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Sceptique
11 janvier 2010

Burqa: vers une solution raisonnable et "nationale"?

Je place cette fois-ci mon Nième billet sur cette question, dans la catégorie "Vie politique", car plusieurs interventions de cette nature ont eu lieu cette fin de semaine:

Celle, très en pointe, mais cran de sûreté en bonne position, de Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, qui parle de bousculer la réflexion en posant sur la table un projet de loi interdisant le voile intégral, dissimulant le visage. Selon lui, les deux tiers des députés UMP seraient favorables à cette loi. C'est insuffisant.

Jean-François Copé manifeste son indépendance dans la perspective plus large d'une ambition présidentielle. D'où la nécessité d'annoncer la couleur, dès à présent.

En face de lui, François Hollande, dans la même intention d'une candidature à la présidentielle en 2012, a l'habileté et la prudence de ne pas s'en tenir au "NIET" habituel du Parti Socialiste. Au contraire, il appelle à une union nationale sur ce sujet. "On" ne peut pas faire une loi de ce genre, avec 50% pour, et 50% contre*.

Julien Dray, dont la parole est maintenant libérée, a la même position nuancée et rassembleuse.

Si c'était vrai, cela ferait l'affaire de tout le monde politique, et de l'ensemble des "modérés", en particulier. Depuis que ce sujet a été placé dans le débat public, j'ai souligné le danger de toute position radicale, à partir de la conviction, renforcée par leurs paroles, que les femmes qui s'affublent de ce vêtement ne sont pas des victimes, mais, au contraire, elles "donnent à voir" leur différence, qui est en même temps, pour elles, une supériorité. Ce sont le plus souvent des converties, qui en rajoutent, en allant chercher sur les marges de l'islam ses outrances, comme toutes les religions et les idéologies en produisent.

L'interdiction sans nuances de ce voile intégral aurait des effets détestables, et finalement, les flatterait. Mais l'interdiction d'accès aux lieux publics comme les écoles, les mairies, les hôpitaux, les transports publics, les piscines, pour l'unique raison de la sécurité, serait justifié. Une loi spécifique est elle nécessaire pour légaliser cette précaution, déjà en application dans certains lieux publics sensibles? La réponse doit être à la portée des juristes qui conseillent (parfois), les décideurs politiques.

Sceptique

*L'opinion est probablement, en majorité, hostile à la "burqa. Mais ses représentants au Parlement ont des positions plus nuancées.

