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Sceptique
6 décembre 2011

MERKOZY, comme on dit!

La vie politique en France a implosé en se réduisant à cette crise qui paralyse tout, et à ce débat serré entre les dirigeants des deux principales puissances de l'Union Européenne, l'Allemagne et la France. Si j'ai placé l'Allemagne avant la France, ce n'est pas par courtoisie, mais par réalisme. Pour le moment, en Décembre 2011, l'Allemagne a un meilleur jeu en mains que la France. La France, par contre, a celui de savoir que l'Allemagne a autant besoin de l'Europe qu'elle-même.

Déjà que la bonne entente d'un couple est improbable par nature, et le plus souvent fictive dans l'intimité, dès lors qu'il s'agit de dirigeants élus et chargés de la lourde mission de défendre les intérêts de leurs mandants, toute concession est jugée comme faiblesse. Dans l'affaire, Angela Merckel défend les intérêts de l'Allemagne et des allemands, tandis que Nicolas Sarkozy, parce que la France partage avec plusieurs pays de l'Europe une situation d'endettement excessif et de récession économique, est obligé de défendre l'avenir de l'ensemble et la solidarité qui en est, pour un certain temps, le ciment. 

Mais la solidarité ne doit pas être une assistance, gronde sûrement la Chancelière. L'Europe ne doit pas se transformer en Resto du Coeur. Donc, pas question de mutualiser les dettes, comme Nicolas Sarkozy inclinait à le défendre, puisque la France, au triple A précaire, n'y aurait pas perdu. Donc, ouste les euro-bonds!

D'un autre côté, pour Sarkozy, qui peut compter sur l'approbation des pouvoirs politiques de l'Euro-groupe, pas question d'infantiliser les peuples et leurs états par le contrôle de leurs parlements par une instance judiciaire européenne, qui aurait le droit d'annuler un projet de budget adopté par un Parlement. La politique, émanation du pouvoir d'un peuple, même moulinée avec ce qu'il faut de raison, doit conserver le dernier mot et toute sa responsabilité. C'est le principal écueil de la construction européenne, c'est évident. Il n'est déjà pas évident d'obtenir un consensus à l'échelle d'une nation. Il est improbable d'en obtenir un, dans un court délai, à l'échelle d'un ensemble de nations, telle qu'est l'Union Européenne.

Le compromis, c'est que chaque pays, de l'Euro-groupe, au moins, se dote de la Règle d'Or* budgétaire, et ne s'en écarte de plus de 3% de son p.i.b.(actuellement ils sont plusieurs en dehors des clous!), et que la Cour de Justice Européenne n'ait qu'un rôle de contrôle du texte constitutionnel. 

Ce qui est clair, c'est que par nécessité, la politique de la Fourmi s'impose à l'ensemble des pays de l'Union Européenne. Le rêve de celle de la Cigale, d'une relance par la consommation, panacée de la gauche française (la rose, pas la verte), ne rencontre plus aucun écho. Tant que durera la tempête, sur le paquebot Europe, on ne fera plus la fête.

Sceptique

*Je ne suis pas un chaud partisan de la Règle d'Or, puisque, par principe, elle limite les droits et responsabilités de la politique choisie par le peuple souverain, en même temps que le choix de ses mandants. C'est ce qui fait la difficulté d'un consensus, en particulier, en France, où l'opposition ne veut pas se lier les mains à l'avance, espérant recevoir le pouvoir en 2012. Mais c'est peut-être un nouvel outil, indispensable à l'adaptation à la mondialisation. Revenir sur cette dernière ne parait pas raisonnable, et ne séduit que les extrêmes, gauche et droite.

