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Sceptique
9 juillet 2011

Toujours Plus et Toujours Moins sont dans un bateau....

Toujours Moins* tombe à l'eau, poussé par Toujours Plus*, mais Toujours Plus ne veut pas ramer!

Pourtant, la barque France, non seulement n'est pas proche du port, mais elle a encore bien du chemin à faire!

Toujours Plus ayant maintenant seul la parole, il fait l'inventaire des postes où la dépense publique est vraiment au dessous de tout. Commençons par le dernier, la sécurité. 30% des effectifs, déjà bien réduits, seraient "hors service" temporaire, pour prise des jours de repos, mais aussi pour compenser les effets du surmenage et des mauvaises conditions de travail. Cela fait un taux d'absentéisme de dix points supérieur aux autres secteurs de la fonction publique. Compte tenu des contraintes de la sécurité cela ne parait pas monstrueux**. Mais, cerise sur le gâteau amer, les français seraient toujours aussi méchants. Ils seraient finalement enragés par les tracasseries d'une police au bord du "burn out"***. Toujours Plus envisage plus de policiers avec moins d'heures de travail.

À peine la réforme des retraites(Loi Woerth) mise en application, se profile la nécessité, prévue par la Loi Fillon(2003)  d'imposer trois mois de plus de cotisation pour pouvoir prendre sa retraite. À cause de l'allongement de la durée de la vie, et donc de la même quantité de temps à émarger au revenu des jeunes actifs, système par répartition oblige. "Encore un coup de Toujours Moins", crie Toujours Plus dans son porte-voix.

Et la santé, bordel! Jugeant que la Sécu ne peut pas payer plus que ce qu'elle paye....encore, Toujours Moins travaillait, année après année, mois après mois, à ce que les français qui tombent malades payent...toujours plus. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, un centime d'euro d'économie par ci, par là, c'est toujours bon à prendre! L'économie d'échelle est très en vogue. On en est à analyser dans les puissants ordinateurs du C.E.A.(au ministère de la santé les machines ne sont pas assez puissantes, les logiciels ne sont plus cotés à l'Argus, et les informaticiens....)ce que donnerait un seul hôpital par département, un seul laboratoire d'analyses, un seul centre d'imagerie médicale. La démographie médicale évoluant, elle, spontanément, vers un seul médecin par canton, il n'y a qu'à attendre.

Dernier souci légué par Toujours Moins, les vieux. Leur cramponnement à la vie, permis par les miracles du "Meilleur Système de Santé du Monde", n'empêchait pas l'usure de leurs divers organes, allant jusqu'à la perte de leur usage. "Ils" ou "elles" devenaient dépendants d'une aide permanente, que ce soit à leur domicile, ou dans les établissements spécialisés, comportant deux degrés, la Maison de Retraite "normale", et la Maison de Retraite "médicalisée".

Dans un premier temps, l'existence de ce problème a constitué un gisement d'emplois. Entre les avantages fiscaux au profit des employeurs particuliers déclarant leur personnel de maison à l'URSSAF, et les milliers d'emplois divers créés à l'échelle des départements et des cantons, une compensation à la perte massive d'emplois "marchands" a fonctionné. Mais, sans que leur nécessité ait disparu, bien au contraire, ce sont des emplois financés uniquement par l'impôt, recyclant, en quelque sorte, une certaine somme, sans trop de perte à chaque cycle. Mais à force de cycles, augmentant régulièrement en volume, la réserve est à sec, et la sécheresse particulière des finances publiques menace la source de Jouvence Nationale.

Pour le moment, Toujours Plus, se préparant à prendre le pouvoir, considère que ce poste là, dont le symbole est Madame Liliane Bettencourt, c'est "d'largent d'foutu", et a prévu de sabrer dans ces dépenses, de les laisser à la charge des intéressés et de leurs familles. 

Extrapolations et projections de Sceptique

*Il est évident que les rôles de Toujours Plus et de Toujours Moins ne sont, ni attribués une fois pour toutes, ni vus de la même manière par l'ensemble des électeurs. Très schématiquement Toujours Moins est au pouvoir, et Toujours Plus attend son tour.

**J'ai connu l'époque de l'unique gardien de la paix gérant la circulation aux carrefours, puis les paires tenant l'un, le bâton et le sifflet, l'autre changeant manuellement les feux tricolores, puis les équipes plus complètes bloquant pour de bon la circulation. Quant aux patrouilles, elles sont passées progressivement, à Paris, de deux agents(muets) à cinq, des deux sexes, papotant gaiement. Le mauvais usage des effectifs, pointé par la Cour des Comptes, est peut-être là, mais il me semble bien qu'il est antérieur à la prise du pouvoir par Toujours Moins.

***"burn out": expression américaine rappelant le mythe de la combustion spontanée, plus imagée que la banale déprime ou le non moins banal surmenage.

 Note additionnelle: Coïncidence, sûrement, TF1 a diffusé, après son journal de 13 heures, dans le cadre de son émission Reportage, un....reportage, consacré aux femmes occupant des postes de responsabilité dans la police nationale. De quoi balayer les dénigrements et critiques coutumiers, pas du tout limités à la Cour des Comptes.

 

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