France, U.S.A. : et si nous échangions nos Présidents?

Cette idée, aussi sotte que grenue, s'est imposée à moi, en regardant le bulletin matinal d'Euronews, cette chaîne reposante par sa non-obligation d'être franchouillarde, et de reprendre en écho les problèmes strictement hexagonaux.

Deux événements, non européens, mais qui ne peuvent nous laisser indifférents, y étaient mis en valeur: le vote d'une Loi par le Congrès des États-Unis, imposant aux banques et établissements financiers de nouvelles règles de prudence, diminuant leur risque....d'en prendre trop, et de mettre tout le monde en crise; la réussite, enfin, touchons du bois, du colmatage de la fuite de pétrole au fond du golfe du Mexique, qui durait depuis trois mois.

Et à chaque fois, le Président Barack Obama, très droit, très digne, apparaissait, se plaçait derrière un modeste pupitre, et disait calmement et en quelques mots sa satisfaction et ses espoirs. Tout de suite après, la chaîne d'information passait à un autre sujet. S'il y avait là bas, des commentaires moqueurs ou injurieux, nous n'en saurions rien. Il me faut ajouter que vous chercheriez en vain sur nos chaînes nationales ces informations et ces apparitions de Barack Obama. Les États-Unis, en ce moment, pour nous, c'est l'exil amer de Thierry Henry.

Le contraste avec notre traitement de nos institutions politiques, contraste en partie factice, en raison de la distance, m'a frappé. Quand notre Président intervient, à l'occasion d'une conférence de presse, ou sous la forme d'un entretien destiné à la défense de sa politique, son propos est immédiatement suivi par les réactions (les micros et caméras sont prêts) des divers opposants chargés de démontrer l'inanité et l'illégitimité de ses propos.

C'est pourquoi je lance l'idée d'un échange de nos Présidents respectifs, en 2011. Barack Obama, très aimé des français, viendrait s'occuper de la France pendant le premier semestre. Par respect pour lui, tous ceux qui ne rêvent que d'en découdre avec l'autre moitié des français et leurs représentants, le laisseraient d'autant plus en paix qu'ils n'auraient pas à l'affronter lors d'une élection, tandis que Nicolas Sarkozy, avec la précieuse collaboration de Christine Lagarde, présiderait les États-Unis, en réagissant, ce qu'on lui reproche ici, aux problèmes quotidiens des américains.

Chiche?

Sceptique

Note complémentaire: j'ai choisi ma rubrique "l'homme éternel" car, comme le cheval, l'homme trouve l'herbe plus verte de l'autre côté du mur.