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Sceptique
30 mars 2010

Attentats à Moscou, Trains en panne à Oslo, désarroi en Haïti

Attentats dans le métro de Moscou

Malgré la chape de plomb qui recouvre les conflits du Caucase du Nord-Est, la guérilla y continue, sous forme d'embuscades, d'assassinats, de policiers d'un côté, de militantes humanitaires de l'autre. Il n'est pas bon de mettre son nez dans cette région, où règne l'ordre russe. En Tchetchènie, Moscou a placé ses espoirs entre les mains d'un satrape qui sait où se trouve son intérêt. La couverture médiatique de ce qui s'y passe étant nulle, il était prévisible qu'un terrorisme agissant au coeur de la Russie se préoccuperait de rappeler à l'opinion mondiale l'existence d'une résistance tchetchène*. La méthode de l'attentat suicide, maintenant enracinée dans le terrorisme islamiste, continue d'échapper partiellement à tous les dispositifs de surveillance.

Si ces attentats provoquent chez nous une compassion pour les victimes, un sentiment de solidarité avec les sociétés civiles attaquées à la place des gouvernements, l'interprétation des commentateurs russes, dont un exemple a été diffusé par la chaîne européenne Euronews, est fondé sur la question:"à qui profite le crime?". La réponse est:"au FSB et à Poutine." Il va justifier une aggravation de la répression et des restrictions de liberté qui sont le lot de la Russie post-communiste, accaparée par la caste formée par 80 ans de pouvoir d'un parti unique, fonctionnant comme un club élitiste.

Pour autant, même si effectivement le pouvoir russe peut justifier un durcissement, je ne suis pas plus convaincu par cette thèse conspirationniste, que par celle qui a mis la Maison-Blanche ou la C.I.A. au coeur de la préparation des attentats du 11 Septembre 2001.  Il y a une réalité russe, post-impériale, qui est la rébellion de petits peuples absorbés par l'empire tsariste lors de sa phase d'expansion, au dix-neuvième siècle. Le communisme avait repris ce héritage, avait créé des "Républiques", participant à l'Union, mais bien tenues en mains par des fidèles du parti. La chute de l'Union Soviétique a fait éclater l'ensemble, mais son héritière, la Russie, pour le moment impuissante à récupérer les gros morceaux, s'occupe avec toute sa force à ramener à elle les confettis de l'Empire. Le pouvoir russe, si on en croit ses propos méprisants, ne semble pas encore douter du bon droit que lui donne la restauration de ses forces.

Trains en panne à Oslo

Comme français habitué aux déboires de notre SNCF et de ses clients, déboires de toutes sortes, dont on parle à peine, de peur de lasser ceux qui ne prennent pas souvent le train, je me suis dit que si Euronews consacrait quelques minutes de son bulletin à cet événement et à l'émoi des voyageurs norvégiens, c'est que nos voisins nordiques étaient complètement "accrocs" aux trains-qui-marchent. Chez nous, la cure de désintoxication commence à porter ses fruits.

 Haïti en quête d'ordre

Haïti, sous tutelle de l'ONU depuis la chute du Président Aristide, atteint à son tour par le virus de la dictature, vivotait sans faire parler d'elle. Jusqu'au jour où l'île fut frappée par un terrible tremblement de terre, qui fit autour de 200.000 victimes et pour des milliards de dollars de destruction de maisons et de bâtiments, dans la partie la plus peuplée de la République. Passées les premières semaines consacrées à l'extraction des victimes encore vivantes des décombres, avec une assistance internationale qui se bousculait à ses portes, passées les distributions d'eau et de vivres par les ONG et les intervenants, parmi lesquels les américains avaient pris rudement la première place, l'intérêt international a plié bagages, laissant le pays, meurtri, encore plus désorganisé, et dormant "à la belle étoile", se débrouiller. Bien sûr, une aide est encore présente, mais la tâche est tellement énorme, que personne ne sait par quel bout la prendre. Il y avait déjà, à Port-au-Prince et dans ses environs, d'innombrables "bidonvilles", ou de quartiers construits sans plan ou autorisation. Beaucoup d'habitants ont fui leurs quartiers en ruine et se sont installés en rase campagne, sous des abris fragiles faits de morceaux de plastique. Là, ils continuent à attendre les secours, mais leur installation n'est pas répertoriée, et il ne leur parvient rien. Découragées par les émeutes anarchiques que leurs distributions déclenchaient, les ONG ont renoncé. Quelques haïtiens en viennent à s'interroger sur leur capacité à gérer leur pays. Déjà, ils avaient accueilli avec enthousiasme et reconnaissance l'arrivée des troupes américaines. Mais, finalement, ni les américains, ni, a fortiori, un autre pays, ne semble vouloir jouer le rôle de tuteur de ce peuple désemparé. Le passage par l'ONU est obligatoire, malgré les faiblesses chroniques de l'organisation internationale. Personne ne voit encore le bout du tunnel.

Sceptique

*Les tchetchènes ont été les plus rudes adversaires de la Russie. Mais les ingouches ne sont pas mieux traités. 

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