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Sceptique
30 avril 2011

Quand Médiapart shoote...

Le foot est un sport populaire, et, quand il est de qualité, un spectacle excitant, apprécié par une majorité des hommes* , comprenant des bourgeois et des "intellos". C'est un jeu collectif, ce qui crée un nombre infini de combinaisons imaginables et de situations réelles qui ne le sont pas, et relèvent du calcul des probabilités. Les valeurs individuelles, développées par un long et intense apprentissage, se traduisent par une exploitation immédiate de la situation du jeu, à chaque instant. C'est pourquoi, sauf différence évidente de niveau entre deux équipes, le résultat d'une partie, d'un "match", n'est jamais sûr.

Le foot est un sport populaire. À ma connaissance, il ne recrute pas ses espoirs dans le seizième arrondissement ou à Neuilly-sur-Seine. Il est pratiqué par les gosses des cités, le plus souvent sans encadrement et sans équipements, mais avec passion. C'est dans ce contexte que commencent à se sélectionner des valeurs individuelles. C'est l'observation de ces parties spontanées qui permet à des professionnels de repérer des jeunes recrues prometteuses**, qu'un entrainement plus rigoureux préparera à un amateurisme de haut niveau, ou à une carrière professionnelle, qui sera intense, mais courte.

Cet intérêt pour ces jeunes qui font des étincelles, un ballon au bout du pied, c'est...un intérêt! Bien compris. Un club engage dans les compétitions une équipe de onze joueurs, avec quelques remplaçants en réserve, avec l'ambition de gagner, en classement, en renommée. Chaque échelon franchi dans la hiérarchie des équipes, qui se subdivise en hiérarchie des joueurs, est une récompense et une promesse se répartissant de même. Le rêve*** de chaque joueur, c'est d'accéder à la gloire, et à la fortune, du joueur professionnel, que les clubs les plus prestigieux et les plus riches s'arrachent à coup de millions d'euros, répartis entre les joueurs recrutés, et les clubs qu'ils quittent et qu'il faut indemniser.

Que ce négoce présente parfois des aspects sordides ou frauduleux est possible, mais il n'empêche: il faut quand même faire une démonstration de valeur sur le terrain. La sélection est permanente, sévère, impardonnable. Ceux , clubs ou joueurs, qui sont au sommet, peuvent en retomber, se retrouver, pendant des années, au bas de la hiérarchie, passer, même, dans la catégorie inférieure, perdant leurs recettes et leur attractivité pour les joueurs qui savent ce qu'ils valent.

C'est pourquoi, si on se pose la question:"à qui profite le crime?", ou, "quel profit peut-on attendre du crime?", on ne voit pas quelle réponse collerait avec l'accusation, lancée par le site journalistique Médiapart, d'une discrimination raciale qui serait concoctée par la Fédération Française de Foot-ball, qui a un regard sur le recrutement et la formation des joueurs. Une telle discrimination serait contraire à l'intérêt des clubs.

Feu Georges Frêche, successivement maire de Montpellier et Président de la Région Languedoc-Roussillon avait défrayé la chronique en pointant la proportion majoritaire de joueurs d'origine africaine ou nord-africaine dans les équipes de foot-ball de haut niveau. "On" s'était empressé, pour l'enfoncer, d'amputer son propos de sa conclusion:"Les français(autochtones) sont nuls!"

La sélection des bons joueurs de foot-ball, en France, ne se fera jamais dans les collèges, les lycées, et les universités. En tout cas, pas à court ou moyen terme! Cette révolution n'est même pas ébauchée. Le foot-ball gardera son rôle de promotion sociale pour les enfants des cités, promotion peut-être trompeuse parce que intense, foudroyante, mais brève. Elle a, pour ceux qui l'ont méritée par leur talent, le fait d'exister. Ils sont récompensés de leur valeur professionnelle par de la gloire et de l'argent, mais pas toujours par le respect des spectateurs****. Que la réussite tourne la tête de certains est bien sûr possible, mais sans spécificité.

Sceptique

* mâles!

**Les efforts en faveur des enfants des cités, pour prévenir leur glissement vers la délinquance, ont compris en particulier l'encadrement sportif des jeux collectifs comme le foot-ball. Ce qui s'ajoute aux autres occasions de repérage des futurs champions.

***le rêve touche aussi les enfants des classes moyennes, mais ils sont douchés par leurs parents:"passe ton bac d'abord!"

****Les spectateurs regroupés en "supporteurs", ayant fait le choix d'une équipe, sont susceptibles de se déchaîner contre l'équipe adverse et ses joueurs trop talentueux, mettant en danger "leur" préférée. Leur cerveau reptilien est facilement mis à nu par leur déception.

Note du 1er Mai 2011: La manipulation scandaleuse de Médiapart a été efficace. Pour ses propos tenus en réunion, assortis de la nécessité de ne pas les écrire, le Directeur technique de la FFF, désigné par le gouvernement, a été suspendu. Quel était le vrai problème? Celui de jeunes bi-nationaux, sélectionnés et perfectionnés à grands frais par la FFF, qui choisissent, en majorité (26 sur 30) d'offrir leur talent tout neuf à leur patrie originaire plutôt qu'à la France. Pour les autres parties de leur carrière, ils peuvent, comme tout professionnel, vendre leur talent à tout club, français ou étranger, qui peut les payer.

Il s'agissait donc pour la FFF d'écarter, "en douce", ces espoirs bénéficiant de la double nationalité, pour réduire l'hémorragie à la fois de talents et d'argent. Seul l'intérêt "français" était en cause.

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