Berlusgonades*

Joli-Coeur et Joli-Cul batifolent dans un bateau. Joli-Cul tombe à l'eau. Mais Joli-Coeur s'y jette et sauve Joli-Cul. 

Quatrième de couverture du dernier roman de la collection "Arlecchino", ou synopsis du dernier épisode de la série "Piu bella la vità dello Cavaliere".

Le monde, et le "Monde", son organe officiel, ne digèrent pas que Berlusconi, choisi par les italiens pour gouverner l'Italie, se comporte comme un banal monarque du XVIIIème siècle, consommant les bonnes fortunes sur un rythme effréné, au nom de son bon plaisir. 

Car la convenance moderne, dictée par l'hypocrite puritanisme anglo-saxon, est la chasteté officielle et si possible vérifiable de tout dirigeant politique, homme, cela va de soi, ou femme, parité oblige. Gare à celui ou celle, surpris par une camera cachée ou un paparazzo culotté.

Un bon chef d'État, efficace, honnête, et chaste, offre la garantie qu'il ne distraira aucun instant à sa noble tâche, pour assouvir un désir trivial. Les meilleurs sont ceux qui peuvent présenter un nouveau-né, dans les bras de l'épouse légitime, chaque année de leur mandat. Ce n'est possible que dans les pays anglo-saxons, où les carrières politiques de haut niveau commencent plus tôt. 

Or Berlusconi, l'italien par qui le scandale arrive, n'est entré en politique que fortune faite. C'est d'ailleurs, il le dit, cette réussite qui l'a convaincu qu'il pouvait mettre son talent au service de son pays, l'Italie. Comme ce le fut pour Casanova, la difficulté de l'entreprise excita  sa libido.

Bien sûr, il y a beaucoup d'italiens, peut-être 49%, qui haïssent Berlusconi, désapprouvent sa politique, et, officiellement au moins, ses turpitudes. Mais, tant que les 51% restants trouvent que l'essentiel est qu'il s'occupe de l'Italie et des italiens, et que ses coquines pulpeuses ne les font pas rougir, la dure loi de la démocratie s'impose aux grincheux, urbi et orbi.

Sceptique

* "duas et bene pendentes"