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Commentaires
E
Cher Laurent<br /> <br /> j'apprécie fort ces échanges qui me sortent de mon confort intellectuel et affectif.<br /> <br /> Je prends note de ce que M.C. a déclaré que "l'Islam finirait pas l'emporter parce qu'il valorisait la force, contrairement au christianisme " (il n'est pas nécessaire que vous recherchiez la référence, je vous fais confiance en ce que vous dite vrai). <br /> S'il fait là une analyse distanciée, comme le fait un analyste (genre historien se lançant à formuler une prévision), je pense que ce n'est pas d'une grande important; si il se place (dans je ne sais quel contexte) en islamiste de conviction, cela alors pose en effet problème! <br /> En tout cas cela m'en pose en tant que citoyen français partageant une espace de "francitude" avec d'autres de mes semblables-différents.<br /> Cela voudrait dire qu'une personne relativement ouverte, modérée, est culturellement suffisamment imprégné par une doctrine (éventuellement à l'insu de sa vigilance) pour que ses pensées secrètes ou livrée dans le domaine public soient influencées !!<br /> Ce ne serait pas la première fois et sans doute pas la dernière que ce genre de phénomène se produirait; "Sceptique" ne démentirait sans doute pas cette assertion.<br /> En ce qui me concerne, je ne me lance jamais dans de tels "prévisions" car j'estime que, bien que la réalisation de certains faits dont on connais les causes puissent être annoncés par avance avec une bonne probabilité de ne pas se tromper, tout est toujours ouvert : La vie nous surprend souvent pour ne pas dire la plupart du temps !<br /> De toute manière, je pense qu'il se trompe car son raisonnement et sa prédiction se base sur une certaine donne du passé et ne laisse guère place à ce que j'appelle l'en-Soi. <br /> <br /> Une précision : <br /> En donnant une certaine abondance de références de livres que j'ai eu l'occasion de parcourir, mon intention n'était pas de volonté étouffe-chrétienne. <br /> Elles étaient données en nombre afin de laisser un choix pluriel.<br /> Il n'est pas dans mon économie cérébrale, encore moins corticale, de me fondre dans un quelconque courant culturel ou cultuel. <br /> Ce qui m'intéresse, me "passionne" même (au sens d'affect) c'est de plonger sans préjuger ni post-juger d'ailleurs, dans le monde des analyses et des postures de mes semblables (y compris les miennes bien sûr!) avec lesquels je me sens tellement solidaire sans ostentation.<br /> <br /> Prendre connaissance dans une certaine réalité des choses, sans parti pris, est ma motivation.<br /> <br /> Je précise qu'il est arrivé un moment dans ma vie ou j'ai pris conscience de ce que garder l'esprit ouvert sans parti-pris plus ou moins partisan et sans grille de lecture canalisée dans une direction univoque formatée, ôtait certaines œillères et de ce fait amenait beaucoup plus, ouvrait le champs de la compréhension et enrichissait.<br /> <br /> D'un point de vue citoyen et à d'autres égards, j'estime que nous sommes pluriels et qu'en soi, nous somme un.<br /> Je ne suis pas le seul à le dire, ce n'est pas nouveau, cela réconcilie des positions opposées revendicatives et je crois savoir pour en avoir rencontré dans ma vie, qu'il en est d'autres - des êtres humains - qui le vivent ainsi.<br /> <br /> <br /> Remarque Quelque peu facétieuse (1) et question malicieuse (2), de ma part à votre encontre :<br /> <br /> 1- Ne plus savoir à quel sein (nourricier) ou à quel saint ou "dieu" se vouer(*) est à coup sûr une bonne chose.<br /> 2- Les seins aux quels vous-vous nourrissez d'habitude, sont ils "bio" ?<br /> <br /> PS : le passage de Lilian Thuram hier matin sur France culture était tout à fait intéressant (http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=80305) et l'émission "À vous de juger" programmée hier soir sur la 2, animée par Arlette Chabot, était des plus instructive et significative ; je me suis "régalé". (http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/13/01002-20100113ARTFIG00057-l-initiative-d-eric-besson-trouble-l-ump-.php) <br /> <br /> ..................................<br /> * Verbe dont découle, je crois savoir, le terme de dévotion !! (rires)
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S
La prédiction de Malek Chebel, relevée par Laurent Berthod, m'a fait penser au "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts", de Paul Reynaud en 1939.<br /> Il y a les professionnels, des deux sexes, de la prédiction. et les occasionnels.<br /> Il me semble que ceux qui font une bonne prédiction n'en sont pas récompensés. Ils ont beau crier: "Je vous l'avais bien dit!", personne ne les en félicite. Le prophète a eu de la chance, c'est tout. Mais une prophétie fausse ne pardonne pas. L'auteur traîne ça comme une casserole. Il entre dans "Who is who? de la bourde.<br /> Celle de Malek Chebel entre dans la catégorie particulière du "désir pris pour la réalité". En l'occurrence, le désir d'être le plus fort. C'est la consolation commune des politiques ambitieux.<br /> Alors que celle de Paul Reynaud est une parole typiquement conjuratoire: chasser la vérité.<br /> Le sujet n'est pas épuisé!
