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Sceptique
5 décembre 2009

Cachez-moi ces suisses que je ne saurais voir...

Tout le monde s'accorde à dire que la Suisse est un beau pays, mais habité par des gens....qui, comme les italiens, les autrichiens, les tchèques, et bien d'autres, font mal à la tête des pauvres penseurs français. Qui ont déjà bien du mal avec leurs compatriotes non-pensants. Il y en a, oui! Ouh, que c'est vilain, ça!

On avait oublié le caractère ombrageux, exigeant, susceptible, des suisses. Il avaient commencé très tôt à poser des problèmes à leurs seigneurs, et peu à peu, avaient créé au milieu d'une Europe pratiquant la vertu d'obéissance, un territoire où la dite vertu était limitée à la bonne marche de quelques cantons fédérés. Ils avaient pris goût à ces raclées qu'ils donnaient, et ils étaient devenus tellement craints de ceux qu'ils avaient rossés, qu'ils avaient fini par sortir de leurs frontières pour guerroyer en Europe et participer aux conquêtes. Cet aven turisme ne leur avait finalement pas réussi, et ils étaient rentrés chez eux. Leur participation aux guerres européennes ne se ferait plus que contre du bel argent. "Pas d'argent, pas de suisses!"

L'histoire est toujours passionnante. Un petit tour sur Google et Wikipedia m'a appris que la Suisse avait été mise au pas, au moins une fois. Par Napoléon Bonaparte et ses soldats français! Avec sa manie de régir le monde de son époque, il leur avait même fourni une constitution sur mesure. Ce protectorat français a cessé avec la défaite finale de notre Empereur, et cet épisode est bien oublié. La Suisse est restée pendant longtemps un pays rude et pauvre, dont les habitants surnuméraires émigraient vers tous les coins du monde. Ce n'est qu'avec le vingtième siècle que la neutralité et l'activité bancaire aidant, ils sont devenus prospères, heureux d'être suisses, et enviés par les autres. La Suisse est devenue un refuge, un oasis de paix et de bien-être, une plate-forme d'espionnage, un coffre-fort, un paradis fiscal.

Comme tous les peuples devenus riches, ils ont eu besoin des pauvres pour accomplir les tâches ingrates (cf "Pain et Chocolat"). Ces premiers pauvres sont restés, sont devenus un peu plus riches. D'autres, venus de plus loin, les ont remplacés, toujours plus nombreux, en proportion de la prospérité du pays d'accueil. Les suisses ont aussi, bien sûr, continué à recevoir des riches et des très riches, appréciant la mansuétude du fisc suisse.

Le problème des riches, c'est que leur politesse est en proportion inverse de leur fortune. Et le problème des pauvres, c'est qu'il tiennent absolument à remercier Dieu de leur avoir permis d'entrer en Suisse.

Le patatras de ces dernières années résulte de la curieuse conjonction entre, d'un côté la rancune de Saint Mouammar Khadafi, dont le fric n'est pas venu à bout de la fierté suisse, ce qui l'a obligé, le pauvre homme, à prendre deux citoyens suisses en otage et de leur faire toutes les misères possibles, et de l'autre, la montée en nombre des travailleurs et des réfugiés musulmans, dont les actions de grâce ne peuvent se faire que dans des lieux à l'architecture très précise, dont les citoyens suisses ne comprennent pas l'impérieuse nécessité. À quoi s'ajoute la pression rageuse des États dont les citoyens riches viennent planquer leurs bénéfices occultes dans les comptes à numéro des banques helvétiques.

D'un côté, le gouvernement de la Suisse doit avaler couleuvres sur couleuvres, se prosterner d'un côté, se couvrir la tête de cendres de l'autre, et par ailleurs, son peuple, fort de son droit ancestral, multiplie les votations locales et les référendums à l'échelle nationale pour dire ce que le peuple suisse veut, ou ne veut pas. 

Et tout ça, sans consulter la France! Non, mais alors?

Sceptique 

 

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