L'irrésistible échec de Copenhague
Le sommet de Copenhague n'a pas de chance. La chaleur des manifestants, les incendies qu'ils ont allumés, ne sont pas parvenus à empêcher la vague de froid qui s'est étendue sur l'Europe. La douceur du début de Décembre n'était qu'un clin d'oeil d'une Nature perverse. "Vous ne perdez rien pour attendre!" a-t-elle dit*, mais personne n'a entendu.
La météo du jour est, de toute façon, le cadet des soucis des négociateurs. Leur question, lancinante est: "combien vous nous donnez?", d'un côté, et "combien ça va coûter?", de l'autre. Quand "ils" mettaient leurs exigences et leurs propositions sur la table, ce n'était qu'un double cri:"le compte n'y est pas", "vous nous assassinez!"
Du côté des donateurs, les deux plus gros pollueurs (donc payeurs) se surveillaient. Enfin, l'un des deux voulait absolument savoir tout. Et l'autre ne voulait rien faire savoir. Leur dispute, aux yeux des autres, absorbait toute l'énergie, tout le temps.
Et du côté des receveurs, il n'est pas possible d'écarter que quelques uns y verront l'opportunité de compléter leur compte en Suisse. Ce manque de confiance nuit à la générosité**.
Pour couronner le tout, les lobbies qui gravitent autour des responsables politiques sont très particuliers. Ils dénient à ces politiques le droit de tenir compte des peuples qui les ont mandatés. Ils doivent obéir à ces gens auto-proclamés compétents, qui détiennent toutes les certitudes sur le changement du climat, et les solutions drastiques qui en découlent: mettre les peuples à la diète la plus sévère.
Comment faire bonne chère avec peu d'argent et peu de CO2? Comment éviter un chômage massif avec une économie en décroissance réelle? Ce sont forcément les préoccupations omniprésentes des responsables politiques, malgré leurs prosternations aux pieds de la déesse Nature offensée.
La main sur le coeur, ils promettent, ils jurent, de faire tous les efforts et les sacrifices nécessaires pour "sauver la planète". Mais s'il y a la moindre faille, la moindre hésitation, d'un des grands pays, à s'engager dans le pari fou, il faut s'attendre, il faut espérer, plutôt, qu'ils préféreront LEUR peuple, quitte à lui demander de faire un effort vers un mode de vie plus raisonné.
Notre Président, à nous, se voulant un modèle, un porte-drapeau, a dramatisé avec véhémence l'éventualité d'un échec. Il aura fait vraiment tout son possible. Mais à l'impossible, français ou non, nul n'est tenu.
Sceptique
*La vague de froid en cours pourrait persister ou recommencer en cours d'hiver. Il semble y avoir de bonnes réserves de froid du côté de la Sibérie.
**La dispute entre chinois et américains porte sur les arnaques dont la Chine a déjà usé, à partir des points faibles des accords de Kyoto. La crainte qu'elle continue taraude les États-Unis de Barack Obama, qui insistent pour que la Chine consente à un contrôle international. L'honnêteté est naïve***!
***cf "La fille du gangster" de Francis Blanche
Conclusion du 19/12/2009: ILS se sont mis d'accord: pas plus de 2° supplémentaires à la température du monde à l'échéance de 2020. Comment? On ne sait pas. À quel prix? On verra.