La Septimanie, son Roi, son peuple
La Septimanie est ce pays délimité par les Cévennes au Nord et à l'Ouest, par la vallée de l'Aude, au Sud, par le Rhône et la Mer Méditerranée, à l'Est. Elle a pour capitale, Montpellier.
Unie à la République française par un lien solide de ce côté, précaire et révocable, au moins dans l'esprit, de l'autre, elle est peuplée pour une bonne moitié par les septimaniens, et pour le reste, par des immigrants divers, qui ont profité de l'ouverture des frontières pour s'installer dans cette région ensoleillée au moins neuf mois sur douze*.
Sur l'esprit des septimaniens règne un bon vieux roi, fantaisiste et ubuesque sur les bords, et qui n'aime rien tant que parler, et faire parler de lui. Comme ses sujets adorent ça, il use et abuse des énormités, aux dépens de ses rivaux de l'autre côté de ses frontières.
Quand ils l'entendent, les dits rivaux, malmenés par sa langue de vipère, grimpent aux rideaux, ou s'accrochent aux lustres, pour décharger leurs nerfs. Dès qu'ils ont repris leurs esprits, ils s'assemblent pour décider des mesures à prendre. "Vade retro, Satanas" est leur cri de ralliement.
Dans la perspective des élections régionales, organisées, aussi, en Septimanie**, les militants du P.S.S. (Parti Socialiste Septimanien) vassal du P.S. dans le cadre du lien qui lie la République et le Royaume, ont imposé à la direction parisienne leur bon Roi (Georges) comme tête de liste de l'union des gauches fréquentables. Malgré de sérieuses frictions antérieurement à ces élections, le PS de Martine Aubry n'a pas voulu aller contre la volonté de peuple. "Vox populi, vox dei".
Seulement, là, il a encore poussé fort le bouchon. Il a dit du distingué et raffiné Laurent Fa bius, qui règne, lui, sur la Haute-Normandie, "qu'il n'avait pas l'air très catholique!"
On est en droit de se demander ce que le catholicisme vient faire dans l'identité d'un parti de gauche se réclamant du marxisme? Mais il est vrai que, si le Roi Georges a le profil de référence de la catholicité, le Roi Laurent, par définition, ne l'a pas. Et réciproquement. Je crois que ces deux hommes sont si différents, qu'ils ne peuvent pas s'aimer, même en regardant dans la même direction, comme le recommandait Antoine de Saint-Éxupéry.
En tout cas, tout ce qui n'est pas, en France, et en Septimanie, socialiste, se marre bien. Madame Martine Aubry et son état-major pourraient trouver sur internet des centaines de recettes pour punir les insolences du Roi Georges et les complices qui le soutiennent. Comme, par exemple, je l'ai lu, retirer leur carte à tous les militants du PSS. Le mieux serait de leur soutirer leur carte d'électeur, mais ce ne serait peut-être pas suffisant pour faire chuter "l'ennemi socialiste N°1". "Le peuple a mal voté, qu'on démissionne le peuple!"
Sceptique
* J'ai remarqué que les languedociens (ils s'appellent comme ça, aussi) ne parlaient pas de leur soleil, mais de leurs déluges, appelés "phénomènes cévenols", qui les traumatisent beaucoup.
**La République française traite la Septimanie comme une partie intégrante. Ses lois, bonnes ou mauvaises, s'y appliquent.
Note du 29/01/10: Martine Aubry a obtenu de la maire de Montpellier qu'elle forme une liste concurrente de la pestiférée. Et invite les fidèles du Roi Georges à s'y rallier. En masse, si possible. Mais ce n'est pas gagné. Question d'attachement. Les Verts, qui avaient refusé de s'allier à Georges (Frêche), ont pris le goût de l'indépendance...ils hésitent.