deux bacilles (humain et bovin) n'a pas été évidente tout de suite. L'éradication de la maladie bovine (par des méthodes inapplicables à l'homme) a fait disparaître les tuberculoses osseuses, péritonéales, et rénales.<br /> <br /> Si vous tenez, malgré tout, au "conspirationisme", ne vous inquiétez pas, il a encore de beaux jours devant elle.
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M
Je m'aperçois que vous aimez employer le conditionnel verbe "aurait" ... Avec ce mode on " pourrait " mettre sans difficulté Paris dans une bouteille .<br /> <br /> Les hypothèses n'ont d'intérêt que si elles se vérifient, et non si certains éléments les "confortent " .<br /> Où est donc passé votre scepticisme ?<br /> <br /> Et surtout, qu'est-ce que cela vous apporte d'argumenter pour une source américaine de la syphilis ? <br /> Si je vous comprends bien, ce virus "aurait" été comme le nuage de Tchernobyl ...... localisé seulement chez ces infâmes yankees ?<br /> <br /> Quant à l'histoire de la médecine .... <br /> qui n'est pas une science mais une "pratique" ... elle est de ce fait :<br /> <br /> l'histoire de beaucoup de bonne volonté ,<br /> l'histoire de beaucoup d'erreurs humaines ,<br /> l'histoire de l'émergence de progrès technologiques exponentiels ....<br /> malheureusement au détriment de l'indispensable intuition que doit posséder celui qui ambitionne de "pratiquer" l'Art de guérir !<br /> <br /> Et cet "art" ne souffre pas la médiocrité , il ne souffre pas d'être conditionné par des rumeurs .... <br /> pas plus que d'être esclave de certitudes, <br /> car en médecine, tout ce qu'on croit être "mathématique" sera toujours voué à l'échec . <br /> Aucun médecin, si doué soi-il, ne pourra jamais imposer impunément ses propres lois à la Vie .<br /> <br /> Cordialement .
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E
L'être humain se donne bien de l'importance !!<br /> Une piqure d'un moustique inhabituel et hop, sa forme d'humain est envoyée "ad-patres".<br /> <br /> Prendre conscience de ce que sa peur (celle de l'humain, pas celle du moustique) est non seulement sous jacente à la majeure partie de notre réactivité, mais qu'elle favorise la baisse de nos possibilités de règlement des problématiques de contacts *, est une étape nécessaire pour s'en débarrasser.<br /> <br /> Chaque jour amène son lot médiatisé de nouveaux objets pour alimenter cette peur.<br /> La rentrée scolaire sera-elle sereine ? Des éléments pour en douter apparaissent dans le monde médiatico-politique et s’amplifient de jour en jour...<br /> <br /> Apprendre à désaffecter cette peur par la lucidité et débrancher les circuits neuroniques qui en maintiennent la routine, est une solution qui me paraît plus efficace que celle d'entretenir sans fin des polémiques stériles.<br /> <br /> (* démonstration scientifique en a été faite)
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E
L'être humain se donne bien de l'importance !!<br /> Une piqure d'un moustique inhabituel et hop, sa forme d'humain est envoyée "ad-patres".<br /> <br /> Prendre conscience de ce que sa peur (celle de l'humain, pas celle du moustique) est non seulement sous jacente à la majeure partie de notre réactivité, mais qu'elle favorise la baisse de nos possibilités de règlement des problématiques de contacts *, est une étape nécessaire pour s'en débarrasser.<br /> <br /> Chaque jour amène son lot médiatisé de nouveaux objets pour alimenter cette peur.<br /> La rentrée scolaire sera-elle sereine ? Des éléments pour en douter apparaissent dans le monde médiatico-politique et s’amplifient de jour en jour...<br /> <br /> Apprendre à désaffecter cette peur par la lucidité et débrancher les circuits neuroniques qui en maintiennent la routine, est une solution qui me paraît plus efficace que celle d'entretenir sans fin des polémiques stériles.<br /> <br /> (* démonstration scientifique en a été faite)
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Sceptique
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