Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
31 janvier 2010

La burqa* n'est-elle qu'une singularité vestimentaire?

J'avais mis de côté la contribution du philosophe Abdennour Bidar, paru dans la page "débats" du Monde des 24 et 25 Janvier.

Selon ce philosophe, cet accoutrement vestimentaire, dont il rappelle qu'il n'est pas prescrit par la religion musulmane dans sa forme dominante, pourrait n'être simplement qu'un "donner à voir", analogue à celui que pratiquent quelques marginaux à la coiffure étrange, aux tatouages bien visibles, aux piercings multiples. Il me semble que ces provocations du regard, dans ces cas, concernent nettement plus d'hommes que de femmes.

Il écarte, ou préfère écarter, l'effet d'une pression d'un entourage immédiat, qui partagerait la même interprétation de la religion. Il ne prend pas au mot, non plus, ce que disent ces femmes, leur recherche d'une pureté ou d'un plus de spiritualité .

Partant du fait que notre société pousse au premier rang, non les hommes et les femmes d'une réelle valeur, au regard de celles de l'humanité, mais justement ceux et celles qui ne vivent que de visibilité: artistes de cinéma, chanteurs, sportifs, présentateurs et animateurs vedettes des médias, dont la plastique est le principal atout, il suppose qu'il y a un lien, entre ce culte de l'apparence, et la réaction de ces femmes

La dissimulation du visage serait donc la conclusion qu'il ne pourrait "faire le poids", et ne laisserait à l'autre que de l'imaginer beau ou laid, à égalité de chances. 

Que le port de la burqa (ou du nikab) soit de l'ordre du "donner à voir" je suis tout à fait d'accord. Mais il est aussi du côté de la frustration, du désir de l'autre non satisfait, barré, même. Il y a une intention( au moins inconsciente) d'allumer, d'exciter la curiosité, d'interdire toute espérance présumée. 

Précisément pour ces raisons je ne suis pas d'avis qu'on interdise cette tenue, dans la rue. Qu'on l'ignore me parait la meilleure solution. L'interdiction d'accès des lieux publics fermés (écoles, bureaux, hôpitaux, transports en commun) repose sur un besoin de sécurité. L'interdiction dans l'exercice d'une profession tournée vers le public, est également légitime de la part d'une société laïque.

Ce sont les conditions nécessaires au "passage de mode", à la lassitude des intéressées de poursuivre cette ostentation vestimentaire. 

Sceptique

Note  du 30 Mars 2010: dans le but manifeste de resserrer les rangs des parlementaires après la défaite des régionales, le Premier Ministre François Fillon avait réactivé le projet d'une loi d'interdiction du port du voile intégral. Le Conseil d'État vient de formuler un avertissement contre une interdiction totale. Il ne pourrait donc être interdit que dans les lieux recevant du public, et devrait être toléré dans la rue. Il m'étonnerait qu'à ces conditions son usage devienne courant.

Publicité
Publicité
Commentaires
S
force restera à la Loi, qui, quelle que soit sa forme et son degré de sévérité, trouvera une majorité. <br /> Mon point de vue, qui ne comporte aucune approbation, est de toute évidence minoritaire.
Répondre
L
Pas que de converties, loin de là. Les converties ne représenteraient qu'un quart des femmes portant le voile intégral en France.<br /> <br /> Si le voile intégral n'est pas dans le texte fondateur, on ne s'attauqe pas vraiment à la religion islamique en l'interdisant, on s'attaque à une de ses manifestations les plus sectaires et les plus révoltantes. <br /> <br /> Voyez-vous, quand on veut défendre un mode de vie fait de liberté politique, civile et religieuse, il ne faut pas être trop naïf face à ses ennemis et croire que tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. L'angélisme n'est pas de mise et l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Répondre
S
le cas...d'école qui a défrayé la chronique, aujourd'hui, la grande majorité des interviews des femmes concernées ne mettent en évidence qu'une ostentation de la part de converties. Une brève recherche sur la charia montre qu'elle déborde largement les prescriptions du Coran et des hadiths, grâce aux apports des communautés et des religieux. D'où la diversité, et la facilité à démontrer que beaucoup de règles et de prescriptions ne sont pas dans le texte fondateur. <br /> La laïcité ne peut être opposée qu'à des manifestations offensives, ou troublant l'ordre public ,d'une religion, mais pas la religion elle-même.
Répondre
L
Êtes-vous si sûr que la composante principale de ce phénomène relève de la posture individuelle ?<br /> <br /> J'ai plutôt le sentiment que c'est le résultat du prosélytisme des fondamentalistes wahhabites et salafistes, qui cherchent à imposer leurs vues, autrement dit la charria, d'abord au musulmans de France, y compris les imams qui ne sont pas de leur bord*, puis à tous les Français. C'est pourquoi il me semble indispensable de manifester par un acte législatif l'opposition des Français à cet expansionnisme d’une religion holiste, liberticide et totalitaire. Les islamistes ne comprennent qu'un langage : la force. Ils transforment toute faiblesse de leur adversaire en étape vers la victoire totalitaire.<br /> <br /> * Voir l’affaire de l’imam de Drancy.
Répondre
S
Il est exact que l'immigration, d'abord ouvrière, puis politique(adversaires des pouvoirs établis dans des états musulmans), a constitué dans chaque pays d'accueil un groupe d'un poids démographique certain, essentiellement urbain. Leur installation s'est faite, selon les pays, soit sous forme communautariste, soit par une intégration partout difficile.<br /> Le communautarisme favorise plus que l'intégration la tentation d'imposer à la communauté et au pays d'accueil une forme de séparation juridique: charia pour les musulmans, loi du pays d'accueil pour les autres. Il me semble que l'adoption du nikab ou de la burqa ne constitue pas un aspect de ce communautarisme revendiqué, car ces accessoires vestimentaires ne sont pas reconnus par les imams. Ce sont des postures individuelles.
Répondre
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité