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Sceptique
18 avril 2011

Xavier Bertrand au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

Xavier Bertrand avait la tâche difficile d'expliquer, de justifier, les derniers projets du gouvernement en matière économique et sociale, qui sont interprétés comme des gestes électoraux, à 12 mois du 1er tour de la Présidentielle. Jean-Michel Aphatie arborait un sourire ironique qui découvrait ses crocs.

"Il est beaucoup question de partage des richesses?" commence-t-il.

"Le débat n'est pas nouveau. Nous avons veillé à la participation, mais il faut aller plus loin, pour accompagner la sortie de crise qui s'amorce cette année. 

"L'idée de François Baroin de cette prime de 1000 euros, à faire verser par les entreprises qui distribuent des dividendes....mal accueillie par le Medef et les syndicats?"

"Elle repose sur le principe que si les dividendes ont augmenté (de 2010 à 2011), les salaires doivent aussi être augmentés. Comment? Les arbitrages seront publiés dans quelques jours."

Étienne Mougeotte fait remarquer au Ministre que la participation est une "usine à gaz". "Ne peut-on faire plus simple?""Le calcul de la participation est effectivement très compliqué, mais on ne peut le simplifier trop vite...et trop radicalement."

"Le patronat et les syndicats multiplient les objections", fait-on remarquer au Ministre.""Seules les progressions des bénéfices et des distributions de dividendes, qui sont permises par le travail des salariés, sont concernées."

"Mais pourquoi inscrire la mesure dans une loi, en faire une obligation?" "Son principe sera une obligation. Si ce n'est pas inscrit dans une loi, certaines entreprises se déroberont. Par contre les modalités seront discutées branche par branche".

Xavier Bertrand défend le rôle de l'État, "cohérent et nécessaire", dans la régulation de l'économie*.

"Et l'État (en tant qu'employeur)?"-"L'État ne fait pas de bénéfices. Il est même, plutôt, préoccupé par la diminution des déficits. Les fonctionnaires bénéficient de lois propres et de négociations distinctes. Nous les faisons bénéficier du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux en leur attribuant la moitié de l'économie réalisée."

"Que pensez-vous du projet socialiste de plafonner à 20 fois le salaire minimum, celui des dirigeants des entreprises à participation de l'État?" C'est un "gadget", qui ne concerne que 8 chefs d'entreprise".

"Et le SMIC?"-"Il augmentera probablement de 2%, pour maintenir son pouvoir d'achat, rogné par l'inflation"."Mais, l'inflation est un risque, il ne faut pas "l'accompagner", s'y résigner".

"Le non-remplacement d'un fonctionnaire(partant à la retraite) sur deux, le maintiendrez-vous, malgré les plaintes de certains Ministres"?

"L'État n'est pas le meilleur employeur. Sa gestion de son personnel est le plus souvent incohérente. Nous devons faire des efforts de réorganisation."

"L'idée de Dominique de Villepin, de transformer le RSA en revenu minimum garanti"?-"C'est un coût de 30 milliards, que personne ne sait où trouver! Le RSA a un but, permettre le retour à l'emploi. Un contrat aidé peut être son complément, moins coûteux pour la société."

"Les 35 heures, faut-il les abolir?"-"Les 35 heures ne sont plus qu'un plancher, et non un plafond, comme elles l'étaient à leur origine. Elles déterminent le point de départ des heures supplémentaires. Les abolir, c'est diminuer le salaire par la perte des heures supplémentaires."

"Comment faire diminuer les charges qui pèsent sur le travail, lui redonner une compétitivité?"-"C'est une nécessité."

"Le projet socialiste de fusion de la CSG et de l'IRPP?"-"Cela se traduira par une hausse massive des prélèvements, la hausse annoncée de l'IRPP entraînant avec elle celle de la CSG".

"Que pensez-vous de la demande de l'OCDE de revenir sur le taux réduit des travaux d'entretien dans l'immobilier privé?"-"Je ne suis pas d'accord. Ce taux réduit a diminué le travail "au noir"(il vaut mieux percevoir moins, que rien.)".

"L'augmentation de notre TVA?"-"Nous cherchons la convergence avec l'Allemagne. Notre TVA est déjà plus forte que la leur. Notre solution est plutôt de réduire les dépenses publiques).

"Que pensez-vous de l'idée de Claude Guéant de réduire l'immigration légale?"-"Je pense que c'est possible. La liste des professions désignant celles qui autorisent un recours à l'immigration en comprend certaines qui pourraient faire l'objet d'une formation de demandeurs d'emploi. Mon souci, c'est de permettre à nos chômeurs de retrouver un emploi, donc, de les former à ces métiers dont les offres ne trouvent pas preneur (près de deux emplois sur trois offerts!). Ma solution, maintenant que les "Pôles- emplois" ont été réorganisés, c'est de décentraliser les formations, de les placer là où elles sont demandées."...."Je suis un pragmatique à 1000%!"

"Ce blocage des trains en provenance de Vintimille?"(transportant de nombreux jeunes tunisiens pourvus d'un document italien permettant la libre circulation dans l'espace européen.)-"Des manifestations, pouvant dégénérer, devaient accompagner ces trains. J'approuve la décision du Préfet."

"Le départ (de l'UMP) de Jean-Louis Borloo?"-"Jean-Louis Borloo a un peu le même profil que moi, et je suis à l'UMP. Sa décision n'est pas une bonne nouvelle. Notre famille politique a besoin d'être unie; c'est la condition de sa réussite, car les divisions éloignent de nous nos électeurs."

"Quelle est la "ligne rouge", à ne pas franchir?"-"Nous attendons de connaître la décision du mouvement de Jean-Louis Borloo, dans quelques jours."

"Le rôle d'un parti politique", conclura Xavier Bertrand, "c'est le soutien du Président de la République et de son Gouvernement, de faire la pédagogie des réformes, et la critique du programme de l'opposition. Il n'est pas de produire des "petites phrases"!"**

Sceptique

* Si le qualificatif de "cohérent" est peut-être de trop, l'histoire de l'économie française est marquée par la nécessité renouvelée de l'intervention de l'État dans l'économie. La dérégulation libérale ne nous a jamais convenu. Question de culture.

**Allusions à quelques propos désobligeants de "chers amis", que Xavier Bertrand refuse de commenter.

 

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