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Sceptique
16 septembre 2009

Le capitalisme et ses frasques, la tentation puritaine

C'est le premier anniversaire de la faillite de Lehman Brothers et du cataclysme boursier qui a suivi. Une des nombreuses erreurs du Président Georges W. Bush, catastrophe incarnée de l'histoire des États-Unis.

Bien sûr, les financiers avaient trop joué avec leurs monopolys électroniques, et même fini par croire que les millions de dollars mis à leur compte correspondaient à des biens réels et durables. Tout d'un coup, l'enfant qui s'égosillait à crier:"le Roi est nu!", a été entendu, et ce sont les traders qui se sont retrouvés à la rue, "à poil", d'une minute à l'autre.

Jeux de malins, jeux de vilains, se sont écriés les responsables politiques de la planète, transformés en pompiers. Ils ont déversé du liquide dans les coffres des banques après avoir fermé les robinets de sortie. Seul moyen de refaire monter la pression.

Mais on a eu chaud. "Plus jamais ça" ont hurlé les plus vertueux! Et comme personne n'aime changer d'avis, notre Président, à la tête de la Ligue de Vertu, se veut intraitable sur ce sujet là. Il a même promis que s'il n'était pas suivi à la prochaine réunion du G20, il partirait en claquant la porte.

Or, de bêtise en bêtise, de siècle en siècle, l'homme-enfant semble en prendre de la graine, comme on dit. On ne peut que constater, comme l'a fait à plusieurs reprises l'économiste du "Monde", Pierre-Antoine Delhommais, qu'un an à peine après le début de cette nouvelle crise mondiale, les survivants se relèvent, et se remettent même à jouer au "fric-spiel"*. Déjà, dans les tripots de Wall Street, les plus forts ramassent les mises. On se surprend à les admirer et à leur pardonner la peur de notre vie, se retrouver sur la paille.

Ils se disent, ces diables d'anglo-saxons, que, ou bien ils sont vraiment les plus malins, ou bien, le Dieu en lequel ils croient est de leur côté. Et, on ne désobéit pas à Dieu, n'est-ce pas?

Mais, de notre côté de l'Atlantique, le Dieu en lequel certains, seulement, croient, mais qui a marqué profondément nos esprits, est réputé ne pas aimer l'argent et préférer les pauvres, que c'est lui qui a puni les joueurs, et que, justement, ce serait Lui désobéir que de les laisser se refaire. De la droite à la gauche, la devise unanime est "plus vertueux que moi, je meurs". Formule que vous pouvez écrire sans en altérer le sens, parce que ça se confond**: "plus vert'ueux, que moi, je meurs!"

Donc, avis aux traders et autres spéculateurs:"Si tu n'aimes pas la dèche, tu la quittes!" "Va te faire voir chez les anglais!"

Cela donne quand même à réfléchir. Point trop de vertu solitaire ne faut.

Nous sommes maintenant prévenus: si le Président Sarkozy claque la porte du G20, cela voudra dire que les adorateurs du Veau d'Or ont gagné. Mais aussi, il a prévenu, qu'il marchera alors dans les pas de Rabelais:"Fais ce que voudras!".

Sceptique

*Néologisme formé avec fric, de l'argot français, et spiel, mot allemand signifiant "jeu". Le krieg-spiel = jeu de guerre. La remontée des bourses favorise les gains.

**Trouvaille de Ségolène Royal.

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