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Sceptique
7 février 2011

Christian Jacob au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

Le passage de Christian Jacob, Député de la Seine-et-Marne, ancien Ministre, et Président du groupe UMP de l'Assemblée Nationale, devant le trio de journalistes, au grand complet, était le premier pour lui. Manifestement pas encore rompu à l'exercice, il n'était pas vraiment à l'aise, et, effet ou coïncidence, l'humeur des journalistes était joyeusement assassine.

Leur carquois était plein de flèches. Peu pour lui, en personne, mais les autres étaient réservées au Président de la République, à Michelle Alliot-Marie, Ministre des Affaires Étrangères, et à Jean-François Copé, manager de l'UMP, qui travaille sur le programme à proposer au candidat de 2012.

Le Président de la République se serait rendu coupable d'accuser des services de la justice et de la police, de la région nantaise, de ne pas avoir géré correctement la sortie de prison du psychopathe multirécidiviste, "présumé" assassin de la jeune Laetitia, à Pornic. Première faute du Président, avoir énoncé "présumé coupable" . Je ne pense pas que beaucoup de français soient à l'aise avec le vocabulaire "tartuffiesque" imposé au jargon de la justice, afin que l'erreur judiciaire n'y soit évoquée d'une quelconque manière. Quand il pensait à la présidence de la République en se rasant, Nicolas Sarkozy ne travaillait pas ses dialogues avec les journalistes. Péché par omission!

Pour cette bévue, ou par principe, les magistrats sont montés sur leurs.....(faute de moyens, ils ne disposent pas de "grands chevaux"), et ils font la grève. Hélas, il n'y a pas de fumée sans feu, et il n'est pas sûr qu'avec dix intervenants de plus, le dossier du présumé assassin aurait été bien épluché. Nous avons une Justice qui s'essouffle à remonter ses handicaps de toutes sortes. Malgré la situation financière de la France, son budget augmente chaque année, mais elle ne peut pas avoir cent pour cent du budget. Pour le reste des fonctions régaliennes, nous avons, c'est bien connu, ce qu'il y a de meilleur au monde, et il y a toujours des sujets de mécontentement!

Madame Alliot-Marie doit se défendre d'avoir été dorlotée, pendant ses vacances, apparemment habituelles en Tunisie, par un ami tunisien fortuné, qui l'a embarquée dans son jet privé, à deux reprises. Pour qui connaît l'Afrique du Nord, entre autres pays arabes, l'amitié ne connait de limites que religieuses. Tant que la foi n'est pas en cause, la générosité est sans limites. La Tunisie, comme le Maroc, a tourné depuis longtemps la page du protectorat et de ses mauvais rapports avec les tuteurs français. Comme elle était la première destination des vacanciers français, il allait de soi que les français devaient s'y sentir bien. Mais, quand on est "Ministre de la République", se sentir bien en Tunisie, au moment où l'institution politique connaît ses premiers craquements, on court le risque de se sentir mal en France, car l'opposition veille sur la parfaite symétrie: puisque MAM a respiré ne serait-ce que quelques molécules du même air que Ben Ali, comme Ben Ali, elle est contaminée, et elle doit partir!

Le contingent de flèches affecté aux "objets du sentiment" du député UMP étant épuisé, "on" s'occupe alors de sa complicité avec le nouveau Secrétaire Général de l'UMP, Jean-François Copé. Leur "péché originel", c'est la TVA sociale...TVA anti-délocalisation, rectifie Christian Jacob. "C'est la même chose", insiste Jean-Michel Aphatie, qui questionne sur les réticences de François Fillon, Christine Lagarde, et François Baroin. 

Il est évident que sur ce sujet, l'UMP a le souvenir cuisant de la fuite de 2007 et de ses conséquences sur les Législatives qui ont suivi. L'attaque virulente de l'opposition avait fait perdre quelques dizaines de sièges à la majorité. Mais comme le problème de la compétitivité de notre économie "marchande" n'est pas réglé, et qu'il faudra bien venir à la diminution du coût du travail sans toucher au salaire net, la question se posait de mettre cette mesure au programme, ou d'en faire un secret d'État, à ne révéler qu'en cas de victoire en 2012. Tel Napoléon au Pont d'Arcole*, Jean-François Copé est parti, sabre au clair, sur cette question, suivi par ses grognards, baïonnette au canon. Histoire, explique Christian Jacob, d'obliger l'adversaire à dévoiler ses batteries**!

Sceptique

* L'histoire est, parait-il, apocryphe, mais l'image est si belle!

**Contre toute prudence politique habituelle, Jean François Copé et ses fidèles semblent bien décidés à mettre sur le tapis tous les sujets qui fâchent. Une vraie battue dans la forêt politique, pour faire sortir l'opposition de son bois (langagier).

 

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