Assurance Maladie? Ou boite de Pandore?
Rappel des faits, et mise à jour des données chiffrées: la France est peuplée de soixante-quatre millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement.
L'Assurance Maladie est un des principaux sujets de mécontentement. Haro sur le baudet! Mais un baudet, c'est quand même bien utile. Celui là, quand même, ne crache pas de pièces d'or. Au contraire, c'est sa seule nourriture! Et comme "on" lui a réduit sa ration, il se met à braire, et ses jambes flageolent sous le poids de la charge.
Les vétérinaires de tous bords donnent leur avis circonstancié sur le diagnostic "étiologique"* et proposent leur traitement. Combien de praticiens au chevet de l'animal malade? J'en vois au moins quatre groupes. Comment se forment leurs avis? À partir de l'enseignement qu'ils reçoivent dans leurs écoles(supérieures de médecine vétérinaire).
Celle de la Rue du Faubourg Saint-Honoré s'en tient à l'allégement de la charge. Pas un Napoléon de plus, d'où qu'il vienne. Il faut que les malades de France lui demandent moins, mettent plus souvent la main à leur poche, pour payer directement leurs médecins, pharmaciens, et autres professionnels de santé, eux-mêmes contraints à réduire leurs exigences, tour à tour.
Celle de la Rue de Solférino a un avis plus nuancé. D'accord pour serrer la vis aux profiteurs de la mauvaise santé, invités à travailler plus pour gagner plus. Pour cela, du temps où elle était la plus écoutée, elle en avait réduit le nombre, à partir du fait qu'un être humain a des limites. Elle rejette la limitation de la charge du baudet. Il faut donc le nourrir plus généreusement, et, dans ce but, ramasser plus de pièces d'or chez les employeurs, sans écouter leurs gémissements, et en donner moins, pour la même quantité de travail, aux profiteurs de la mauvaise santé. Mais il ne peut être question d'inviter les malades à user de modération. Ils ont "droit" à la santé. De leur côté, elle n'a pas de prix. Ce n'est pas à eux d'en assurer le coût.
Les deux écoles de La Poste de Neuilly, et de la Place du Colonel-Fabien, sont du même avis que celui des précédents, mais beaucoup plus radicalement. Les malades ne devraient plus dépenser un sou. Les profiteurs de la mauvaise santé devraient se contenter de la chance et de l'honneur d'avoir reçu leur savoir de la société. Un SMIC ou un RMI, quand même, pour ne pas encombrer les Restos du Coeur et l'Armée du Salut. Quant aux patrons, il n'y en aurait plus, c'est tout simple!
La cinquième école, celle du Paquebot-de-Saint-Cloud, unique en son genre, propose comme "variables d'ajustement" les soigneurs du baudet, dont il faudrait réduire le nombre et les avantages, et la nationalité des consommateurs de soins, uniquement la française, et à condition qu'elle soit bien acquise, par le droit du sang, de préférence.
On remarquera que pour un homme malade, l'avis d'un seul médecin suffit habituellement. Rarement plus de deux.
Pour l'animal en question, porteur, il est vrai, de toute la misère physique et morale des français, les vétérinaires consultants sont si nombreux et leurs avis si radicalement divergents, qu'ils s'annulent. Voilà plus de soixante ans que la bête souffre. Là encore, les avis divergent: faut-il l'abattre? La remplacer par un troupeau? La soulager par la mise à disposition du public du S.A.O (soin assisté par ordinateur)?
Ce sera le prochain thème du concours Lépine.
Sceptique
*Diagnostic étiologique: identification de la cause de la maladie.