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Commentaires
S
L'Europe ne résulte pas d'un projet franco-allemand, mais d'une pensée de français, ayant dépassé intérieurement la rancune légitime à l'encontre d'une Allemagne impérialiste et criminelle, et imaginant une Europe délivrée du nationalisme. Créer des liens de dépendance entre ces nations, intégrant leurs économies, leur paraissait devoir déboucher sur une entente politique "incontournable". L'approche est "asymptotique", mais les risques de rupture s'amoindrissent, car leur coût s'annonce catastrophique.<br /> L'Allemagne, d'abord obligée de se faire penaude et petite, a opéré un redressement économique qui en a fait le principal exportateur, et le principal client des autres pays de l'euro. Sa réunification, après la chute de l'impérialisme soviétique, a été très coûteuse, mais était moralement juste. <br /> Décider si elle a abusivement "profité" de l'Union, ou au contraire, apporté la plus lourde participation (ce que pensent les allemands "lambda"), me semble vain. La dépendance mutuelle des nations européennes, surtout celles de l'euro-groupe, est une réalité concrète. Mais pour sauver l'ensemble, il faut sortir du chacun pour soi. Le compromis ne doit pas être français, allemand, ou....britannique!<br /> Le retrait de ce dernier partenaire, le "No" réciproque de Bruxelles, sera un handicap de moins pour l'Europe*. <br /> L'impopularité de l'Europe est "naturelle", puisque son projet et sa réalisation sont artificielles. Mais ne vivons-nous pas au milieu d'artefacts, plus intensément depuis deux siècles?<br /> Le souvenir me revient d'un dialogue entre Bernard Blier et son oncle, Noël Roquevert, colonel en retraite pour l'occasion. Il ne veut pas de l'électricité chez lui "parce qu'on ne peut pas lui expliquer ce que c'est!" <br /> Toutes démocraties qu'elles soient, les nations européennes ont la responsabilité du futur de leurs peuples. Leurs gouvernements doivent en avoir une vision dépassant les intérêts particuliers ou même de dimension nationale.
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L
L'idéal européen est surtout un idéal germano-européen. Depuis la réunification, la construction de l'UE se fait autour de l'Allemagne.<br /> Comme le dit très justement "hadi", la politique allemande de culture fédérale tire bien mieux son épingle du jeu, que d'autres dont la france l'italie ou la grèce. Parce que la politique européenne s'est bâtie autour de notre voisin allemand bien plus encore que de nous-mêmes. Il ne faut pas oublier que la CEE a été pour elle une sorte de salut après le cauchemar nazi; et la construction de la CEE puis de l'UE a facilité sa réunification et aujourd'hui elle ne prétend plus seulement au "salut", au "rachat" de l'après guerre. Elle ne prétend plus non plus seulement à assumer l'ampleur de sa réunification. L'Allemagne prétend a une forme de suprématie continentale. Cette suprématie n'est pas militaire, mais économique. Elle est le bon élève de l'Europe pour les raisons exposées ci dessus par "hadi", mais surtout elle assume ce rôle sans complexe, et enfin elle souhaite nous conformer à son modèle, nous les européens grecs, italiens britanniques ou même français. Cette volonté de supériorité affichée sans complexe et avec ostentation est insupportable, car nous avons droit au sermon, à la réprimande, alors que l'euro n'a jamais fait l'objet d'un consensus. C'est bien le peuple français qui est pointé du doigt. Mais c'est Giscard, Mittérand, Chirac ou Sarkozy que nous devrions pointer du doigt, car ce sont eux qui n'ont pas eu le courage d'appliquer les réformes indispensables. A défaut de réformes (qu'ils n'ont pas eu le courage de mener à bien) ils auraient dû réclamer une plus grande indépendance monétaire, pour permettre l'intervention de la banque centrale dans l'économie afin de maintenir notre compétitivité.<br /> Ces "rois fainéants" n'ont rien fait, sinon des promesses, et nous ont jetés dans la gueule du loup.<br /> Les allemands ont compris qu'ils menaient une guerre économique, et les alliés d'aujourd'hui étaient les ennemis d'hier et seront sans doute les ennemis de demain.<br /> Cessons de rêver avec l’Europe.<br /> L'UE comme la zone euro ne sont absolument pas les garantes de la paix sur notre continent....au contraire elles se révèlent les instigatrices des extrémismes naissant
