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Sceptique
20 août 2009

Afghanistan: le courage, entre la terreur et la condescendance

Malgré toutes les menaces des talibans, qu'on disait aux portes de Kaboul, les afghans et les afghanes ont bravé la mort et sont allés voter, pour le principe plus que pour ce qu'ils en attendent, ce qui est doublement méritoire.

Pour le moment, sauf une attaque qui a provoqué la mort d'un adolescent, il n'a été fait état d'aucune action de représailles sur les populations civiles. Il est vrai que le gouvernement afghan ne voulait pas d'informations ou de commentaires susceptibles d'amplifier le climat de peur. Il ne manquera pas de commentateurs, hors d'atteinte du gouvernement de Kaboul, pour dire que cette absence d'actions punitives est suspecte.

La question insistante et insidieuse qu'on retrouve dans la presse (française, au moins), c'est: "à quoi bon?", "qu'en sortira-t-il", "il y aura moins de participation qu'en 2004", "le gouvernement est corrompu", "les chefs de guerre sont tout puissants", "l'économie repose sur le trafic de drogue, lequel est en collusion avec les talibans", etc, etc.

Il faut chercher pour voir, ça ou là, les chiffres de l'amélioration de ce pays en guerre: mortalité néo-natale et infantile en baisse, élévation du PIB, droit de vote des femmes, élévation du taux de scolarisation des enfants(35% des filles seulement). Le défaitisme des médias fait de l'ombre à ces résultats qui ne sont pas croustillants.

Alors? Tous ces gens qui ont montré tant de courage, démentant leur apparence de fatalisme ou de neutralité prudente, on les laisse tomber, on les rend à ceux qui veulent être leurs maîtres?

Il me semble qu'ils méritent nos efforts et nos sacrifices. Qu'ils donnent à leur cause plus de vies que nous, bien armés, bien protégés dans nos blindés (assez vulnérables, quand même) et nos camps retranchés. Qu'on affine nos méthodes de combat, qu'on use l'adversaire jusqu'à ce qu'il reconnaisse la vanité de ses ambitions. Après, ce sera au tour de la politique de trouver le compromis honorable, garantissant l'Afghanistan contre un retour en arrière.

Sceptique

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Commentaires
E
Oui, la "case à palabres" ou "l'arbre à palabres" où nos ancêtres s'accroupissaient en groupe sont désormais plus sur le net que sur la place du marché où se faisaient les échanges de denrées et de services ainsi que des échanges de nouvelles.<br /> <br /> La difficulté, vient en effet du fait que la quantité d'infos est telle que nous ne pouvons sous peine d'être trop gavés tout ingurgiter.<br /> La difficulté qui sans doute lui est corolaire, c'est que nous allons à la recherche de ce qui nous intéresse. Nous faisons donc souvent preuve de fermeture à d'autres informations que celles qui nous entretiennent dans une routine de pensées.<br /> L'aspect informatif qui à mon avis est à dénoncer, est celui d'une tendance médiatique télévisuelle à être lapidaire et sensationnaliste au détriment d'être essentialiste.<br /> <br /> Je ne suis certes pas un modèle à imiter, ou du moins je m'évertue à ne pas chercher à l'être ni à me présenter comme tel, je vais pourtant indiquer à titre d'exemple, la manière dont je vis et dont j'envisage la vie :<br /> <br /> - Toute la partie nous concernant qui se déroule dans un espace-temps, je la considère comme un film qui se déroule sur écran, comme une pièce de théâtre qui se joue sur la scène du monde, avec les différents personnages aux quels nous-nous identifions.<br /> = En fait, avec un peu de recul, nous pouvons nous considérer en tant que spectateur, nous pouvons prendre conscience de ce que nous sommes témoins de ce qui se déroule sur l'écran de la vie manifeste (celle, filante, qui s'intercepte par nos sens puis par notre représentation mentale).<br /> Je constate et considère qu'il se trouve en nous une zone qui reste intacte, qui n'est pas concernée par nos attitudes et comportements. <br /> Une image moderne de cette "zone" est l'aspect de sommeil profond durant le quel la personne est absente. Plus de personnage et même, plus de cinéma fantomatique que l'on appelle rêves.<br /> Il est un quelque chose qui nous est propre et qui est indépendant de notre forme changeante. C'est cette "non identification à quoi que ce soit" qui est présente lorsque nous sommes jeunes, d'âge moyen et vieux. <br /> Je l'appelle "conscience".<br /> <br /> Je constate que peu de gens, humains d'une manière semblable à la mienne, ont le goût de se détacher suffisamment des personnages qu'ils ont pour usage de jouer dans la vie. De ne plus s'y identifier à l'exclusive, afin de se donner de jouir sans arrière pensée et dans la joie non médiate.<br /> Sinon, il est probable que les choses se dérouleraient différemment en Afghanistan et en d’autres lieux de cette belle planète où il nous est donné de vivre vaille que vaille pour un temps !!
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S
...de "case à palabres".<br /> Ne seraient-elles pas simplement devenues "virtuelles"?<br /> <br /> Je ne pense pas que la diffusion des informations ait fondamentalement changé, qualitativement, depuis l'usage du tam-tam. Quantitativement, oui, c'est évident, encore qu'une information "nouvelle" est immédiatement reprise par ceux qui n'ont pas eu le "scoop" et tiennent à garder leur clientèle.<br /> <br /> La sélection obéit au désir. Désir de savoir. Désir de ne pas savoir.
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E
Nous retrouvons là les remarques habituelles sur nos modes de fonctionnement plus ou moins généralisées (plutôt plus que moins, nous pouvons le remarquer une fois de plus !) : Médiatisation outrancière basée sur le sensationnel émotionnel qui flatte dans le sens du poil et entretient la peur grégaire, une certaine morbidité et une sorte de mélancolie ou pour le moins un pessimisme ambiant….<br /> <br /> Une fois de plus posons nous la question de savoir pourquoi ?<br /> ET une fois de plus disons que la superficialité et le laisser aller dans un temps rapide que l’on fait passer à toute allure pour ne pas perdre une miette du gavage qui s’offre de partout, sont deux bonnes explications.<br /> Pourtant, comme le glisse « Sceptique » (Il faut chercher pour voir…), des informations plus complètes, moins superficielles, sans idées toutes faites copiées les uns sur les autres, sont à disposition pour peu que l’on se donne d’aller les chercher.<br /> <br /> Ceci étant dit, chacun d’entre-nous a le choix :<br /> - de se laisser aller dans le flot insipide des infos gaveuses et nourrissant peu notre faculté à nous faire notre propre opinion mais alimentant beaucoup notre peur, <br /> - ou celui de prendre un minimum de recul et de se donner d’aller trouver des informations de première main, effectuées par des gens éclectiques qui ont ouvert leur champs visuel en ôtant de leurs yeux les œillères d’une vue partielle et souvent partiale ou de parti-pris. <br /> <br /> Peut être vais-je faire preuve d’ignorance ou d’idéalisme, mais il me semble que dans les sociétés premières, les nouvelles qui circulent concernent autant le positif que le négatif ; dans « les cases à palabre », il s’agir d’essayer d’approcher au plus près possible de la vérité entière plus que de n’évoquer que le sanguinolent et le paraît-t-il sensationnel.<br /> En nous abstenant de faire preuve de passéisme, nous pouvons peut-être y puiser quelque sagesse…
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Sceptique
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