Vaccination anti-grippe A: quand la tortue se fait lièvre
S'il s'agissait d'une guerre, ce serait la rupture du front en Mai 1940. S'il s'agissait d'un match de rugby, ce serait le France-All Blacks, d'hier soir.
Mais il ne s'agit que d'une conversion massive des adultes français à l'impérieuse nécessité de se faire vacciner, avec leurs enfants, contre cette maudite grippe. Et la maigrelette organisation mise en place par le Ministère de la Santé, restée l'arme au pied pendant deux ou trois semaines, a été subitement débordée par une foule apparemment pacifique. Les rouspétances, s'il y en a eu, n'ont pas été enregistrées.
Le bon sens a finalement prévalu. La motivation des demandeurs de vaccin est sûrement la préservation de leurs enfants et d'eux mêmes, mais la protection collective résultera du grand nombre de vaccinés.
Qu'est-ce qui fait la différence, en termes de raison, entre une famille et un nombre équivalent, mais informel, d'adultes ou d'adolescents? L'accessibilité à une cohérence et à un raisonnement pragmatique, justement. C'est la différence entre un petit tas de limaille de fer, et le même, soumis à l'action d'un aimant.
Il y aura encore quelques couacs qui affecteront cette mobilisation générale, retardée par les réticences individuelles de professionnels de la santé, complaisamment rapportées par les médias. Mauvais exemple s'il en était.
Finalement, ce rassemblement autour d'une cause de dimension nationale, submergeant les individualismes , est un bon signe pour notre démocratie. Il y a peu, on ne donnait pas cher de son présent et de son futur.
Sceptique