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Sceptique
18 septembre 2009

Des "calaisiens" pas comme il faut

Il y a des connaissances qui plaisent, qu'on enracine en soi, et d'autres qui ne plaisent pas, et sur lesquelles on s'assoit.

Pour les malheureux irakiens et afghans qui fuient la guerre, ses meurtres à tout va, et sa misère, il y a un savoir: une fois le pied mis sur le sol britannique, à bonne distance des contrôles frontaliers (en l'occurrence le quai du port de Douvres), il n'y a plus aucun risque de se faire prendre. Le délit de "faciès", le contrôle systématique de l'identité, n'existent pas. Celui qui a réussi à passer, a dans la poche l'adresse d'un parent ou d'un ami d'ami, qui l'accueillera dans la communauté.

Leur "je ne veux pas le savoir", c'est que le Royaume-Uni, échaudé par l'ingratitude de ces immigrants qui finissent par s'attaquer à leur hôte, ne veut plus qu'il en passe aucun. Il a commencé par en faire porter la responsabilité, lourde, aux transporteurs qui n'ont pas pris les précautions nécessaires, ni vérifié leurs cargaisons, avant de s'installer dans le "shuttle" ou le ferry. Il a délégué à l'état qui est de l'autre côté de la Manche le soin de veiller à ce que ces immigrants clandestins ne parviennent pas à leur but. Et l'État français fait de son mieux pour respecter ses engagements.

Il y avait le refuge de Sangatte, où les candidats au passage clandestin trouvaient le gîte et le couvert, ne le quittant qu'à la nuit tombée pour essayer de se faufiler dans un camion ou dans un train. D'un commun accord avec les anglais, les français ont fermé Sangatte, espérant dissuader les candidats à l'émigration obligés d'attendre en plein air les conditions favorables à un enième essai. Leur nombre a diminué, mais il reste encore trop élevé. Leur misère s'étale dans les rues de la ville de Calais, les français charitables se mobilisent pour les secourir. Compassion et irritation forment le quotidien des calaisiens, tandis que la dissuasion obsède les édiles et les forces de police. La protection rapprochée des véhicules de transport et des navettes coûte un prix fou à la Société Euro-Tunnel.

Pour se reposer dans la journée, refaire leurs forces avec l'aide des organisations caritatives locales, les candidats à l'émigration ont installé un bidonville dans une zone boisée limitrophe, qui a été rapidement baptisée "la jungle". C'est un Sangatte à ciel ouvert. Un ulcère repoussant qui défigure la ville de Calais.

Tout le monde admet que d'en chasser les occupants n'est pas UNE solution. Ils s'éparpilleront ailleurs, le moins loin possible du terminal d'Euro-Tunnel. Pour être, chaque soir, disponibles pour un abordage périlleux.

Réfugiés d'une zone en conflit armé, ils ne sont pas expulsables. Ils ont même droit à ce statut, en France même. Et pourtant, ils le refusent, obstinément. La France n'est pour eux qu'une "marche" de l'Angleterre, au sens historique du mot. Ils ne lui reconnaissent même pas sa souveraineté sur son territoire.

Notre gouvernement, en la personne de son Ministre Éric Besson, a décidé de faire évacuer "la jungle" "manu militari". Inutile de proposer un hébergement et une prise en charge à bonne distance, c'est refusé. Ce sont les rues de Calais qui recueilleront les campeurs.

Nul besoin de vous faire un dessin pour vous faire comprendre ce qu'en dit l'opposition. Elle est contre. Que propose-t-elle? Secret défense! Pour autant aucun de ses porte-paroles n'a exprimé le regret que les français aient repris Calais aux anglais, il y a quelques siècles*. On serait pourtant bien tranquilles, maintenant. Les godons se chargeraient du sale travail!

Sceptique

*1588

 

 

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