Burqa: vers une solution raisonnable et "nationale"?
Je place cette fois-ci mon Nième billet sur cette question, dans la catégorie "Vie politique", car plusieurs interventions de cette nature ont eu lieu cette fin de semaine:
Celle, très en pointe, mais cran de sûreté en bonne position, de Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, qui parle de bousculer la réflexion en posant sur la table un projet de loi interdisant le voile intégral, dissimulant le visage. Selon lui, les deux tiers des députés UMP seraient favorables à cette loi. C'est insuffisant.
Jean-François Copé manifeste son indépendance dans la perspective plus large d'une ambition présidentielle. D'où la nécessité d'annoncer la couleur, dès à présent.
En face de lui, François Hollande, dans la même intention d'une candidature à la présidentielle en 2012, a l'habileté et la prudence de ne pas s'en tenir au "NIET" habituel du Parti Socialiste. Au contraire, il appelle à une union nationale sur ce sujet. "On" ne peut pas faire une loi de ce genre, avec 50% pour, et 50% contre*.
Julien Dray, dont la parole est maintenant libérée, a la même position nuancée et rassembleuse.
Si c'était vrai, cela ferait l'affaire de tout le monde politique, et de l'ensemble des "modérés", en particulier. Depuis que ce sujet a été placé dans le débat public, j'ai souligné le danger de toute position radicale, à partir de la conviction, renforcée par leurs paroles, que les femmes qui s'affublent de ce vêtement ne sont pas des victimes, mais, au contraire, elles "donnent à voir" leur différence, qui est en même temps, pour elles, une supériorité. Ce sont le plus souvent des converties, qui en rajoutent, en allant chercher sur les marges de l'islam ses outrances, comme toutes les religions et les idéologies en produisent.
L'interdiction sans nuances de ce voile intégral aurait des effets détestables, et finalement, les flatterait. Mais l'interdiction d'accès aux lieux publics comme les écoles, les mairies, les hôpitaux, les transports publics, les piscines, pour l'unique raison de la sécurité, serait justifié. Une loi spécifique est elle nécessaire pour légaliser cette précaution, déjà en application dans certains lieux publics sensibles? La réponse doit être à la portée des juristes qui conseillent (parfois), les décideurs politiques.
Sceptique
*L'opinion est probablement, en majorité, hostile à la "burqa. Mais ses représentants au Parlement ont des positions plus nuancées.