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S
Vos arguments sont très valables, mais ne tiennent pas compte des contraintes de l'appartenance à l'Union Européenne et à la zone euro. C'est pourquoi nous sommes contraints de nous aligner, au moins temporairement, sur le modèle allemand, quels que soient ses défauts. C'est d'ailleurs pourquoi la mauvaise note de Standards and Poors attribuée à toute l'Europe, Allemagne comprise, a été saluée par les économistes comme une chance de faire rabattre l'intransigeance allemande.<br /> Ce qui entre en compte, ce n'est pas le passé, mais le présent et demain. C'est L'Europe, l'Euro, ou la fin des deux. Comme une cordée en haute montagne.<br /> Cordialement
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H
Oups par une fausse manœuvre,mon billet est parti sans relecture,vous excuserez mon orthographe.
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H
Qu'entendez vous par politique de la fourni,si cela consiste à mettre en place une règle d'or et à copier le modèle allemand,je tiens a rappeler ceci:<br /> <br /> Les français travaillent plus que les allemands,leurs nombres d'heures à l'année est plus importante ,voir les chiffres de l'OCDE par exemple. En effet l'Allemagne a encore plus précarisé son marché du travail que la France,il existe moins de travail à temps pleins.<br /> <br /> Depuis 13 ans l'Allemagne a gagné 15 points de compétitivité sur la France, grâce à une politique de déflation salariale .<br /> <br /> L'Allemagne par son mercantilisme améliore sa balance commerciale aux dépens de ses voisins ce qui déstabilise l'union monétaire Européenne.<br /> <br /> Entre 1999 et 2007 son économie crée moins d'emplois que la France, l'Italie et l'Espagne ,l'écart entre les salaires s'accentue plus vite que dans les autres pays. Pendant cette période, elle est le seul pays de la zone euros où les exportations ont davantage contribué à la croissance du PIB que l’activité économique intérieure. <br /> <br /> Entre 2002 et 2005 elle n'a pas respecté les 3% de Maastricht de déficit public.<br /> <br /> Sa meilleur place dans la mondialisation se paye au prix fort,.<br /> -au niveau social une augmentation des inégalités et de la pauvreté et une baisse des salaires,même pour les classe moyenne.<br /> -Au niveau Européen sa stratégie basé sur ses exportations ne fonctionne que si ses partenaires creusent leur déficits commerciaux. Or ces déficits commerciaux sont générateur de dettes extérieurs qui portent atteinte à la solvabilité de ces pays et les exposent a la spéculation financière.<br /> <br /> L' Allemagne n'est pas la fourni de l'Europe.<br /> <br /> Autre chose la France fait beaucoup plus d'enfant que l'Allemagne qui voit sa population vieillissante , un problème majeur pour elle .Même si l'Allemagne a préservé une industrie forte il me semble absurde de l'ériger comme un modèle alors que son endettement est de 83,2% de son PIB .<br /> <br /> Le traité que propose Merkel et Sarkosy oubli que la crise que traverse la zone euro n'est pas lié au laxisme budgétaire ,mais qu'on à juxtaposé des pays trop différents par leurs structures économiques, leurs cultures et leurs options politiques et qui n'ont pu résister a la crise de 2008.<br /> Ce traité fait émerger une Europe disciplinaire rien n'est mis en place sur le rôle de la banque centrale qui ,elle pourrait casser la spéculation, moyennant une inflation qui serait supportable. Mais l'Allemagne ne veut pas l' accepter. <br /> De toute façon ce traité sera ratifié trop tard,les spéculateurs et les marchés financiers n'attendront pas.<br /> La rigueur ,si tel est la politique de la fourni,est profondément absurde,jamais elle ne relancera la croissance,(voir la Grèce).<br /> Tout ceci ne va faire qu'exacerber des sentiments extrémistes dans les nations européennes.<br /> <br /> <br /> PS:Au cas où je tiens à dire que je n'ai rien contre les allemands, je remet juste en cause leur modèle pour qui notre gouvernement n'arrête pas de chanter les louanges, alors qu'il serait un contre sens de l'appliquer. J'ai des amis Allemands que je trouve bien plus fins que de nombreux français.<br /> <br /> Bien Cordialement.
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Sceptique
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