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Sceptique
22 décembre 2010

L'intégration des immigrés non-européens

La "sortie" de Marine Le Pen entraîne avec elle la question de la laïcité, mais découvre, en même temps, la question de l'intégration des populations immigrées non-européennes dans la société française, un lien existant entre le phénomène d'exclusion ressenti et cette pratique religieuse démonstrative. Cette mise en cause de la laïcité, finalement assez récente, de l'espace public, donne lieu à un débat qui lui est propre, et j'en tirerai un billet particulier.

Mais il y a un, aussi, avec le phénomène socio-professionnel et socio-culturel qui fait, ou ne fait pas, l'intégration, désir abstrait du pays d'accueil, d'une part, et désir concret, mais non satisfait , de l'immigré, ou du descendant d'immigré, d'autre part. Une frange de l'opinion se nourrit de cette difficulté, y puise les raisons d'un rejet, d'un constat d'incompatibilité, d'un désespoir sans douleur.

La représentation du phénomène est brouillée par le bruit et les images produits par l'échec vrai de l'intégration, de ceux qui vont provoquer ou agresser cette société inaccessible autrement que par la violence. En même temps, chacun de nous rencontre chaque jour des membres de la diversité, comme on les appelle pudiquement, qui participent au service public, à l'enseignement, aux médias radio-télévisés, aux professions libérales, hospitalières, commerciales, technologiques. Une belle diversité, donc. Par contre, ces classes moyennes ne paraissent pas du tout représentées dans la vie politique, elles n'ont que des élus locaux, bénéficiant d'une discrimination positive imposée par les partis politiques. Car dans les faits, aucun élu ne leur cède "naturellement" sa place, et il n'est pas sûr, non plus, que les électeurs appartenant à la diversité expriment une préférence pour un candidat issu de leurs rangs.

Les études scientifiques* donnent une tout autre représentation, positive et réconfortante, d'une intégration au moins socio-professionnelle** des générations issues de l'immigration non européenne. À niveau culturel égal au départ, les cadres sont plus nombreux dans les familles immigrées, que dans les familles autochtones. Mais des difficultés de franchir les barrières invisibles persistent, et le taux de chômage dépasse d'un facteur 1,5 celui de la population française d'origine.

Le ratage de l'entrée dans la vie culturelle et professionnelle est, pour tous les individus, et dans toutes les classes, très difficilement réversible, car il nécessite une prise de conscience et une volonté tenace qui n'est pas très soutenue dans notre société, dont un parcours standard est la seule proposition. Il y a un âge à partir duquel aucune pression, influence, ou conseil extérieurs ne peut ébranler une conduite d'échec, un déficit d'amour-propre et de confiance en soi. L'indifférence ou l'hostilité de la société se transforment en alibis négatifs, accentuant le repli ou la position d'attente**.

Sceptique

*cf l'article du "Monde" daté du 21 Décembre, page 12

**L'intégration identitaire est sûrement plus difficile, et conditionnée par la volonté individuelle.

*Les psychothérapies sont généralement efficaces, mais restent malheureusement méconnues, quand elles ne sont pas décriées et déconseillées..

 

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