Que cherche ce Robert Bourgi?

Trop, c'est trop! Mettre dans un coup comme ça, qui serait vieux de quinze ans, des leaders politiques aussi disparates que le sont Dominique de Villepin et Jacques Chirac, d'un côté, et ne faisant qu'un, en fait, et Jean-Marie Le Pen, leur ennemi juré, et on ne peut moins sympathique aux africains, de l'autre, laisse soupçonner une massive calomnie. Mais au profit de qui?

Les fidèles de Jacques Chirac, tout en niant de tels faits, ont cherché à éclabousser Nicolas Sarkozy, comme possible bénéficiaire, lui aussi, de ces largesses occultes, en contournant les dérisoires défenses de Robert Bourgi.

Le Parti Socialiste, éloigné de ce genre d'affaires depuis  longtemps, pourrait-il recevoir un profit de cette boule puante éclatant à la figure des gaullistes? Elle les fait jaser bruyamment, mais rien n'indique, pour le moment, qu'elle éclipse le drame financier et économique qui mobilise l'Europe.

À la façon de Ralph Ader, cette explosion est elle le contre-feu au livre annoncé de Pierre Péan, mettant en cause une autre éminence grise, proche du chef de l'État, Alexandre Djourhi?

Du côté des états africains, dont les chefs auraient manifesté leur reconnaissance de cette manière, en souscrivant aux frais de campagne de leur ami Jacques Chirac, les démentis pleuvent. Il ne manque que celui de la Côte d'Ivoire, dont l'ex-Président Laurent Gbagbo dispose encore de partisans, le vengeant de cette manière en participant à la lapidation.

Au regard des difficultés qui accablent la France et l'Union Européenne, et qui mobilisent sans relâche ses dirigeants, et des enjeux de l'élection présidentielle qui s'approche, cette affaire, qu'elle soit réelle ou virtuelle, est un très mauvais coup à la vraie politique.

Sceptique

Note du 14 Septembre 2011 à 11heures: une nouvelle hypothèse, guère sympathique: la décision de relaxe de la Cour d'Appel au profit de Dominique de Villepin, dans l'affaire Clearstream, ayant été éventée, envoyer un brûlot dans sa direction, pour empêcher sa candidature hostile, pourrait avoir été la dernière mission confiée au porteur de valises. Je ne suis personnellement pas convaincu de l'innocence de DDV, et encore moins de son aptitude à la fonction présidentielle. Mais le procédé manquerait singulièrement de noblesse.