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Sceptique
20 juillet 2010

À qui peut profiter le désordre?

Grenoble-Villeneuve, Saint-Aignan, Arras: des parties de gendarmes et de voleurs qui n'ont plus l'innocence des cours de récréation, mais qui tuent. Des gendarmes? Bof! Des voleurs? Ouh, la, la!

Les voleurs ont derrière eux des familles unies et solidaires, qui se lancent dans des actions punitives contre les forces de l'ordre public qui ont usé de leur arme. Des actions insurrectionnelles sèment la désolation dans les quartiers ou les bourgades, berceaux des délinquants victimes de l'intolérance de la société, ou de ceux que les gendarmes protègent.

Brice Hortefeux, fidèle Ministre de l'Intérieur, rend visite aux victimes, gendarmes ou citoyens des villes dévastées, et annonce que les coupables seront arrêtés et punis.

Du côté du PS, Benoît Hamon s'intéresse au seul suspect intéressant, Éric Woerth. Le reste n'est que broutilles, sur lesquelles le PS revenu au pouvoir jettera une couette. Sous son abri, les coquins pourront s'amuser, autant qu'ils le voudront, sans faire de bruit. Il y a eu quand même, quelques voix secondaires pour entamer l'antienne "échec de la politique sécuritaire de Sarkozy".

Il me semble nécessaire de rappeler que la politique de la couette a abouti à l'événement d'Avril 2002, qui a mis en position de challenger Jean-Marie Le Pen et son Front National. Et qu'il a fallu l'alliance de la carpe et du lapin pour écarter "la menace". Un coup de plus pour rien, d'ailleurs, en raison de l'usage désastreux qui fut fait du sursaut, non sincère, mais démocratique, qui porta Jacques Chirac à la Présidence, à la quasi unanimité (à notre échelle!).

À l'ouverture, qui faute d'un bon accueil, se limita au débauchage de quelques personnalités de la gauche modérée, répondit une fermeture, non des yeux et des oreilles, mais de l'entendement supposé être derrière. Pour l'opposition, les problèmes de délinquance, organisée ou spontanée, comme le refus d'obtempérer ou le délit de fuite, ne sont que le symptôme de l'E.P.S.N.S. (échec politique sécuritaire Nicolas Sarkozy) et non un symptôme grave de dysfonctionnement de la société, qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain s'ils reviennent au pouvoir. Si, comme il faut le craindre, ils reviennent à la politique de la couette, ils feront leurs cinq ans, pas un de plus. Je n'ose pas imaginer leur bilan.

Je ne peux que rappeler les phénomènes de société que j'observe de ma modeste place: "liberté=licence", "répression des délits routiers=pompe à fric", "possession d'une grosse voiture, d'une grosse moto= droit imprescriptible d'en faire l'usage qui a motivé son achat", "pas vu, pas pris", "l'occasion fait le larron". Comme la police et la gendarmerie ne peuvent être partout, à tout instant, cela laisse de la marge à bien des comportements "libres". Et si le sentiment populaire ne manque pas de stigmatiser, dans l'intimité, ces comportements dangereux ou méprisants du bien public, le gendarme floué est bel et bien moqué.

Un tel échec de l'éducation civique ne sera pas résorbable du jour au lendemain. Le seul rapport de forces, intégrant l'obstination et l'efficacité de policiers et de gendarmes soutenus par leurs donneurs d'ordres, entre la force publique et les délinquants, professionnels ou occasionnels, constitue la solution disponible unique. L'eau bénite, ça n'a pas marché, ça ne marchera pas.

Sceptique

 

 

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Commentaires
G
Bien d'accord que le pouvoir est destiné à être contesté, que nous ne sommes qu'humains et que nous appartenons tous à cette manière de fonctionner.<br /> <br /> Bien heureuse que vous teniez sur votre position d'intérêt.<br /> <br /> Bien consciente que j'entre à mon tour dans le fonctionnement humain en jouant de clivage - entre autres.<br /> <br /> Bonne journée Sceptique !
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S
Le dégoût, je l'éprouve souvent, mais je ne le fuis pas. J'assume l'humanité dont je suis un représentant, et cette partie très particulière (vue de près), qu'est la France. Même si ce point de vue est contesté (vigoureusement), je suis convaincu que ce qui est fait, ou n'est pas fait, l'est, ou ne l'est pas, au sommet et non à la base. D'où mon intérêt qui vous paraît étrange, pour la vie politique "au sommet". Notre avenir en dépend. Tout n'est pas réversible sans séquelles, sans un prix à payer.<br /> Le pouvoir ne fait pas "exprès" d'être contesté. Il l'est par nature. Qu'il agisse, ou qu'il n'agisse pas, d'ailleurs.
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G
Je me rends compte que je me suis totalement laissée emporter dans le hors-sujet par rapport à votre article, Sceptique. Mille excuses !
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G
Je ne sais pas si cela vient des médias qui ne relaient que ces infos là - ou des personnalités politiques elles-mêmes, mais ça suffit de ne parler que de ce qui nous concerne si peu.<br /> Que la justice agisse quand il y en a besoin, mais qu'on se préoccupe aussi de ce qui importe - en gros, de la vie en France et dans le monde.<br /> <br /> Je ne sais pas comment vous faites pour persister dans votre intérêt pour ce qu'il se passe "là-haut" (métaphore sarkozienne ironique - je fais parfois dans le mauvais goût). Le seul fait d'entendre/lire les infos et toujours, toujours les mêmes sujets déformés (la plupart du temps sans grande importance par rapport à ceux qui sont tus) a tendance à me dégoûter de tout cela... Comme un espèce de ras-le-bol.<br /> Est-ce précisément ce qui est recherché par le pouvoir en place ?<br /> Il me semble en tout cas que c'est de pire en pire.
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S
Merci pour l'information démonstrative, tant de ce billet que du précédent. "Chercher son salut dans la fuite", telle est la solution unique, difficile parce que coûteuse, des citoyens qui subissent une nuisance de quartier. <br /> Ca, effectivement, la répression rencontre ses limites, dans n'importe quelle société.
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Sceptique
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