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Sceptique
12 avril 2010

Climato-scepticisme, ou anthropo-scepticisme?

 

Dans le Monde daté du 8 Avril 2010, Hervé Morin, du Service Planète, vole au secours des 600 climatologues* que compte à ce jour la climatologie officielle française, qui se sentent harcelés,c'est à la mode, par les deux très médiatiques empêcheurs de cuire en rond, Claude Allègre et Vincent Courtillot.

Surpris par les contre attaques de ces deux scientifiques, portés soudain par les doutes qui ont envahi les esprits béotiens qui ont eu froid cet hiver et ont vu leurs notes de chauffage s'envoler, les obscurs et les sans grade de notre armée climatologique ont fait appel à leur Ministre de Tutelle, qui a eu la prudence de ne pas prendre position sur le fond.

Nettement favorable au consensus orchestré par le GIEC, Hervé Morin pose, tel un caillou blanc pour ne pas  se perdre, LA bonne question:l'homme peut-il maîtriser sa "nature", à savoir une propension à l'expansion sans bornes dans un monde fini?"

À cette question je n'hésite pas à répondre NON. Indépendamment des travaux de scientifiques moins médiatiques que Claude Allègre et Vincent Courtillot, qui autorisent à dire que le débat sur l'évolution du climat et sa cause n'est pas tranché, il y a à prendre en compte un champ anthropologique, aux incidences politiques sérieuses, le désir humain, son irréductibilité à la seule satisfaction de ses besoins élémentaires.

Cette "nature", humaine, comprend une dimension qui serait volontiers négligée, tellement elle va de soi, son aptitude à la culture, à la créer, à l'enrichir, à la conserver, à capter celle des autres, par le contact direct, ou , maintenant, par l'offre en t emps réel de la culture de toutes les composantes humaines du monde.

La parole qui est sortie d'une bouche ne peut plus y retourner, celle qui est entrée dans une oreille ne peut plus en ressortir. L'ignorance ne s'apprend pas, ne s'enseigne pas. La régression, le retour à la frugalité, à l'autarcie, à la territorialité de l'économie, à la soumission à LA nature, la vraie, celle que nous n'aurions jamais du quitter, est impossible.

L'état des lieux où l'homme est impliqué, dont l'échelle va du pré carré de chacun, maison, village, pâté de maisons, et au delà, jusqu'aux fins fonds du monde, dont les images de beauté ou de désastre nous parviennent en temps réel, montre partout l'invariance de l'homme, une lutte pour une vie meilleure, pour lui-même et ses proches, où il investit sa force et son esprit.

Pourquoi nos pays nantis qui disposent (on se demande par quel miracle?) de l'électricité, de l'eau courante, du tout à l'égout, des soins médicaux, et d'une nourriture sur-abondante, ont-ils à faire face à une immigration massive, qui prend tous les risques pour atteindre notre eldorado? Pour avoir un peu de notre prospérité, pour disposer de quelques euros à envoyer au pays où la famille attend, dans le dénuement.

Pendant ce temps là, nous sommes nombreux, ou en tout cas tonitruants, à dénigrer notre civilisation et les présumés coupables de ses "progrès"... "catastrophiques"!  Nous buvons de l'eau pourrie, nous mangeons du pain qui n'est plus du pain, des fruits et des légumes bourrés de pesticides, cancérigènes à 100%, qui réduisent votre espérance de vie à 40 ans(on nous le cache, Monsieur!). Notre air est chargé de particules, enrichi en CO2 et autres vapeurs délétères. Nos médecins nous obligent à avaler des produits chimiques, et nos chirurgiens se font la main sur nous pour de l'argent. Les entreprises du CAC 40, au sommet duquel trône l'ignoble Total, le dealer de notre drogue esclavagiste, sont la nouvelle théogonie du mal.

Ce qui est curieux, c'est que ceux qui font ce catalogue des maux de nos sociétés, sont les mêmes qui entravent les efforts de contrôle de cette immigration, moralement compréhensible, mais concrètement ingérable. En toute logique, ils devraient, par compassion, les dissuader d'insister!

J'entendais, hier soir, Laurence Parisot envoyer un petit couplet vers les électeurs d'Europe Écologie, qui a amélioré son score aux dernières régionales. Elle y voyait le sincère souhait de ces électeurs de voir l'économie évoluer vers le "durable". Or l'abandon de la taxe carbone a été salué par un nombre conséquent de ces mêmes électeurs, puisque le "ouf" de soulagement a été "franc et massif"**! La mémoire courte spécifiquement française a effacé automatiquement les protestations de Cécile Duflot contre le faible taux de la taxe carbone pour les particuliers, l'exemption de la consommation d'électricité, et celle des industries, polluantes,....mais sur le siège éjectable de la compétition mondiale. Elle et son parti auraient volontiers matraqué le pays, particuliers et industriels, tous dans le même sac! Vie plus chère et chômage de masse sont les deux mamelles de la France verte.

Donc, nous, les climato-sceptiques, les climato-cyniques, comme a dit Jean-Louis Borloo, nous sommes surtout "anthropo-sceptiques", doutant que nos semblables soient capables de supporter la vie austère et autarcique qui leur est préparée, sans chauffage, sans viande, ni poisson, sans voitures, sans voyages....la liste en est trop longue. Les vacances? Sur place, ou alors, à pied, ou à vélo. Et tout ça, strictement réservé aux habitants de l'hexagone, parce que nulle part ailleurs dans le monde, l'idéologie verte n'est aussi radicale. Ce sacrifice réservé aux français, offerts en exemple au reste du monde, n'est possible qu'au moyen d'une dérive totalitaire. Qui ose le dire?

Sceptique

*Ils partirent 400, et furent 600 en arrivant à bon port.

**Un sondage, sur une base particulière, effectué par le Quotidien du Médecin, a donné" 100% d'approbations de l'abandon de la taxe carbone.

Note du 14/04/2010: il ne s'agit pas de s'abandonner à un laisser-aller paresseux. Un effort est à faire pour améliorer notre gestion des nos déchets, de notre énergie, de l'eau, de notre santé...Mais ne pouvons-nous pas progresser sans haine, sans accuser telle ou telle catégorie sociale, telle ou telle profession? Et aussi, sans toucher à nos libertés fondamentales (qui s'arrêtent où commencent celles des autres, oui, il faut le rappeler). 

 

 

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Commentaires
S
Un comportement plus frugal, ou plus ciblé, sur le bio, sur le commerce équitable, voire la production de proximité (locavores) est déjà pratiqué par des individus ou des familles. Mais cela ne peut être une politique, à la fois dangereuse pour l'économie domestique, et pour les échanges internationaux, toujours susceptibles de mesures de rétorsion.<br /> Le renchérissement de l'énergie, et la diminution des revenus, aboutissent également à des changements de comportement, sur la route, par exemple.
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P
nos possibilités pour revenir à une vie plus frugale sont sans doute limitées mais elles ne sont quand même pas inexistantes; le principal problème pour moi c'est surtout qu'une décroissance reviendrait à plonger probablement des millions d'hommes dans le chômage et la misère. Or avons-nous le droit de prendre un tel risque?
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Sceptique
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