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Sceptique
25 août 2011

Vive Steve Jobs, Vive Apple

La reprise en mains d'Apple par Steve Jobs, convalescent d'un cancer dont la mortalité est obstinément effrayante, avait relancé la firme endormie sur ses lauriers, entretenue par une petite armée de fidèles, observés avec commisération par les masses converties à un Microsoft tout puissant. 

Le lancement de petites merveilles technologiques, constituant de véritables ordinateurs de poche, s'est accompagné d'un effort sur les performances des ordinateurs de bureau et des portables "classiques", et, peu à peu, grâce au bouche à oreille qui caractérise la culture Apple, la vente de ces matériels de base, dont le prix devenait, enfin, compétitif, à qualité et performances égales, a repris.

"Le Mac", c'est une culture, une passion, une drogue, comme on veut. Celui que le Mac saisit, il ne le lâche plus. La résistance face à l'invasion des clones de l'IBM, équipés du logiciel Microsoft, était décrite comme le paradigme du ridicule, de l'arriération mentale. Les prix pratiqués y étaient pour beaucoup. Pour choisir le Mac, il fallait en avoir les moyens. La machine elle-même, ses périphériques, avaient le prix élevé des petites séries. Apple se réservant la fabrication de ses machines, aucun "clone" ne venait au secours des fauchés, auxquels de multiples marques et points de vente des concurrents tendaient les bras. 

"Comment peut-on être "Mac"? tel était le maitre-mot de l'étonnement mondial. Pourquoi résistaient les "trois pelés et un tondu" qui s'obstinaient à les conserver, et à en recommander l'usage?

Deux arguments, deux seulement, justifiaient leur entêtement: la facilité d'usage, appelée "convivialité, la résistance aux "virus", ces petits programmes élaborés par des pervers, capables d'anéantir le contenu d'un disque dur dès qu'ils avaient pu se faufiler dans un ordinateur non vacciné. Il fallait un vaccin nouveau pour chaque virus nouveau.

Les usagers du "Mac" reçoivent une autre consolation à leur relative solitude: plus chères, fabriquées exclusivement par la firme ou sous son contrôle, leurs machines ne tombent pas facilement en panne. Et, heureusement, car les réparateurs compétents sont très rares.

Restait cependant un problème: l'incompatibilité des systèmes paralysait les échanges divers, que l'apparition de l'internet promettait. Microsoft adaptait ses logiciels au Mac, mais Apple n'a pas fait tout de suite l'effort de trouver des solutions à ce handicap. Quand on sait que les intellectuels de toutes disciplines sont majoritaires parmi les fanas du Mac, le handicap était sérieux. La position dominante de Microsoft et de son fournisseur de microprocesseurs, Intel, plaçait la nécessité de trouver une solution dans le camp d'Apple. 
Ce qu'elle* fit: ses nouvelles machines, de plus en plus belles, esthétiques, furent en plus équipées des deux microprocesseurs, leur permettant une compatiblité toujours plus grande, sans que les avantages du Mac en patissent. Moyennant un supplément acceptable, de plus en plus d'anciens adeptes, obligés de se conformer à la tendance majoritaire, ou de convertis, se mirent à relever les ventes des produits Apple, de bureau, ou portables.

La retraite annoncée d'un Steve Jobs, trop malade pour prolonger sa reprise en mains de la firme, est elle le signal d'un nouveau déclin? "Les cimetières sont remplis d'hommes qui se croyaient (ou qu'on croyait) indispensables", répète-t-on chaque fois qu'un V.I.P. se retire ou disparait.

La mortalité des entreprises existe, mais elle ne semble pas obéir à des lois précises. Toute entreprise, quelle qu'elle soit, est menacée par la routine, l'endormissement sur sa gloire. Pour le moment, Apple s'est réveillée, a repris l'offensive technologique et commerciale, lui permettant de se mesurer avec la nébuleuse rivale, à attirer l'attention sur elle, à donner envie à un nouveau public de venir y goûter. Steve Jobs a donné le coup de fouet nécessaire à ce réveil. Rien ne permet de dire que la rechute est à craindre. Ce serait le culpabiliser, lui refuser le repos dont il a besoin, ou simplement sa liberté.

Sceptique

*J'avoue que je ne sais pas si le mot "apple" est féminin ou masculin. Mais "pomme", son équivalent français, je sais....quand même!

 

 

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Commentaires
S
Quelques uns, sûrement. C'est par mes confrères du SNPP que j'ai été initié au Mac, et mon premier logiciel de gestion du cabinet et des dossiers patients avait été élaboré par l'un d'eux. Mais il en existait d'autres sur le marché naissant. <br /> L'usage quasi exclusif du Mac caractérisait ma spécialité, pour ceux qui avaient adopté l'outil informatique. La communication interne (courriers, articles, préparation de colloques ou de congrès n'en souffrait pas). En dehors de la profession de psychiatre, qui s'intéresse à ce qu'elle raconte? L'autisme est "bi-jectif"!<br /> "L'ignorance de la maladie mentale fait partie de ses symptômes."
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L
Il y avait un autre obstacle de taille à la diffusion du Mac, le faible nombre de logiciels compatibles disponibles(sauf graphiques) et, lorsqu'ils existaient, leur difficile compatibilité avec les logiciels compatibles Windows. Il fallait non seulement être riche pour se payer Mac, mais aussi assez autiste (sauf pour les journalistes et les métiers graphiques, dont les professions s'étaient équipées informatiquement dès avant la percée de Windows).<br /> <br /> Bien à vous.
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Sceptique
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