La Droite, la Gauche, et leurs ménages à trois.
La vie politique est comme une vie de couple. Tout passe, tout lasse. Insatisfaits, ou par besoin de stimulation, les désirs particuliers se réveillent, forcément infidèles.
À droite, le Président Sarkozy, le père de famille, rencontre de la résistance dans sa vie professionnelle. Tout ne se passe pas comme il le prévoyait, comme il l'aurait voulu. Des égoïsmes, des volontés concurrentes, font obstacle à la sienne. Des compromis sont nécessaires. Le dernier en date concerne la firme Renault, dont l'État est actionnaire à 15%. Ce n'est pas une minorité de blocage.
Renault était soupçonné de vouloir faire fabriquer en Turquie son modèle le plus populaire, la Clio, dernière version. Enfer et damnation! La CGT criait, crie toujours:"renationalisez Renault!" ; Le Président a "convoqué" celui de Renault. Ce sera moitié, moitié. Pour avoir un prix de revient moyen pouvant soutenir la concurrence, une délocalisation partielle est nécessaire. Sans oublier les froncements de sourcils de la Commission Européenne, qui défend le principe de la concurrence, contre les protectionnismes souverainistes.
Une dernière "contrariété"? L'ôtes-toi de là que je m'y mette de l'ami américain, en République d'Haïti, détruite, et un peu plus désorganisée, par un terrible tremblement de Terre. Les américains sont allergiques au bordel. Qui se pose là, chroniquement, en Haïti. "Ils" se sont emparés de l'aéroport et règlent le ballet aérien comme ils l'entendent, ce qui veut dire qu'ils sont sourds. Depuis plus d'un siècle, Haïti n'est plus dans notre sphère d'influence politique et économique. Seuls ses intellectuels cultivent le lien culturel avec la France, le contentieux étant forclos. Le Président Sarkozy se sent concerné par le drame haïtien, bien plus, apparemment, que le peuple français*. Mais à 900 km seulement, les américains, mieux équipés, plus riches, quand même, et considérant cet te région comme leur chasse gardée, ont décidé du présent et de l'avenir de la République(!) d'Haïti.
Je reviens à mon sujet. Si l'UMP, "l'épouse politique" du Président, reste globalement fidèle, elle comprend cependant quelques membres qui ont eu besoin de Lui pour être élus. Mais ils ne se sentent pas forcément tenus, par une règle morale, de lui rester fidèles. En leur assurant une place au Parlement, il n'a fait que tenir compte de leurs mérites. Leur dette est effacée par leur propre valeur. D'autres sont ouvertement au service de ses rivaux à l'intérieur du parti: Dominique de Villepin, maître de leur coeur(car de leur esprit, on ne voit pas comment), Jacques Chirac, comme créancier prioritaire. Il en est même un qui a quitté l'UMP sitôt élu. Et puis, il y a une paire de canines qui commence à rayer le parquet. Enfin, le Nouveau Centre, qui a eu l'intelligence de ne pas suivre son incroyable "leader" François Bayrou, veut faire entendre, justement, cette intelligence.
À sa droite, le Président a un vieux rival, aux griffes et aux dents un peu usées, malgré l'aiguisage régulier sur la pierre de l'immigration. Le moindre écart de conduite, spontané, provoqué, ou... provocant**, de membres de cette partie de la population, se traduit par des voix qui tombent dans sa tirelire, et qui risquent de manquer au parti du Président.
À Gauche, maintenant. À l'unanimité, elle applaudit à toutes les rebuffades subies par la France par le truchement de son Président. Le problème reste le partage du butin. La nébuleuse des Pléiades Socialistes a beau contenir une étoile qui brille un peu plus fort, les autres veulent être visibles et audibles, y compris par le moyen du scandale. À côté, les Verts se font plus musclés, élection après élection, car, pour le moment, ce qu'ils promettent aux français reste très abstrait***. Et l'extrême gauche, ne pouvant supporter l'idée d'avoir à prendre en compte les 90% de français qui ne voteront jamais pour elle, veut des sièges d'élus, mais libres de tout devoir. Elle ne conçoit que la possession absolue du pouvoir, qu'elle appelle révolution.
La nébuleuse PS, malgré ce partage des influences, revendique toujours la prééminence, persiste et re-signe la liste des recettes sélectionnées au long de son histoire. Qu'elles écoeurent les clients qui ont été sensibles à la pub, et mettent périodiquement en faillite le restaurant, pas question de changer le menu. Il est gravé dans le marbre. Y compris les épices qui font traverser la rue à bon nombre de convives.
Sceptique
*Selon un sondage du Figaro, les français décidés à faire un don au profit de haïtiens sont moins de 30%.
**C'est actuellement le cas de la burqa (ou niqab), expression vestimentaire féminine d'un extrémisme religieux musulman(les hommes de la même conviction sont tout autant reconnaissables). Jusqu'à ce jour, la provocation a réussi: la majorité des politiques, à gauche, comme à droite, est tentée de tomber dans le panneau, et de voter une loi spécifiquement répressive.
*** Il parait que c'est en France qu'on vit le mieux. À entendre les français, c'est manifestement À LEUR INSU. Ils sont donc preneurs de tous les boniments qui veulent les convaincre de leur malheur, passé, présent, et à venir. Ils rejettent, cependant, ceux qui ne conviennent pas à leur plaisir. Qu'on aille pas dire à un picard qu'il ne doit plus chasser, chez lui, surtout! Pour le reste, les détails ne sont pas donnés: la suppression des engins de chantier créera des emplois de terrassiers, celle des engins agricoles des emplois de cochers et de palefreniers, celle des camions, d'âniers et de personnels pour soigner les chevaux et entretenir les diligences. J'en oublie sûrement. Je n'ai même pas connu ce bon-vieux-temps!
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