COÛT DE LA SANTÉ: un mensonge du gouvernement?

Sous le vrai titre qui suit:"Coût de la santé: le mensonge par omission du gouvernement, Madame Laetitia Clavreul, journaliste du Monde (du 14 Octobre, p.20) analyse les actes et les discours de la Ministre de la Santé sur le sujet délicat de la prise en charge des soins par l'Assurance Maladie. Il ressort de son analyse que les soins pris en charge(théoriquement) à 100% (en fait entre 85 et 90%) ne le sont ainsi que pour les patients hospitalisés et/ou en ALD (affection de longue durée), mais que toutes les autres catégories de soins ne sont plus remboursées qu'à 55%. Ce qui explique la contraction de la demande de soins par les personnes les plus pauvres.

Il n'est pas contestable, également, que l'affirmation de la Ministre, selon laquelle la part des assurés serait toujours inférieure à 10%, ne prend pas en compte que le complément de prise en charge( entre 55 et 10%) est assuré par les mutuelles, dont les cotisations sont payées par les ménages, sans allégement fiscal. 

Le résultat global, lui, est bien connu: autour de 24 milliards d'euros de déficit de l'Assurance Maladie, à prévoir pour l'exercice 2010.

Deux questions surgissent immédiatement.

Les français abusent-ils de leur système de soins, en le sollicitant excessivement, sans raison, ou en lui faisant prendre en charge des prestations non indispensables? Au regard du volume des dépenses, la réponse est NON.

Les médecins et les autres professions de santé abusent-ils de la position dominante que leur confère l'exclusivité, à laquelle s'ajouterait la diminution de l'offre de soins par le biais de la pénurie organisée? La réponse est, la aussi NON. Les abus d'honoraires signalés ça et là sont marginaux, et comme je l'ai lu sous la plume d'un homme de gauche: "les médecins sont devenus des O.S.".

Une troisième question découle de la réponse aux deux premières: l'entité France a-t-elle encore les moyens de se payer SON système de santé, que nous affirmons être toujours le meilleur du monde? Et, là, la réponse pourrait bien aussi être NON! Car le rationnement spontané qui résulte de son coût réel pour les bas revenus finira par avoir des incidences sur l'état de santé de la population.

L'avouer aurait forcément un fort poids politique, il donnerait du grain à moudre à tous les Yakas de l'opposition, dont les recettes sont connues: 1) Mettre à l'amende les patrons. 2) Réduire drastiquement le nombre des professionnels de santé libéraux(Cela a failli réussir). 3) Réduire leur revenu aussi bas que nécessaire( ils n'ont pas manqué d'essayer). 

Le gouvernement dispose-t-il de solutions inconnues? Il fut un temps où les offres de soins gratuits existaient, séquelles de la période où il n'y avait aucune prise en charge par un organisme tiers. La généralisation progressive de l'assurance maladie fit apparaître que ces dispensaires donnaient des soins plus coûteux que ceux de la médecine de ville. Ils furent progressivement fermés.

En attendant une vraie reprise économique, par l'effet d'une traction mondiale, et d'une action sur les causes structurelles de notre stagnation, seule et vraie solution, en fait, aux malheurs de la santé, je suggère un soutien contractuel des oeuvres humanitaires qui ont inscrit cette mission à leur programme, comme Médecins du Monde, et peut être d'autres.

Sceptique