"L'affaire" de Gaza
On peut se demander s'il reste un brin d'intelligence dans la tête des membres du gouvernement israélien, et de son premier ministre. Qu'en reste-t-il, aussi, dans celle de ses généraux et amiraux?
Car pour le reste, l'usage de leurs armes par les soldats israéliens pour se dégager et échapper au lynchage est logique et légitime.
La faute, le choix du lieu et de la manière, sa philosophie, faite du mépris le plus absolu, incombent entièrement à un gouvernement qui joue un va-tout, faisant table rase de ses ennemis et de ses alliés. Lesquels s'autorisent maintenant à manifester leur lassitude, responsables qu'ils restent de la paix mondiale et de la survie de l'État d'Israël.
"L'État d'Israël est capable de se défendre tout seul, et c'est ce qu'il fait", objecteront ses défenseurs. À court terme, oui. Mais si l'opinion qui, chez ses alliés, les soutient depuis soixante ans, se lasse ou se retourne, portant au pouvoir des dirigeants qui ne s'embarrasseraient pas de sentiments, que deviendrait cet état, qui s'est taillé, au nom de l'Histoire, mais par la force, un territoire?
La solitude de l'État d'Israël le priverait du pragmatisme des gouvernements du Moyen-Orient, qui connaissent le prix de la guerre, mais qui ne pourraient pas tenir indéfiniment leur opinion belliqueuse.
L'acte absurde, dans la logique d'une politique absurde, commandité par le gouvernement israélien, est, avant tout, un mauvais coup porté à ses alliés les plus fidèles.
Sceptique