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Sceptique
11 septembre 2009

La société des Verts

Le hasard apporte parfois de l'eau au moulin de la parole. En l'occurrence, il était question d'eau, de beaucoup d'eau, nécessaire au remplissage d'un canal large et long, le canal Seine-Nord.

Mon attention ayant été attirée vers un débat sur ce projet, bien annoncé par FR3-Picardie, j'ai écouté à l'heure dite l'interview d'Alain Gest, Président du Conseil d'Administration des Voies Navigables de France et Député de la Somme, et de Madame Baupin, conseiller Vert au Conseil Régional de Picardie.

La défense du projet par le Président des VNF était conforme à une philosophie politique, qui tout en prenant en compte les exigences nouvelles d'un changement climatique qui serait provoqué par l'activité humaine, garde comme ligne directrice la croissance, c'est à dire la création de richesses, pourvoyeuses d'élévation du niveau de vie et d'emplois. Demain doit être mieux qu'aujourd'hui, en quantité, et en qualité. Le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord de l'Europe est une infrastructure d'un coût très élevé, mais consommant moins d'énergie que tout autre, par tonne transportée. En attendant sa réalisation, la construction nécessite quelques milliers d'emplois de BTP.

La critique de la conseillère régionale était guidée par une philosophie radicalement contraire. L'avenir était à la réduction des transports et à l'autarcie dont l'échelle n'était pas précisée. En tout cas très en dessous de celle de l'Europe. Donc, effectivement, à quoi bon un canal, aussi large et aussi long.

La sécheresse faisant partie des projections climatiques, le canal absorberait toutes les disponibilités en eau, dont l'agriculture serait ainsi privée.

Les picards au nom desquels elle parle, ne sont pas des bâtisseurs, ni de vocation, ni de compétence. Aucun ne participera aux travaux de construction. Pas de bénéfice pour les picards de ce côté là. Les commerçants des communes limitrophes du tracé, appelés à nourrir et à distraire les travailleurs ne sont pas sa tasse de thé. Auront-ils une place dans l'utopie écologiste?

Et après, une fois qu'il sera en service? Que voulez vous que les picards aillent faire au bord du canal, répond-elle en substance? J'ai pensé, en écoutant ce verdict, à l'activité qui s'est peu à peu, année après année, agrégée autour de la gare TGV-Picardie, posée en plein champ, pratiquement introuvable pendant quelques années, faute de signalisation claire, et dont le parc de stationnement est maintenant plein tous les jours, malgré ses extensions. Ma dernière vision est celle de nombreux bâtiments industriels dans ses alentours.

Je retiens de sa critique sa partie essentielle: le canal, au titre d'infrastructure de transport, n'a pas d'avenir, parce que, dans l'avenir, il n'y aura pas de transports.

Pour des raisons de confraternité idéologique, elle a cependant déclaré avoir une préférence pour le train. Dans l'état actuel de ses contraintes en matière de personnels roulants, la SNCF perd de l'argent dès qu'elle met en route un train de marchandises. Son déficit est proportionnel à l'intensité, pourtant faible, de ce trafic. Question: dans un avenir autarcique, quelle est celui de tout transport de marchandises?

La critique du présent est le produit d'appel de l'idéologie verte. Il est toujours possible de faire peur, de lancer des rumeurs sans fondement, calomnies dont il reste toujours quelque chose.

Le projet d'avenir masque prudemment la régression du mode de vie de chacun, et ne dit pas un mot des restrictions de liberté, pour ne pas dire plus, qui seront nécessaires à la réalisation de l'utopie.

Sceptique

 

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Commentaires
E
En effet, la préoccupation pour une précaution d'allure écologique et devenu, avec toutes les dérives inhérentes, une idéologie : l'écologisme.<br /> Quelques remarques :<br /> - De solution "idéale" il n'y a point.<br /> - Mesurer toutes les conséquences de notre impact et prendre toute les précautions d'anticipation imaginable avant de décider n'est pas possible: Vivre est un risque que nous prenons, consciemment ou inconsciemment, à chaque instant, en toute circonstance et, comme tout être vivant sur cette planète, nôtre simple présence, l’entretient de notre forme et nos activités ont des conséquences.<br /> - Cela ne veut pas dire ni qu'il faille prendre des risques inconsidérés, ni qu'il faille prendre des précautions exagérées préjudiciables.<br /> - J'observe que la non-violence comme parti pris idéologique contient la violence, que l'écologisme contribue au le non écologique, etc. et j'en déduis que l'établissement d'un «paradis» sur terre n’est sans doute pas ni pour aujourd’hui, ni pour demain.<br /> - Pourtant observer sans à priori idéologique d’un bord ou de l’autre est possible en se donnant ainsi des chances de prendre des décisions adéquates au réel des situations.<br /> - Cependant il est un fait d’observation que dépasser les contraires n’est pas aisé. Ceci explique cela.
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L
C'est formidable d'entendre une écologiste défendre une priorité pour l'agriculture dans l'utilisation de l'eau. D'habitude les écologistes sont les plus farouches opposants au "gâchis" que représente l'irrigation !<br /> <br /> Comprenne qui pourra !<br /> <br /> En vérité je vous le dis, je crois que c'est fondamentalement l'opposition à tout progrès économique. Après quoi les écolos, du moins ceux bien de chez nous, se posent en défenseur du progrès social. Et avec quoi va-t-on le payer le progrès social ? Ah ! Ah ! Ah ! L'écologisme est une idéologie fondamentalement malthusienne et antihumaniste.<br /> <br /> Vive le retour au paléolithique ! seule période de l'histoire de l'humanité où celle-ci n'avait pas le pouvoir de déranger dame nature pendant qu'elle faisait pipi !
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Sceptique
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