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L
Mon cher Eric,<br /> <br /> Vous nous donnez-là un programme de lecture fort alléchant mais un peu lourd, enfin, ça dépend du terme que l'on se donne.<br /> <br /> Sur votre précédent programme, sur deux ouvrages je n'en avais retenu qu'un, ce n'est pas que l'autre me parût inintéressant, mais on est malheureusement bien obligé de se limiter (je n'ai pas que vos suggestions en portefeuille).<br /> <br /> Maintenant, je ne sais plus à quel sein (nourricier) me vouer, tellement vous faites de suggestions.<br /> <br /> J'aime bien Malek Chebel, je le trouve touchant, mais il m'a profondément choqué quand il a déclaré que l'islam finirait pas l'emporter parce qu'il valorisait la force, contrairement au christianisme (si vous me le demandez, je prendrai le temps de rechercher la référence qui est quelque part sur mon disque dur).<br /> <br /> Abdelwahab Meddeb est remarquable sur tous les plans, mais n'est-il pas malheureusement une sorte d'exception ?<br /> <br /> Bien à vous.
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E
Rendons à Yves (Sceptique), ce qui lui revient : C'est lui qui est l'auteur de "Église militante, Église triomphante".<br /> <br /> Cela n'enlève rien aux compliments de rigueur fait à l'adresse de Laurent Berthod.<br /> <br /> Avec mes excuses...
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E
1- Merci à vous monsieur Berthod pour cette remarquable analyse historique ; comme d'habitude précise et documentée.<br /> Elle éclaire les faits.<br /> <br /> Je ne suis pas assez connaisseur des textes coraniques en eux-même pour vous préciser si ce que j'infère est présent dans ceux-ci.<br /> Ce que j'ai indiqué est simplement extrait de ce que j'ai retenu de mes lectures sur le mouvement Islamique et son prophète fondateur.<br /> Je crois me souvenir que c'est dans ses commentaires à la suite de la bataille de Médine, que Muhamad aurait dit que la petite guerre était terminée et que, plus importante est la grande guerre contre ses propres erreurs, lutte qu'il fallait désormais développer.<br /> # Vis à vis des erreurs flagrantes d'historicité dans l'apport islamique et des citations coraniques déviées par les courants interprétatifs partisans, il peut être bon si l'on a un peu de temps à y consacrer, de parcourir certains livres décapants tels que :<br /> <br /> - PARI DE CIVILISATION, Abdelwahab Meddeb (Seuil)<br /> - Islam, l'autre visage, Eva de Vitray-Meyerovitch ( Albin Michel : Espaces Libres)<br /> - Les trois monothéismes, Juifs, Chrétiens, Musulmans entre leurs sources et leurs destins, Daniel Sibony (Points : Essais)<br /> - Penser le Coran, Mahmoud Hussein (Grasset)<br /> - ISLAM Et LIBRE ARBITRE ? La Tentation de l'Insolence, Malek Chebel dans une rencontre avec Marie Solemne (Dervy) ...<br /> <br /> 2- Oui, mon cher "Sceptique" faisons confiance à la capacité des français lucides de tous bords ; lesquels français "de base" ne sont pas si cons que certains le considèrent et voudraient nous le faire croire.<br /> <br /> Je pense que des cartes à jouer sont dans les mains des français modérés des deux bords. J'ai pour ma part une prudence certaine et même une très grande réserve vis à vis de cette notion d'identité : En général les identités sont des rétentions, des fixités parfois morbides, qui bloquent la fluidité des relations.<br /> D'où j'estime que des efforts de compréhension sont à faire de part et d'autre d'une certaine ligne de démarcation dont quelques fanatiques voudraient faire une sorte de ligne Siegfried ou Maginot.<br /> <br /> D'un côté, si certaines personnes ne veulent pas comprendre et respecter les lois de la laïcité et de la possibilité de dévisager républicaines, il est bon de fixer la règle du vivre ensemble dans les espaces communs, en particulier publics.<br /> D'autre part est requis de savoir reconnaître et faire connaître sans condescendance ou restriction, les apports historiques du courant islamique à la culture française et mondiale ; de même que savoir (ou apprendre à) laisser une juste et correcte place aux français, à tous les français dans ce pays qu'est la France.<br /> <br /> Je fais partie de ceux qui pensent que le problème posé et qui paraît crucial puisqu'il fait couler tant d'encre et user tant de salive, celui des courants religieux, n'est pas tant celui de leur acculturation que celui de leur politisation.<br /> <br /> Et, tant que je suis à donner des références, je livre celle-ci à votre sagacité : ss- Les religions meurtrières, d'Élie Barnavi(Flammarion dans la collection Café Voltaire)<br /> <br /> Même si comme le disent certains, le moment de la discussion est mal choisi (ou trop bien car induite par des arrières pensées électoralistes), il est de loin préférable que coulent des litres d'encre et de salive plutôt des flots de sang.
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Sceptique
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