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Sceptique
20 mai 2011

Sainte bagnole, roulez pour nous!

L'auto tue. Vite, mais pas tout le monde. Elle est si commode, elle peut être si belle, quand "on" peut...se l'offrir. Et cette belle auto, avec un beau et puissant moteur, elle roule vite, très vite. Il serait dommage de la brider, de l'obliger à se mettre dans le convoi des pauvres, des petits et des sans grade, aux fins de mois difficiles, en ces temps de crise et de flambée des carburants.

Il y a déjà des années que, la preuve étant faite d'un rapport entre les vitesses atteintes par les voitures automobiles et le nombre et la gravité des accidents, les politiques ont imposé des limitations de vitesse, leur contrôle par des radars, et des sanctions sévères infligées par les agents de la force publique. En bonne logique, toute hausse du taux d'accidents et de mortalité sur route se traduit par un renforcement de la vigilance des agents de l'ordre et du poids des sanctions. Nous en sommes arrivés à un taux éloquent de conducteurs roulant sans permis (retiré, ou trop difficile à obtenir) et sans assurance (frappée par les malus). Mais, jusqu'à cette année 2011, dans son cinquième mois seulement, la mortalité sur route baissait régulièrement, semblant prouver l'efficacité des mesures prises.

Que s'est-il passé pour que des "tueries" routières viennent s'ajouter aux autres mauvaises nouvelles, drogues indispensables à notre vie politique, préparant son renouvellement dans un an exactement?

La faute à pas de chance, ou une recrudescence d'accès mélancoliques, à force d'écouter Martine Aubry, ou de crises euphoriques, en réaction, aggravées par la drogue nationale, à la portée de toutes les bourses?

Ou, plus simplement, le relâchement de la discipline et la recherche de l'orgasme vrombissant? "On" savait, du côté des responsables, que les dépassements de vitesse sur les segments dépourvus de radar étaient quasiment systématiques. D'emplacements connus pour les habitués d'un tronçon, détectés par des petits appareils moins chers qu'un P.V. pour les utilisateurs occasionnels, les radars fixes étaient au chômage partiel. Et les gendarmes ne pouvaient être partout à la fois.

Alors, frappant du poing sur la table, le Ministre de l'intérieur, soutenu par le Président de la République, obtint le "feu vert" pour prendre deux mesures: la suppression des panneaux indiquant l'approche vers un radar fixe, l'interdiction des appareils détectant le faisceau émis par les dits radars fixes, ou ceux utilisés par les gendarmes. Le verdict populaire fut bref et sans appel: atteinte à la liberté, doublée d'une ponction dans leur portefeuille! Le tour de vis est tellement sérieux qu'ON envisage un blocage des routes par des manifs. Les vendeurs de détecteurs soufflent sur les flammes! Les honorables parlementaires du mauvais camp, compromis par ces mesures, multiplient les suppliques au Ministre sévère.

C'est une véritable "révolution culturelle" qu'on demande au peuple français: cesser de faire de la voiture automobile, en plus de son utilité, un instrument de frime et de jouissance! 

Chiche!

Sceptique

 

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Commentaires
S
"On" est en démocratie, "on"a besoin des électeurs, "on" ne doit pas les fâcher. Les téléphones des parlementaires n'arrêtent pas de sonner, et eux "sonnent les cloches" au gouvernement....qui se tourne vers le Président. "Heu-reu-se-ment-qu'il-ya-Guéant!": petite marche arrière sur la pointe des pieds (difficile mais possible avec de l'entrainement!).<br /> Mais tout le monde est d'accord sur les principes, "of course".
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C
Je ne suis certes pas "bagnolard", mais dans notre petite Terre d'héroïsme on publie régulièrement la liste des radars fixes (il y en a d'autres...) à la radio. Il y en a tellement que ça refroidit les ardeurs ! Et tant mieux quand viendra le jour où on ne les publiera plus.
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Sceptique
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