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Sceptique
17 juin 2011

Indignés et indignes: la démocratie est elle une "vieille lune"?

Lu sur une affiche des indignés de la bonne ville d'Amiens: "LA SOCIÉTÉ EST PARTAGÉE ENTRE LES INDIGNÉS ET LES INDIGNES"

Voilà qui est clair! Tuons les indignes, ou envoyons les dans un camp de rééducation, et les indignés retrouveront la sérénité perdue.

Question haine, nous sommes surdoués. Enfoncés les gentils "indignados" de Madrid, qui avaient pourtant désigné la vraie ennemie, la démocratie. Leur branche catalane, déjà plus proche du radicalisme français, est carrément passée à l'acte, en perturbant l'Assemblée de Barcelone.

Cette collusion entre une jeunesse se voyant sans avenir et un trio de vieillards brûlant de leurs derniers feux, n'est pas à prendre à la légère. La seule question est l'identité de ceux qui "retireront les marrons du feu", qui mettront jeunes et vieux d'accord en croquant les uns et les autres? Ils ne pourront être que d'âge moyen, assez mûrs pour faire le tri entre le rêve et la réalité, assez opportunistes pour dissimuler leurs vrais sentiments, leurs vraies intentions. "On" a vu ce que les quinquagénaires avaient été capables de faire en 1968, en récupérant la révolte des étudiants. 

Ces hommes d'âge moyen qui s'empareront du désarroi de la jeunesse, qui seront leurs "joueurs de flûte", il est très difficile de localiser le refuge d'où ils sortiront. Car les partis politiques français dont ils pourraient émerger ne paraissent plus, au premier abord, avoir une quelconque ressemblance avec le vivier de piranhas qu'était le PCF en 1968.

Pourraient-ils venir de l'extrême droite, qui fait maintenant tout, pour donner d'elle une image rassurante?

S'il est raisonnable de penser que ce mouvement, malgré ses propos inquiétants, qui ont les relents du stalinisme, n'est encore qu'un rêve, une utopie vagissante, ses capacités de mobilisation et de passage à l'acte existent, et il ne leur manque que la désignation, par des conseillers avisés, de cibles sensibles.

Il y a des places à prendre entre les vieillards et les jeunes. Ces derniers seront méfiants, soucieux de garder leur gloire pour eux, sans partage. Il est sûr, en tout cas, que la politique "en cours", qui se débat dans des difficultés complexes, ne peut séduire les "yakas", jeunes ou vieux.

Sceptique

Note du même jour: L'Association contre la Violence Routière, et sa très active Présidente, ont été victimes d'ignobles injures et de menaces de mort, en raison de leur soutien au surcroit de sévérité annoncé( un court moment) par le Gouvernement. Sont accusés d'avoir soufflé sur les braises de la haine les députés UMP qui ont volé au secours des pov'zautomobilistes, honnêtes travailleurs qui se font arracher leur permis pour de véniels dépassements de vitesse. 

Qu'il soit souvent difficile de brider les chevaux qui tirent nos voitures est devenu une évidence. Mais quand le dépassement n'est pas inférieur à 20 km ou plus, au dessus de la limite autorisée, il est difficile d'accuser le seul moteur. Les énormes engins, très à la mode en ces temps de carburant cher, sont toujours aussi rondement menés. À quoi bon disposer de centaines de chevaux, si on ne peut plus frimer?

Note du 20/06/2011: Les Motards en Colère et les Usagers de la Route (à quatre roues), ont manifesté contre la sévérité de l'État. Les Motards étaient naturellement les plus fâchés. Leur liberté de mourir ou de visiter Garches est véritablement menacée.

   

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Commentaires
L
Oui, je suis d'accord.<br /> <br /> E. Morin est tombé dans l'écologâtisme. Alphandéry tombe de Charybde en Scylla, il ne sort de l'utopie communiste que pour tomber dans l'utopie des AMAP ! La vieillesse est souvent un naufrage, hélas ! <br /> <br /> Enfin, non, je crois plutôt que c'est l'infantilisme consistant à refuser la réalité qui conduit au naufrage. Et c'est d'autant plus pathétique que cet infantilisme touche des personnes d'un âge en principe plus que raisonnable.
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S
Edgar Morin et Claude Alphandéry. Des censeurs de la société, mais pas des politiques....pas si vieux que ça, sauf Chirac...un peu plus que moi!
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L
Qui mettez-vous dans le trio de vieillards brûlant de leurs derniers feux ? Hessel bien sûr, et puis qui d'autre ? Villepin sans doute. Et le troisième, Hollande ou Chirac ?<br /> <br /> Pour ce qui est de la haine politique, en France elle est recuite depuis les sans-culottes.
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Sceptique
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