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Sceptique
2 février 2011

Le crime de Pornic et le Chef de l'État

La jeune victime d'un criminel endurci ne retrouvera pas la vie qui lui a été prise, mais l'obstination mise à retrouver son corps, seul élément capable de confondre son meurtrier "présumé", sans attendre le hasard, doit sûrement beaucoup à l'implication directe du Chef de l'État dans cette affaire, après bien d'autres. Sa capacité d'émotion le place sans perte de temps du côté des victimes et de leurs familles. Son autorité directe dynamise les enquêteurs, et mobilise tous les moyens policiers, au service d'un résultat: élucider le crime, confondre le ou les coupables. Sous son impulsion, le taux d'élucidation des crimes a bondi. Aucune affaire n'est oubliée, même classée par d'autres. Car, bien sûr, et "on" le lui reproche, la violence criminelle n'a pas disparu, notre société reste criminogène, et la médiatisation fait le reste: le sentiment d'insécurité se maintient à un niveau élevé. 

Il a été pire, et les optimistes béats, du "tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil", ont payé le prix de leur naïveté. Ils n'ont pas l'air d'en être guéris, et semblent compter sur les limites de la mémoire pour revaloriser leur vision lénifiante de l'homme.

Le "bruit" que font la violence et ses crimes, l'accent mis sur les bavures de la police, et la détérioration, globale et structurelle, que subit la France depuis les années 70, rendent peut-être plus séduisante la politique de l'édredon posé sur ces problèmes de société. Si "on" n'en parle plus, le peuple se sentira plus en sécurité!

Notre histoire récente (1988) montre que le zèle des hommes d'État employé à régler des problèmes spectaculaires, mais ponctuels (quelques otages par ci, par là) ne fait pas le poids face au mécontentement diffus. "J'y pense, et puis j'oublie", chantait Jacques Dutronc,en énumérant les malheurs du monde de l'époque. 

Mais, en attendant, ce sentiment que, en permanence poussées aux fesses, nos polices de toutes sortes font leur boulot, nous mettent à l'abri des attentats terroristes, arrêtent plutôt vite les criminels et les bandits, satisfait notre désir "normal" de voir le crime puni. 

Dans tous les domaines d'une société très complexe comme l'est devenue la nôtre, la conscience professionnelle de la hiérarchie entretient celle des exécutants. Il n'est pas de secteur qui n'en dépende pas. Cela s'appelait autre fois le "devoir", et on parlait de "faire son devoir". "On" n'en parle plus, mais les défaillances rappellent chaque fois, sans qu'il soit nommé, que sa carence a été à l'oeuvre.

Sceptique 

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