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Sceptique
11 mai 2011

Laurent Wauquiez et le droit au non-travail

Le RSA, qui a remplacé le RMI était, est toujours, une bonne idée. De justice, et de raison. C'est une allocation cumulable avec un faible revenu tiré d'un travail occasionnel ou à temps très partiel. Trouver du travail n'est donc plus une malchance, dissuasive.

Bien sûr, le fait d'être bénéficiaire du RSA ne garantit pas le retour à l'emploi. Il faudrait que la société, dans son état d'aujourd'hui, soit capable d'en offrir. Avec un chômage endémique autour de 9%, ce n'est pas possible. Beaucoup de bénéficiaires du RSA le resteront encore longtemps et on ne peut le reprocher à la grande majorité d'entre eux.

Est-ce à dire que les "assistés" n'existent pas? Qu'il n'y a personne, homme, ou femme, ou encore, des familles, qui se débrouillent pour obtenir toutes les aides possibles, auxquelles s'ajoutent des petites "combines" pour compléter ce revenu? 

Bien sûr que non, ces cas existent. En ville, ils passent inaperçus, en dehors des lieux de distribution et de paiement. Mais à la campagne, ils sont connus de tous, ils symbolisent, non la justice de la société, mais sa candeur, qui à cette échelle, est taxée de bêtise, ou de vraie complaisance. Les scores du FN dans la campagne ont un rapport évident avec cette "profitation"*, insolente pour les campagnards, qui voient tout, et jugent à leur aune.

Mais c'est un phénomène qui a toujours existé, sécrétant son lot de vagabonds, de chemineaux, de familles misérables, d'enfants carencés et incultes, avant qu'une société plus prospère et se voulant plus juste, leur assure un niveau de vie minimum. Maintenant, toujours à la campagne, les enfants vont à l'école, mangent la même nourriture que tout le monde, les parents ont une voiture et une grande télé à écran plat. Il est donc vain de vouloir effacer ce phénomène à l'aide de contraintes, de "travail obligatoire". Je mets au défi quiconque de mettre, ou de remettre au travail, ces adultes qui ont dans leur tête ce droit au non-travail, qui ne l'aiment pas. Qui n'aiment pas, en fait, le statut de salarié, la vente de leur force de travail à un "patron", fut-il public. Une forme de "phobie". En fait, ils sont souvent en train de travailler, mais pour eux, exclusivement.

Il y a des millions de gens qui ont perdu leur emploi, on qui n'en trouvent pas, et qui en sont malheureux et humiliés. Il est sûr qu'il se saisiront, eux, des emplois "normaux", conformes à leurs compétences, dès lors qu'ils existeront. C'est de la locomotive qu'il faut s'occuper en priorité.

Sceptique

*Néologisme créé par Élie Domota, indépendantiste guadeloupéen. Il faut un argument matériel pour justifier une indépendance dans le contexte local. Ce qui n'ira pas à la "profitation" ira dans la poche des "profités".

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Commentaires
L
Moi ce serait plutôt : "Montrez-moi ce sein que j'aimerais bien voir !" ;-)
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S
Comme rien ne me surprend, ne me semble incroyable, impensable, je ne m'indigne jamais, ou très rarement. L'indignation me semble même un constat d'impuissance, et une réaction d'évitement. "Cachez-moi ce sein que je ne saurais voir!"
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P
bravo pour ce commentaire critique mais non indigné.
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Sceptique
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